Journal C'est à dire 242 - Avril 2018

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“Si on leur fait confiance, c’est parce qu’il y a une vraie compétence” Du côté des privés La société “Tout simplement” à Morteau réalise des objets design pour les plus grands musées au monde. Elle fait confiance aux travailleurs handicapés de l’E.S.A.T. de Maîche et à un organisme suisse depuis ses débuts. Explications.

D ans l’atelier de conception situé rue Fontaine-l’Épine à Morteau, les magnets représentant la Tour Eiffel sont soigneusement empilés dans des cartons. Ils vont rejoindre la boutique officielle sous la Dame en fer à Paris pour être vendus aux touristes. Pour en arriver à ce degré de finesse sur la plaque en métal, tous les objets sont passés dans les mains de travailleurs handicapés de l’E.S.A.T. de Maîche nel à demeure. Si on leur fait confian- ce, c’est parce qu’il y a une vraie com- pétence.” Depuis ses débuts, la société “Tout simplement” donne du travail aux tra- vailleurs handicapés. Elle n’est pas déçue. Au contraire : la qualité est au rendez-vous. “Avant de confier une mission, on détermine le temps qu’il faut pour une personne pour réaliser qui ont assuré le découpage, le meulage. Un travail d’or- fèvre “que nous ne pouvons pas faire, indique Agnès Fer- reux. Il faudrait du person-

l’objet. Ensuite, on passe commande. Il faut en revanche s’y prendre assez tôt car les plannings sont serrés.” Der- nièrement, des travailleurs ont par- ticipé à la réalisation d’un crayon qui a été offert lors du festival de Cannes. “C’est valorisant pour eux. On le voit dans leurs yeux. Nous voulions tra- vailler avec le local et nous sommes sensibles au sujet du handicap. C’est grâce à une rencontre avec un pro- fessionnel de l’E.S.A.T. que nous avons giner qu’ils sont sous-payés, coupe la société. Ils sont payés au même prix de l’heure qu’un autre salarié. Après, s’ils mettent trois fois plus de temps à faire le travail, c’est à l’E.S.A.T. de s’organiser” indique Agnès Ferreux. Une contrainte cependant avec ce “sous-traitant” : “Il faut beaucoup anti- ciper les commandes. On ne peut pas travailler dans l’impromptu.” Une fois connu leur travail” poursuit l’entreprise. Bien évidem- ment, la firme gagne en coût de main-d’œuvre et en flexi- bilité. “Il ne faut pas ima-

Entre 1 % et 2 % de défaut.

Philippe Ferreux (au centre), de la société Tout Simplement à Morteau, ici dans un atelier pour personnes handicapées en Suisse. Il explique sa demande.

chaque produit. Tout est validé avec le chef d’atelier. Bref, c’est du gagnant-gagnant entre une entreprise qui doit sans cesse pen- ser à la réalité économique et le mon- de du travail handicapé à la recherche de nouveaux marchés. n E.Ch.

ce principe retenu, tout roule. Le contrôle qualité est au rendez-vous : à peine 1 ou 2 % de défauts. La firme mortuacienne fait confiance égale- ment à Alfaset en Suisse, le pendant de l’E.S.A.T. C’est une fondation créée en 1962 qui compte 5 unités de pro- duction notamment à La Chaux-de-

Fonds et Couvet. Les travailleurs sont spécialisés dans le travail du bois. Ils ont par exemple réalisé un crayon en bois avec aimant. Cela paraît simple. En fait, le degré de précision est assez important. Ce qu’apprécie la société avec l’entité suisse, c’est sa capacité à proposer des améliorations sur

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