Journal C'est à dire 242 - Avril 2018

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V A L D E M O R T E A U

Noël-Cerneux La famille Mourey fait don de 800 animaux naturalisés Avec cette collection offerte aux chasseurs du Doubs, c’est la mémoire de Gérard Mourey, ex-préparateur en pharmacie à Morteau et amoureux de la nature, qui revit. La Fédération de chasse projette de créer un musée à Gonsans.

Le président de la fédération de chasse Jean-Maurice Boillon (à gauche) en compagnie d’Évelyne, Suzanne, et Philippe Mourey, les donateurs.

S euls la famille et les amis connaissent l’impres- sionnante collection d’animaux naturalisés et de fossiles compilés par Gérard Mourey dans son domi- cile de Noël-Cerneux. Bientôt, elle pourra être contemplée : “Si nous la laissons dans un gre- nier, la collection va perdre son âme et ne représentera plus rien, sinon quelques plumes et poils. Nous souhaitons qu’elle puisse

contact avec la Fédération dépar- tementale des chasseurs du Doubs. Objectif : trouver une structure d’accueil pour mettre en valeur les 800 animaux natu- ralisés (près de 600 espèces d’oi- seaux et de mammifères), des centaines de fossiles et aussi des papillons. “C’est un formidable trésor dont nous ignorions l’exis- tence. Il y a aujourd’hui un vrai travail à réaliser pour faire com- prendre ce travail et le rapport entre la vie et la mort” relate Jean-Maurice Boillon, président des chasseurs du Doubs qui sou- haite valoriser ce don. Ce sera peut-être dans un futur musée créé pour l’occasion à Gonsans (une décision du conseil d’ad- ministration doit le valider). Amoureux de la nature, à la fois chasseur, pêcheur, mycologue, paléontologue, Gérard Mourey a appris la taxidermie dans les années cinquante grâce au “père” Mottet de Grand’Combe-Cha- teleu. Très vite, sa façon d’im- mortaliser les animaux et son souci du détail lui confère une véritable renommée. Dès qu’un animal est percuté par une voi-

Gérard Mourey est décédé en 1995, à l’âge de 65 ans.

profiter au plus grand nombre, qu’elle soit un outil pédagogique. Contempler par exemple une géli- notte en trois dimensions, même avec Internet, c’est impossible” résume Philippe Mourey, le fils du collectionneur décédé il y a 22 ans. Au détour d’une rencontre en 2017 avec le photographe Fran- çois Vuillemin (d’Orchamps- Vennes), Suzanne Mourey, l’épou- se du taxidermiste, entre en

ture sur la route, il est conduit à Gérard, le préparateur en pharmacie. Les chasseurs font également appel à ses talents. Toute la famille est mise à contri- bution. Arrivé à la pharmacie Henri Rondot de Morteau avec son certificat d’études en poche (reprise en 1958 par Christian Genevard), il obtient son diplô- me en 1953 et fait de la taxi- dermie une de ses passions et crée dans l’arrière-boutique sa salle de travail. Depuis sa disparition, en 1995, les quelque 800 pièces toutes taxidermisées par ses soins, sont soigneusement stockées dans la maison familiale à l’abri de la lumière et de la poussière. Pour l’acquérir autrement qu’à tra- vers le seul regard naturaliste et pour l’analyser du point de vue des sciences sociales, la fédé- ration a fait appel à la Direc- tion Régionale des Affaires Cul- turelles pour un soutien finan- cier et scientifique. Elle a

employé pendant quatre mois une ethnologue qui a travaillé en collaboration avec le conseiller à l’ethnologie de la D.R.A.C. Ils ont effectué un travail pour com- prendre ce qui a conduit cet hom- me à mener une telle collection, comprendre son rapport au mon- de, à la nature. Au gré d’entre- tiens, ils ont mesuré ses connais- sances infinies sur les espèces. Gérard, autodidacte, était un puits de sciences capable de remettre en question des ana- lyses d’époque : “Les ouvrages évoquaient qu’un renard pou- vait ingérer jusqu’à 15 mulots. Mon père en a compté six au plus dans un estomac” , ajoute son fils Philippe. Les ethnologues ont pu mesurer le travail d’un hom- me. Mais ce sont ses enfants qui en parlent le mieux : “On allait le retrouver en forêt et lors de parties de chasse - en compagnie de ses frères - autour d’un repas” rapporte sa fille Évelyne. “Dès les années soixante, il avait mesu-

ré les risques de la disparition de certaines espèces” poursuit Philippe. De son côté, Christian Feuvrier, un ami de la famille, rappelle que Gérard “traduisait la générosité de la nature. Il mon- trait que l’on pouvait partir sans rien et s’émerveiller” dit-il. C’est cette image que les descendants veulent transmettre : celle d’une collection en communion avec la nature. n E.Ch

Les animaux taxidermisés, dont certains proviennent de la chasse ou de collisions avec des véhicules.

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