Journal C'est à dire 241 - Mars 2018

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

En bref…

Art

La Chaux-de-Fonds rend un tableau spolié par le régime de Vichy Les héritiers d’Anna Jaffé ont récupéré au Musée des Beaux-arts le tableau qui leur avait été confisqué en 1942. 12 ans de procédure ont été nécessaires. Estimé à 1 mil- lion de francs, il sera vendu aux enchères.

l Accordéon L’accordéoniste Dany Mou- reaux organise un festival d’ac- cordéonistes qui viennent de toute la France. Notamment Gilou, l’accordéoniste de Licen- ce IV et de Pierre Perret et Didier et Claudine Tomzick, accordéonistes du Nord ainsi qu’une quinzaine d’accordéo- nistes locaux. L’événement se déroulera à la Roselière de Montbéliard le dimanche 22 avril avec un repas dansant. Tarifs : 30 euros. Réservations au 03 81 44 48 76. l Sport Le club de canoë-kayak de Vil- lers-le-Lac reprend les entraî- nements avec des portes ouvertes mercredi 18 avril et mercredi 25 avril à Chaillexon (à partir de 14 heures). Séan- ce adulte jeudi 19 avril à 18 heures Renseignements au 06 30 07 28 68 ou ckvillersle- lac@gmail.com l Les Fins Dans le cadre du salon du Val organisé par l’U.C.A.F. aux Fins, manifestation qui aura lieu le samedi 14 avril, l’union cherche des personnes ayant un talent. Que vous soyez chanteur, danseur, magicien ou même humoriste ! “À la recherche des Fins Talents !” Contact au 06 71 00 94 63.

C onfisqué à une famille juive de Nice par le régime de Vichy en 1942, le tableau “La Vallée de la Stour” du maître anglais John Constable a connu un nouvel épilogue, mercredi 12 mars. C’est ce jour-là que La Chaux-de-Fonds l’a officielle- ment remis aux héritiers d’An- na Jaffé après l’avoir acquis en 1986 et exposé dans son musée. “Entre-temps, j’ai perdu deux cousines qui auraient été heu-

sombres de notre histoire est arrivé de manière légale. “C’était légal d’un point de vue juridique mais critiquable sur le plan moral. Maintenant, on peut dire que c’est une restitution juste et équitable” indique Théo Bre- gnard, élu responsable de la cul- ture à La Chaux-de-Fonds qui a suivi ce long dossier. Le tableau est arrivé dans la Ville grâce à deux collection- neurs de la cité suisse, Made- leine et René Junod qui l’achè- “La Vallée de la Stour”. Dans cette donation au musée des Beaux-arts, Madeleine Junod réclame que ses œuvres léguées ne soient pas aliénées. La Chaux-de-Fonds est alors entre le marteau et l’enclume. Elle ne peut le restituer, faute de quoi elle trahirait la dernière volon- té de Madame Junod. Après dis- cussion et accord avec la famil- le Junod, elle opte pour le dia- tent aux enchères en 1946. Quarante plus tard (1986), au décès de Madame Junod, la Vil- le reçoit en legs des tableaux du couple dont

Robert Monteagle (à gauche), un des héritiers français d’Anna Jaffé. À droite, Théo Bregnard, élu responsable de la culture à La Chaux-de-Fonds.

reuses de revoir ce tableau” a déclaré Robert Monteagle, l’ar- rière petit-neveu de la famille juive spoliée. Une phrase pas ano-

“Un procédé légal mais pas moral.”

logue et décidé de restituer l’œuvre en 2017 aux héritiers Jaffé suite à une décision du conseil communal. Tout aurait pu pourtant capo- ter neuf ans plus tôt, en 2008. “Souvenons-nous notamment de la manière bien peu éthique dont Monsieur Monteagle avait filmé en caméra cachée la conserva- trice du musée avec deux jour- nalistes de France 2 (Complé- ment d’enquête) qu’il avait fait passer pour ses neveux. Depuis le début, la Ville a toujours agi avec une justesse que certains

peinent à reconnaître” indique Daniel Musy, membre de la com- mission des Beaux-arts. Tout est oublié depuis. “Il n’a jamais été question pour nous de cacher l’œuvre. Moralement, elle devait être restituée. Que la commission pour l’indemnisation des vic- times de spoliations (C.I.V.S.) aient donné de l’argent pour remettre l’œuvre aux héritiers est une forme de reconnaissance” poursuit l’élu responsable de la culture. La Chaux-de-Fonds a reçu une indemnité de 80 000 francs pour la conserva-

tion et la restauration du tableau via la C.I.V.S. présidée par Michel Jeannoutot, établi à Paris mais Charquemontais d’origine. Le montant a été partagé avec les descendants de la légataire. Une fin qui panse les plaies de l’histoire mais ne les efface pas. Présente lors du legs, l’arrière- petite-nièce d’Anna Jaffé a livré une piste sur le devenir du tableau : “Il part pour l’Angle- terre.” Sera-t-il vendu ? “Proba- blement” indique-t-elle. Une nou- velle vie pour l’œuvre… n E.Ch.

