Journal C'est à dire 242 - Avril 2018

V A L D E M O R T E A U

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L’utilisation du casse-cailloux toujours remise en cause Environnement Le collectif pour les paysages du massif jurassien réclame un moratoire sur l’utilisation de cet outil le temps d’aboutir à un accord avec la profession agricole.

T ous les défenseurs de l’environnement juras- sien ont encore en mémoire cette vidéo du débroussaillage à grande échel- le de communaux situés à Remo- ray-Boujeons où l’on voyait des casse-cailloux pulvériser “har- di petit” le substrat calcaire. Justifié ou pas, ce chantier avait suscité de multiples réactions

de scientifiques, associations environnementalistes et de citoyens effarés de voir ainsi disparaître ces composants emblématiques du massif juras- sien. La vague de protestation s’est propagée sur tout le Haut- Doubs voire au-delà. “Pour mieux appréhender cette problématique de l’impact du casse-cailloux sur les affleurements rocheux, on

a organisé une conférence à Orchamps-Vennes l’automne der- nier en présence d’un ornitho- logue, pédologue, paysagiste, éco- logue… 250 personnes ont assis- té au débat” , rappelle Guy Pour- chet, porte-parole de ce collec- tif pour les paysages du massif jurassien fondé en janvier 2018 dans la foulée de cet événement fédérateur. Ce collectif réunit sept asso- ciations : Murs et murgers, Ter- rasses des collines bisontines, Les gazouillis du plateau, Fleurs de terre, collectif Loue-Lison, France-Nature Environnement et l’Association de protection de la vallée du Drugeon. Les effets de la mobilisation et les enjeux qui en découlent n’ont pas lais- sé indifférent le préfet du Doubs Raphaël Bartolt qui a organisé le 27 février dernier une table ronde avec tous les interlocu- teurs concernés, dont le collec- tif. Chacun a pu s’exprimer libre- ment et le préfet a conclu la réunion en proposant la mise en place d’un groupe de travail. Pour le collectif, “l’installation d’un dialogue ne saurait s’ac-

Le collectif pour les paysages du massif jurassien espère que le moratoire sur l’usage du casse-cailloux soit appliqué le temps de définir une méthode.

vaux du groupe de concertation mis en place. “Une conférence sur le modèle de celle d’Or- champs-Vennes est en prépara- tion. Elle devrait se tenir fin mai à Pontarlier” , annonce Guy Pour- chet. Le collectif travaille éga- lement à la mise en place d’un inventaire répertoriant les sur-

Ce passionné d’ornithologie en profite pour rappeler que les alpages et communaux riches en affleurements rocheux offrent le gîte et le couvert à diverses espèces très particulières com- me la gesse de Bauhin, la gen- tiane de Clusius et l’apollon, un des plus grands papillons d’Eu- rope dont l’avenir déjà incertain sera encore plus compromis par un remodelage de ces milieux sensibles. Si la proposition du moratoire n’aboutit pas, le collectif n’écar- te pas l’idée de lancer une péti- tion à grande échelle. “On n’au- rait guère d’autre choix pour se faire entendre que d’aller vers le rapport de force” , observe Guy Pourchet. n En bref… l Morteau Cyclo Rando E=B@DAE:?=CE;DE9?;D=:A>DAEC7BA4 @>28+E;?E 3D %BA@D?.DED@EC7BA@>4 .D0E(E7>D:EB ,8CD7@D3/ADE7AB9-?>=8+E<=EAD=4 :D 4.B2ED@E1BC5E7?AE; CCB9>?@>B=E:D 52D=CDED@E:DE AB3B@>B=E:DC *-?A9<@DA>DCED@E ?;?>CB=CE 6 6 6 :DE A?=9-D4*B3@5ED=E7?A@D4 =?A>?@E?.D9E;DE#BC@DED@E;DE 5;B9;225AD=@C 7?A9B/;DCE(E@BC8+E; >=@5A @EDC@E:D 25:5ADAE;DCEC7BA@>2CE?1CED@ ?3?@D@B>ADE.?;4 ;B==5E:=C9A>AD8+E9$9;BED@E9>A9<>@CE 6#6#68+ .93BA@D?<3B=@/D=B>@ BA?=4 1D62AE BC4 @B7-D6A1 C2A62AE B< ?=CE;DE9?:ADE:B=?;E 6 6 6E ?<9>CCDE:DE%BA4 @D?< 0E<=DE:51B=E?D< (E;?E B>ADE9B3@B>CDE;DE;<=:>E&83?> (E'"8-8" 8?CE:DCE9B=1A CE(E%>9AB4 7B;>C6E @@D=@>B=0E7;?9DCE;>3>@5DC0 >=C9A>7@>B=CE:?=CE;?E;>3>@DE:DC 7;?9DCE:>C7B=>/;DC6E E; >CCB=0E<=E7B@ECDA?EB22DA@6 D=CD>1=D3D=@CE ?

