Journal C'est à dire 245 - Août 2018

D O S S I E R

“Ce Parc Naturel est sans doute une chance à saisir” La profession agricole Le président de la Chambre interdépartementale d’agriculture, dont les représentants étaient plutôt sur la réserve au départ, voit dans le P.N.R. une manière pour l’agriculture de se perfectionner encore sur les enjeux environ- nementaux et de mieux encore valoriser les produits.

Daniel Prieur,

président de la chambre d’agriculture 25-90 : “Sans doute que ce P.N.R. va amener une

C’ est à dire : La pro- fession agricole est-elle associée aux réflexions sur la création de ce P.N.R. ? Daniel Prieur : Nous avons été bien associés dès le départ. J’avoue qu’il y avait pas mal de réserves et de craintes concer- nant cette idée de Parc. Parce qu’on voit que là où ont été créés les Parcs en France, c’est à des endroits où il y a de la déprise agricole et les collectivités se servent de l’outil Parc pour valo-

pour les questions foncières. Par- tant de ce constat, est-ce que l’outil Parc est vraiment perti- nent ? C’est une question qui nous préoccupait un peu. Càd : Puis votre position a évolué ? D.P. : Oui, car au fur et à mesu- re des discussions, on a pris conscience que ce Parc pouvait justement être le bon outil pour réfléchir en commun à ces pro- blématiques de foncier, avec une volonté commune de tout le mon-

des fermes d’alpage sur le Mont Vouillot ou le Châtaignot par exemple afin d’avoir de nouvelles solutions de pâturage pour l’été. Càd : Vous y voyez d’autres avantages ? D.P. : Sans doute que ce P.N.R. va amener dans l’esprit de tous, notamment des agriculteurs, une sensibilité environnemen- tale encore plus forte. L’A.O.C. comté, et les autres A.O.C. ont sans doute encore à se perfec- tionner. Les pessimistes verront sans doute le P.N.R. comme un mal pour un bien, et les opti- mistes comme une chance à sai- sir. Je vois plutôt ce Parc com- me une chance à saisir. Càd : Ce P.N.R. ne sera pour- tant pas la solution à tous les maux, il ne réglera notam- ment pas les épisodes de sécheresse que l’on a connus cet été ? D.P. : On ne sera évidemment pas à l’abri de revivre ces épi- sodes si on en croit les météo-

sensibilité environne- mentale plus forte.”

rie d’eau ou de la sécheres- se cet été ? D.P. : Les premiers plateaux ont été les plus affectés et les météorologues nous confirment bien qu’il faut s’attendre désor- mais à ces épisodes où alter- nent les fortes pluies, les grandes chaleurs ou les grands froids. Dans ces conditions nouvelles, beaucoup d’agriculteurs testent des choses concernant les tech- niques de maintien de fourra- ge, avec de la luzerne par exemple. Le Parc est censé encourager toutes les expéri- mentations novatrices, c’est ins- crit dans la charte. Il peut en cela également être un outil uti- le pour l’amélioration des pra- tiques agricoles. n Propos recueillis par J.-F.H.

rologues qui interviennent régu- lièrement à la chambre. La chambre va être en renouvelle- ment de ses élus en janvier pro- chain. Dans les thèmes que je souhaite voir aborder dans cet- te période de réélection, l’aspect lié à la qualité de l’eau et à l’ima- ge de notre produit par rapport à son empreinte territoriale sont des éléments majeurs que l’agri- culture locale doit prendre à bras-le-corps. Le Parc va sans doute contribuer à renforcer ces questions. Je pense notamment aux effluents d’élevage, qui doi- vent désormais se comptabili- ser en termes d’euros, à la méthanisation. Je rêve de la fruitière du XXIème siècle qui collecte non seulement le lait mais aussi les effluents d’éle-

vage pour devenir en énergie positive. Ces approches-là seront forcément abordées au sein du P.N.R. et c’est un autre aspect positif selon moi. Je fais un peu le parallèle avec les aides de compensation à l’agriculture de montagne qui avaient été lan- cées dans les années soixan- te-dix et qui avaient boosté l’ac- tivité agricole dans notre région. Dans une autre mesure, le Parc peut avoir un réel intérêt. Il y aura aussi toute une série de choses à inventer autour de la valorisation touristique de nos fruitières qui sont de véritables vitrines du savoir-faire agri- cole local. Càd : La profession a-t-elle réellement souffert de pénu-

riser les produits du ter- roir, ou créer des bâti- ments-relais pour l’agri- culture, ce qui s’est pas- sé notamment dans le Morvan, dans le Haut- Hura ou dans les Bal-

de de mieux encadrer cette question. Le Parc peut sans doute ame- ner à une gestion plus économe du foncier, qui peut correspondre aux nouveaux contours de

“Amener à une gestion plus économe du foncier.”

lons des Vosges. Or, ici dans le Doubs Horloger, il n’y a pas de déprise, au contraire, nous sommes plutôt dans un contex- te de concurrence, entre agri- culteurs pour le foncier, et aus- si entre l’agriculture, les collec- tivités et l’industrie, toujours

l’A.O.C. Comté que nous avons souhaité, avec une intensifica- tion freinée et des solutions contre le mitage des territoires. Sur ce point, des agriculteurs ont déjà innové et trouvé des solutions, comme dans le Val de Morteau où certains ont repris

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