Journal C'est à dire 245 - Août 2018

D O S S I E R

95 communes du Haut-Doubs feront partie du Parc Périmètre Le P.N.R. du Doubs Horloger s’étendra de Flangebouche à Montancy, et de Montécheroux sur

les hauteurs de Saint-Hippolyte à Ville-du-Pont dans le Saugeais. Soit près de 100 communes concernées.

arrivé chez nos voisins suisses dans le Parc du Doubs. Mais ce périmètre a déjà été validé par les communautés de com- munes concernées” observe Yan- nick Nancy, le directeur du P.E.T.R. (Pôle d’équilibre ter- ritorial et rural) du Pays Hor- loger. Il n’y a pour l’instant aucun foyer de résistance sur le péri- mètre du futur Parc. Il faudra néanmoins que les 95 com- munes concernées valident, chacune par leur conseil muni- cipal, leur appartenance à ce P.N.R. Tout devrait être bou- clé avant 2020, la priorité étant que les communes votent le principe avant les prochaines élections municipales. n J.-F.H.

L a Longeville, mais pas Gilley. Flange- bouche, mais pas Avoudrey. Pourquoi intégrer certaines communes dans le périmètre du futur Parc, et en exclure d’autres qui, en apparence du moins, ont les mêmes carac- téristiques ? “C’est le périmètre d’étude. Il pourra toujours un peu évoluer à la marge. Il se peut aussi que certaines com- munes ne souhaitent pas inté- grer le P.N.R. C’est ce qui est

Priorités

Maîtriser les pressions sur l’environnement et les ressources naturelles, renforcer la mise en valeur du patrimoine, main- tenir un dynamisme économique durable, voilà les enjeux prin- cipaux de ce futur Parc Naturel Régional. Les enjeux de ce futur P.N.R.

L e territoire du Pays Hor- loger, ce n’est ni le Larzac, ni les Cévennes. Si la qua- lité de son patrimoine naturel et culturel est indéniable, le Haut-Doubs Horloger est d’abord un territoire habité, et si l’on en croit les prévisions de l’I.N.S.E.E., un de ceux qui gagne- ront le plus de population dans les années futures, bonne santé de l’éco- nomie frontalière oblige. “Les spé- cificités et la qualité du territoire du Doubs Horloger tiennent pour beau- coup à ce subtil équilibre entre l’Hom- me et son environnement. Mais com- me tout équilibre, il est fragile et il est mis en tension, tension d’autant plus forte que le territoire connaît un développement démographique et urbanistique important” reconnais- sent les responsables du Pays Hor- loger qui ont par conséquent ciblé quatre problématiques qui consti- tuent le cœur de la charte du futur Parc validée récemment. La maîtri- se des pressions sur l’environnement est sans doute la principale. “Les extensions urbaines, pas toujours réa- lisées dans un souci d’intégration, altèrent par endroits les paysages, avec le développement de lotissements contemporains qui ont une large assiette visuelle comme dans le sec- teur du Val de Morteau” notent les rédacteurs de la charte. C’est la rai- son pour laquelle “la maîtrise des

pressions sur les espaces naturels, les paysages et les ressources est une pro- blématique majeure à laquelle devra s’attacher le P.N.R.” Le renforcement de la connaissance et de la mise en valeur du patrimoine constitue le deuxième enjeu du Parc. “Si la connaissance des différentes composantes du patrimoine du Doubs Horloger s’améliore grâce aux tra- vaux d’inventaire ou de diagnostic, ces travaux sont à poursuivre afin de suivre l’évolution de ce patrimoi- ne dans le temps.” La troisième priorité consistera à maintenir le vivre ensemble du ter- ritoire et un dynamisme économique durable dans un contexte où “l’at- tractivité du territoire et de la Suis- se voisine a accru les inégalités sociales et territoriales.” Enfin, quatrième priorité soulevée par les concepteurs du P.N.R. : la fédération des acteurs autour de ce projet. “Elle est indispensable sou- ligne Denis Leroux. Sans l’implica- tion de tous les acteurs, associations, élus, collectifs…, rien ne peut se fai- re. Cette mobilisation implique de repenser l’action publique locale en offrant plus de place à l’innovation et à l’expérimentation.” C’est tout l’objet de cette fameuse charte qui doit tracer, pour les quin- ze prochaines années, le futur du ter- ritoire Pays Horloger. n J.-F.H.

Le point de vue des chasseurs

La fédération de chasse du Doubs, partie prenante du dossier, voit des avantages dans la création du Parc. Le P.N.R. peut-il contraindre la chasse ?

si qu’ils constituent une part impor- tante de la population. À quelques jours de l’ouverture de la saison de chasse (9 septembre), doivent-ils être inquiets pour les années futures ? “Non, le parc ne nous pose pas de problème car il n’émet pas d’exigences régle- mentaires quant à la pratique de la chasse. On soutient sa création. Il peut être un bon outil de gestion du terri- toire mais surtout d’aménagement de celui-ci. N’oublions pas que nous sommes dans une zone où certaines espèces ont disparu comme la gélinotte voire le coq de bruyère” indique la fédé- ration de chasse du Doubs. Membres du groupe de travail au sein de la cellule environnement, les chas- seurs jugent néanmoins la création du Parc trop tardive. “Il y a aujour- d’hui un vrai problème d’urbanisme dans le Haut-Doubs horloger. Nous espérons que ça évoluera dans le bon sens et surtout que le Parc ne devien- ne pas un énième millefeuille qui engendre des doublons avec les com- pétences régionales” poursuit la fédé- ration du Doubs qui se dit optimiste mais vigilante. n E.Ch.

U tilisateur de la forêt, de la natu- re, les chasseurs ont été invi- tés aux réunions concernant la

création du futur Parc naturel régio- nal. Ils ont donné leur point de vue sur l’environnement et rappelé aus-

Les chasseurs du Doubs se veulent optimistes quant à la création d’un parc naturel régional.

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