compagner d’une poursuite de pratiques qui sont l’objet même des débats parce qu’elles cau- sent des dégâts irréversibles aux paysages et à la biodiversité du massif. Dans ce contexte, nous demandons à la profession agri- cole de s’appliquer un mora- toire quant à la pratique du cas-

faces d’affleurement existantes et celles qui ont été victimes du casse-cailloux. “Aujour- d’hui, on a déjà iden- tifié 70 points sur le secteur les plateaux de

se-cailloux limité au temps de la mise en œuvre des mesures de concertation proposées en réunion.” Le collectif réclame aussi aux représen-

Un inventaire répertoriant les surfaces d’affleurement.

tants de l’État d’appuyer cette demande ou, si cela devait s’avé- rer nécessaire, de prendre les mesures conservatoires dans l’attente de l’avancée des tra-

Maîche et le Val de Vennes. On compte élargir l’inventaire sur le Haut-Doubs forestier” , explique Noël Jeannot, prési- dent des Gazouillis du plateau.

Les affleurements rocheux sont nombreux dans les paysages du Haut-Doubs.

Quelles conséquences a la grève S.N.C.F. pour la ligne des Horlogers ? Morteau

L a ligne des Horlogers est de l’avis des spécialistes celle qui a le plus de potentiel en matiè- re de gain de passagers entre Besançon et La Chaux-de-Fonds. C’est aussi celle qui est la plus touchée dès qu’un mouvement de grève est lancé ou lorsqu’un conducteur manque à l’appel. Le personnel remplaçant est utilisé sur les lignes “essentielles”. Du coup, beau- coup d’utilisateurs sont découragés. Avec les beaux jours arrivant, nombreux sont ceux qui vont préférer reprendre leur propre véhicule pour rallier leur poste de travail. La ligne reliant Besançon à La Chaux-de-Fonds est impactée par le mouvement social des cheminots. Des bus remplacent les trains. Une affaire qui n’in- cite pas au report modal.

Le trafic sera perturbé encore certains jours en mai sur la ligne T.E.R.

l Renseignements : Le guichet de la gare de Morteau est ouvert du lundi au vendredi de 5 h à 12 h 35 et de 14 h à 20 h Le samedi de 6 h 25 à 12 h 40 et de 14 h à 18 h 50. Le dimanche et les jours de fêtes de 6 h 25 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 50. l Infotrafic : - www.ter.sncf.com/ bourgogne-franche- comte - www.viamobigo.fr pour le T.E.R. et www.sncf.com pour tous les trafics. l Par téléphone : - 36 35 pour Grandes Lignes, T.E.R. et Intercités. - Mobigo au 03 80 11 29 29 pour T.E.R. du lundi au samedi.

Depuis le préavis de grève lancé le 2 avril, le trafic a été perturbé les 5, 10, 12 et 14 avril. Samedi 14 avril “1 T.E.R.

sur 10 sur l’ensemble de la Bourgogne- Franche-Comté circulait” explique la cellule communication de la S.N.C.F. À Morteau, comme ailleurs dans le dépar- tement, des cars de substitution ont été affrétés pour pallier cette absence. La fédération des usagers des trans- ports Bourgogne-Franche-Comté n’a

pas enregistré de dif- ficultés particulières pour les utilisateurs. Ces derniers s’adap- tent, en silence. En revanche, sur le ter-

Des bus affrétés par la S.N.C.F.

rain, l’arrivée des cars impose de modu- ler ses horaires. À l’inverse des trains, ils sont englués dans les embouteillages. Sinon, il reste le covoiturage… car le mouvement de grève n’est pas terminé et doit se poursuivre en mai. Le prix de l’abonnement n’est - bien sûr - pas revu à la baisse. n

Les panneaux annoncent des cars en remplacement des trains.

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