Journal C'est à dire 245 - Août 2018

L E P O R T R A I T

Emmanuel Faaitoa, l’horloger tahitien Morteau Il a développé la première marque de montre polynésienne : Temanus. Un savant mélange de ses origines mortuaciennes et tahitiennes qui détonne dans le milieu horloger.

I l y a six ans, Emmanuel Faaitoa habitait encore une ferme aux Combes. Un tout autre décor que celui de Mahina (situé à 10 km de Papee- te) où il habite aujourd’hui, mais qu’il aime autant. “Je suis un gamin de Morteau et j’ai un très grand respect pour le Haut- Doubs que j’adore” , résume-t-il. Et même s’il reconnaît une vie plus douce aux Tahitiens, “à l’in- verse d’ici où il y a de très gros bosseurs” , il a parfois la nos- talgie : “de la neige et du ski, entre autres. J’étais capable de skier en paréo et on m’appelait Rasta Rocket !” Aujourd’hui encore, ses amis s’amusent du mélange de ces

se un premier brevet en décembre 2008 pour une montre avec tige de remontoir en per- le de culture. Un pari novateur qui ne prend pas tout de suite. “Ici, on me disait que c’était moche, cela ne répondait pas aux codes clas- siques de l’horlogerie et à Tahi- ti, la montre n’était pas vraiment l’accessoire mode privilégié.” Quand aujourd’hui il n’arrive plus à fournir ce qu’on lui demande. “Je suis pire que Rolex, j’ai six mois d’attente pour livrer !” , s’amuse-t-il. Son activité horlogère prend autant d’importance désormais que la création de bijoux menée en parallèle. Boostée encore

deux cultures en le surnommant “le bug” car son physique très proche de celui d’un Polynésien, tranche avec son accent du Haut- Doubs. Il ne lui serait pas dif- ficile pourtant d’adopter “le par- lé tahitien”, nourri très tôt de

tromécanique sans vrai but pré- cis, étant plus connu à l’époque comme musicien et animateur de bals locaux, avant de se diri- ger naturellement vers l’horlo- gerie. “J’ai commencé comme mécanicien prototypiste chez

cette culture d’outre-mer par son père arrivé par le biais de l’armée à Morteau, mais il aime cette double apparte- nance. “Ma mère ne pou- vait pas vivre sans ses

Comadur aux Brenets où je suis resté 14 ans, puis j’ai travaillé chez Novo Cristal à La Chaux-de-Fonds.” Arrivé à 40 ans et après le décès de son papa,

Ses souvenirs à ski en paréo !

Emmanuel concrétise finale- ment une idée de longue date : introduire la nacre et la perle dans les montres. “J’ai longtemps côtoyé l’un et l’autre, sans les avoir jamais vu réunis.” Il dépo-

sapins, mon père sans son lagon. Ce qui fait que j’ai eu la chan- ce de faire mes études à Morteau, tout en me rendant régulière- ment à Tahiti.” Il décrochera son B.E.P. élec-

Aujourd’hui, Emmanuel vit à Tahiti et ne revient que quelques mois dans le Doubs pour le développement de sa marque.

récemment par son passage aux 24 heures du Temps à Besan- çon. Et il ne compte pas s’ar- rêter en si bon chemin, appelant de ses vœux “des collaborations avec de grandes marques hor- logères sur des petites séries” , avec des mouvements méca- niques cette fois. Ces montres à quartz avec une gamme de prix moyens de 300 à 800 euros ont fait la preuve de leur intérêt, avec une valeur ajoutée apportée sur les brace- lets. “Les pièces en nacre sont gravées à la main en Polynésie et déclinables à l’infini.” Déve- loppées avec l’entreprise S.M.B. et frappées au dos d’un “Fabri-

qué à Besançon”, elles associent sa double culture jusque dans le nom de la marque. “Ma fem- me, originaire de Pouilley-les- Vignes, s’appelle aussi Emma- nuelle et on nous surnomme les Temanus à Tahiti, ce qui veut dire oiseaux, d’où le logo.” Le mélange des genres est pour ain- si dire une habitude, jusque dans son assiette où il marie sau- cisse de Morteau et comté avec l’Uru, la patate locale. Emma- nuel projette même un jour d’ou- vrir sa boutique “Au Doubs Tahi- ti” où il pourrait définitivement sceller l’union de ses deux sangs. n S.G.

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Pour la mécanique de ses montres, Emmanuel travaille avec S.M.B. à Besançon.

Contact : temanus@orange.fr

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