Journal C'est à dire 242 - Avril 2018

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É C O N O M I E

Guyans-Vennes F.C.E.-Polycaptil, un bijou de technologie caché derrière les sapins L’entreprise de Guyans-Vennes est un fabricant de cartes électroniques de haute technologie. Les applications vont du médical à l’armement, jusqu’au sport. Une de ses réalisations va équiper les Mondiaux d’escrime.

Étienne Lotz présente une carte électronique (complexe) dans les locaux de F.C.E. à Guyans-Vennes.

L a discrétion, F.C.E.-Poly- captil la cultive. Un peu comme son savoir-faire d’ailleurs. “C’est une stratégie, avoue Étienne Lotz, le directeur commercial. C’est comme un restaurateur : il fait sa publicité avec son assiette. Nous, notre objectif est une qua- lité maîtrisée.” La société dont les locaux sont installés dans la zone artisanale du Clos-Joly à Guyans-Vennes (derrière chez Tattu T.P.) n’a, à vrai dire, pas

le droit à l’erreur. Les cartes élec- troniques de haute technolo- gie réalisées ici équipent par exemple des machines de labo- ratoire d’analyse médicale. Le court-circuit et la panne sont interdits. “Nous sommes notés 20 sur 20 par notre principal client. Sur 1 million de cartes que nous produisons à Guyans- Vennes, nous n’avons pas plus de 10 défauts” annonce la firme qui vit sur des marchés de niche. Les cartes électroniques sont

pensées par les ingénieurs de Polycaptil dans le bureau d’études électronique-mécatro- nique à Besançon. Elles sont ensuite conçues à Guyans- Vennes. La technologie permet par exemple de contrôler la coa- gulation du sang lors des opé- rations médicales. C’est la moi- tié du chiffre d’affaires réalisé. L’armement et l’astronomie font également partie des compé- tences de la firme du Haut- Doubs qui préfère rester dis-

Des machines dernier cri.

crète sur le nom de ses clients. Confidentialité oblige. F.C.E.- Polycaptil est aussi dans le mon- de du sport. Elle a permis aux escrimeurs lors des Jeux Olym- piques de Londres de s’affron- ter… Quand la pointe de l’épée touche la combinaison de l’ad- versaire, une détection est trans- mise et un voyant s’allume. “Nous équiperons cette année les Mondiaux d’escrime. Encore une fois dans ce domaine, l’erreur est interdite” évoque Étienne Lotz. Une fierté pour les salariés d’au- tant que Paris 2024 approche. Le savoir-faire spécifique de cet- te discrète entreprise a débuté en 1991. Maurice Bulle crée cet- te société qui, au départ travaille essentiellement pour le secteur automobile. Il opère ensuite un virage en équipant les labora- toires d’analyse médicale. F.C.E. est filiale de Polycaptil depuis mi-2011, date du rachat par le groupe alsacien Delta. F.C.E.-

Polycaptil pèse 6 millions d’eu- ros de chiffre d’affaires : “C’est stable, voire en évolution.” Elle emploie 35 personnes dont 20 à Guyans et 15 à Besançon où sa sœur Polycaptil vient de créer des bâtiments dans la zone de Témis. “Dans le Haut-Doubs, nous avons le savoir-faire. Je suis toujours bluffé de voir les gens du terroir faire preuve de minu- tie. Et avoir des ingénieurs à

Besançon dans la capitale des microtechniques, ça a du sens” poursuit le responsable com- mercial. Les deux sociétés se complètent donc et s’orientent vers les objets connectés. Du Made in France en territoire industriel franc-comtois, voilà la force de F.C.E.-Polycaptil qui vit caché, mais heureux. n

Une infime partie de la production est encore manuelle.

Le reste est automatisé.

E.Ch.

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