dine. Depuis 12 ans, un combat judiciaire a opposé Monsieur Monteagle à la Ville de La Chaux-de-Fonds qui l’a acquis légalement. Le Français - depuis 2006 - réclame la restitution du bien estimé à 1 million de francs suisses. Mettant en avant sa bonne foi et celle de ses dona- teurs, il s’est d’abord fait écon- duire. Il faut dire que le tableau spolié lors des heures les plus

Le Locle Le berceau écologique de Cindy promis à un carton

Maman de 4 filles, ex-banquière à Morteau, Cindy Sarrazin lance la commercialisation de la première Baby box. Faire dormir son nouveau-né dans une boîte réduirait la mortalité infantile. Les Finlandais l’ont adoptée depuis 1938.

L orsque Cindy Sarrazin a découvert le principe de la baby box, Julia- ne (18 mois), la derniè- re de ses 4 filles, était trop gran- de pour rentrer à l’intérieur. Elle n’a donc pu le tester. Qu’impor- te : la maman (35 ans) a vite été convaincue par ce procédé venu tout droit de Finlande… pays qui l’a adopté depuis 1938. En synthèse : faire dormir son nou- veau-né dans une boîte ferait parlait des Baby box et leur dimension de santé publique. J’ai vu qu’en Écosse, ou en Angleter- re, une boîte était offerte à la nais- sance. C’était à un moment de ma vie (2017) où je voulais me lancer à mon compte. J’ai trou- vé ce produit… qui aujourd’hui respecte mes valeurs et j’ai vou- lu le développer à ma façon” explique l’entrepreneuse domi- ciliée à Pierrefontaine-les-Varans. Si elle a décidé d’installer “Baby nids” au Locle, “c’est parce qu’il chuter la mortalité infantile. “C’est en lisant la presse que je suis tombée sur un article finlandais qui

n’y avait pas de concurrence en Suisse” poursuit la maman de 4 filles âgées de 13, 9, 6 ans et 18 mois. Et aussi parce que son mari est de nationalité suisse. Ex-banquière à Morteau, Cindy s’offre une reconversion avec “le berceau naturel”. “J’ai choisi de me positionner dans un produit écologique haut de gamme. La Baby box est fabriquée en Fran- ce avec le plus grand soin pour que les bébés soient en contact Bretagne. Chaque Baby box est assemblée à la main. C’est un berceau en carton, pas simple- ment une boîte. Elle a subi des tests en laboratoire pour obtenir l’homologation N.F. 1 130 en tant que berceau. Il s’agit d’un car- ton de grande qualité, stable et solide. Fabriquée à partir de fibre carton 100 % vierge, elle est issue directement de l’arbre. Son revê- tement est à base de papier kraft à fort grammage, ce qui lui confè- re un pouvoir imperméabilisant avec des matériaux sains et écologiques. Les matelas sont conçus dans les Hauts-de- France et nos boîtes en

“Transportable n’importe où.”

Cindy Sarrazin avec la boîte-berceau, largement utilisée dans les pays nordiques.

gereuse. Elle est garantie sans perturbateurs endocriniens. Boî- te à rangements, coffre à jouets, “la Baby box pourra être recyclée en lui trouvant une seconde vie

et donc pour préserver l’envi- ronnement” poursuit Cindy qui parle de son invention comme de son “bébé.” n E.Ch.

naturel” détaille la responsable. Les premiers retours sont posi- tifs. Vendue 229 francs suisses, elle a déjà séduit des parents. “C’est une boîte ultra-légère et transportable. Les mamans qui ont eu une césarienne me le

disent : c’est facile. Elles peuvent la mettre dans cuisine, même au pied du lit. Grâce au bord haut, le bébé est bien enfermé.” Le pro- cessus de fabrication exclut l’encre chimique, la colle, le ver- nis ou toute autre substance dan-

Renseignements : www.babynids.ch

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