Journal C'est à dire 241 - Mars 2018

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É C O N O M I E

Un nouveau président pour la filière mont d’or Arc-sous-Cicon Nouveau président de l’A.O.P. mont d’or, Éric Fevrier débute son mandat sur une campagne encourageante avec l’ambition d’aboutir à une révision du cahier des charges encore plus en adéquation avec l’authenticité du produit.

C’ est à dire : Qu’est- ce qui a motivé cet- te candidature à la présidence ? Éric Fevrier : Avec mon épou- se, on est installé depuis 11 ans à Arc-sous-Cicon sur une exploi- tation en lait à comté et à mont d’or. Aujourd’hui, on en vit bien notamment grâce aux efforts de ceux qui ont défendu cette filiè- re. C’est tout le sens de mon engagement. Il faut aussi savoir donner de son temps pour assu- rer la pérennité du système. J’étais déjà vice-président avec Claude Philippe. Càd : Quel est l’enjeu prin- cipal du mandat ? E.F. : Clairement la réforme du cahier des charges qui sera conduite en même temps que celle du comté et du morbier. Par rapport à la filière comté, l’A.O.P. mont d’or a la chance d’être sur un périmètre plus cohérent sur le plan géographique et dans les pratiques. 500 producteurs sont impliqués dans la filière. C’est

beaucoup moins qu’en comté. Ici, toutes les fermes sont situées au-dessus de 700 m d’altitude. On se dirige vers un cahier des charges plus exigeant que celui du comté. Càd : Avec les mêmes règles d’épandage ?

si imposer un minimum de diver- sité dans les semences. La fina- lité étant d’être en adéquation entre l’image et les pratiques. Sans jamais remettre en cau- se la question du lait cru et l’exi- gence de qualité que cela signi- fie. Il va de soi qu’on sera tou- jours opposé au robot de trai-

Éric Fevrier fait de la révision du cahier des charges la priorité de son mandat à la tête du syndicat interprofessionnel de l’A.O.P. mont d’or.

E.F. : Non justement, ce qui semblerait se dégager ce serait une période sur laquelle on devrait limiter les épandages en restant dans le respect total des préconisations

te. On aimerait éga- lement plafonner le nombre de vaches par unité de main- d’œuvre.

“Plafonner le nombre de vaches par unité de main-d’œuvre.”

Càd : Deux ateliers ont quit- té la filière cette année, est- ce grave ? E.F. : Il ne faudrait plus en perdre davantage voire en retrouver quelques-uns. La por- te est grande ouverte. On doit aussi conserver la diversité entre la taille des ateliers car elle cor- respond à la diversité des goûts et des clientèles. Càd : Un mot sur les sangles ? E.F. : Il n’est précisé nulle part dans le cahier des charges que la sangle a un lien au terroir contrairement au lait. Aujour- d’hui, tous les sangliers du mas- sif jurassien vivent bien mais

ils n’ont pas encore les moyens de répondre aux besoins de tou- te la filière. Càd : Vous pensez apporter des modifications dans la promotion du produit ? E.F. : Non, on maintiendra les grands rendez-vous comme le concours interprofessionnel, la coulée. On a la chance d’avoir un produit dont l’authenticité plaît beaucoup aux médias. On n’est pas contre la boîte chaude mais on souhaite que le mont d’or retrouve plus de place sur le plateau à fromages. Cela signi- fie de recentrer la communica- tion sur la mise en avant du pro-

duit et la façon de le consommer en privilégiant des actions sur le terrain. Càd : Comment va s’organi- ser la révision du cahier des charges ? E.F. : En 2018, on doit aboutir à la rédaction du nouveau cahier des charges avant d’entamer les échanges avec l’I.N.A.O. pour une validation sur le plan fran- çais puis européen. On ne res- sentira donc pas les premiers effets du changement avant deux à trois ans. Quand on s’engage dans ce type de démarche, on se projette à 10 ans. n Propos recueillis par F.C.

Càd : Quel bilan peut-on dresser de la campagne mont d’or 2017- 2018 ? E.F. : On finira avec des volumes fabriqués et vendus en pro- gression de 3 à 4 % par rapport à la précédente campagne. On a enregistré des ventes assez dynamiques sur la seconde par- tie de l’hiver. C’est plutôt rare mais cela s’explique par les mau- vaises conditions climatiques propices au mont d’or.

environnementales. Cette démarche ferait appel au bon sens paysan. Càd : D’autres objectifs ? E.F. : On veut conforter la pla- ce de l’herbe dans le système en imposant pourquoi pas un mini- mum de prairie permanente sur la globalité du parcellaire. On éviterait ainsi que des fermes partent dans les labours. Com- me pour le comté, on doit aus-

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