Journal C'est à dire 241 - Mars 2018

D O S S I E R

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Gigot

Les pêcheurs ont changé leurs habitudes, pas d’enseigne Au confluent de la Rêverotte et du Dessoubre, l’hô- tel-restaurant de Gigot tenu par la 4 ème généra- tion se montre optimiste. L’un de leurs clients, de Metz, fête sa 60 ème année de fidélité…

Patrick Grandmougin (à gauche) et Baptiste devant l’hôtel- restaurant de Gigot.

S ur la devanture de l’hôtel-restaurant, une truite zébrée gravée sur une plaque en bois accueille les clients. À l’intérieur, les cartes de pêche sont vendues ainsi que des mouches spéciales pour sédui- re la truite du Dessoubre. L’hô- tel-restaurant de Gigot trans- pire la pêche. Et si le gérant, Patrick Grandmougin, n’a pas le temps de parcourir les berges, il lui arrive de délivrer quelques conseils au gré des discussions

de comptoir. Il fait partie de la 3 ème généra- tion à tenir cet établissement “historique” de la vallée tenue par André et Hedwige Grand- mougin et plus tôt par sa grand- mère, Madame Schneider. “J’ai repris le 1 er avril 1999 après mes parents et grands-parents… En 1939, des personnes venaient ici car elles étaient attirées par la pêche. D’ailleurs, début avril, nous recevrons notre client le plus fidèle : il s’agit de Jacques Dupont, pêcheur à la mouche de

son établissement, comme le salon de Charleroi (Belgique) et peut-être ceux de Paris et Cler- mont-Ferrand. “On a des retom- bées, c’est clair” indique le gérant.

2014 du fait de la pollution, com- binée à la fermeture de la rou- te départementale. “Depuis, on sent que les personnes revien- nent. Je suis optimiste : les réser-

il est par exemple interdit à un pêcheur titulaire d’une carte de pêche à la journée ou à la semai- ne de ramener une truite…Com- pliqué de ne pas s’emmêler les pinceaux avec ces réglementa- tions différentes. Pour autant, le Dessoubre fait - à nouveau - rêver. Au plus fort de la saison, l’hôtel emploie 10 personnes. Un regret : qu’il n’y ait pas plus de restau- rants. Mis à part le restaurant La Truite du Moulin (très bon- ne table) à Cour-Saint-Mauri- ce, les établissements ont tous fermé dans la vallée. n E.Ch.

Metz. Voilà 60 ans qu’il vient ici ! C’est le plus ancien de la mai- son” témoigne le chef, accom- pagné aux fourneaux de Bap- tiste, son neveu. Des clients comme ceux-là se font rares : “Les séjours se sont raccourcis mais les pêcheurs sont toujours là. Nous avons notam- ment des Belges, de retour” explique Patrick. Le bouche-à- oreille fonctionne. Mais pas que : le patron participe à des salons de pêche pour faire connaître

“Oui, la truite du Des- soubre fait toujours rêver ! Nous avons une belle clientèle de pêcheurs. Certes, en 20 ans, beau-

vations sont bonnes. Pour mai ou juin, il est d’ailleurs conseillé de réserver.” Les autres clients viennent prendre

“Il est conseillé de réserver.”

un café, déjeuner, dîner. Label- lisé Relais Saint-Pierre, l’hôtel propose un local aux pêcheurs pour sécher leurs affaires ou stocker le matériel. Les patrons sont également là pour donner quelques conseils sur la régle- mentation. Dans la Rêverotte,

coup de choses ont changé. On récupère par exemple des séjours de personnes qui viennent avec des guides de pêche, ce qui n’exis- tait pas avant” ajoute Baptis- te.Certes, l’établissement ne peut pas cacher les conséquences de la fermeture de la pêche en

Commerce

La Chipote a fermé, le “Petit Goumois” a repris

Dessoubre

Magnifiquement rénové, le gîte du “Moulin de Belvoir”, au bord du Des- soubre accueille surtout des groupes de non-pêcheurs. Il n’y a pas que la pêche, le calme est l’autre atout

L’ image est digne d’une carte postale avec ce Dessoubre qui coule paisiblement devant la maison avant de chuter de quelques mètres. Le Moulin de Belvoir situé en aval de Gigot est un havre de paix. Un para- dis pour pêcheur d’autant qu’un parcours à la mouche est réser- vé à ce gîte de groupe, ouvert en 2010. Et pourtant, la majorité des réservations enregistrées par le propriétaire n’arrive pas des disciples de Saint-Pierre : “Ce sont plutôt des groupes de 15 à

coup de volume habitable” pour- suit le propriétaire. Les réser- vations sont jugées “encoura- geantes” pour 2018 avec près

20 personnes qui réservent pour des réunions familiales ou entre amis. Nous avons bien des asso- ciations de pêche comme dans

de 30 week-ends vali- dés. “Nous sommes encore sur la phase de faire connaître le mou- lin. On arrive déjà à fidéliser des personnes.

quelques semaines, mais c’est plutôt rare” témoigne Yannick Gué- rard, le propriétaire. Il faut dire que le gîte n’est pas adapté : il est

“Une association de pêche a réservé.”

un peu trop grand. Il n’empêche, la rivière de 1ère catégorie fait - toujours - rêver. “Les gens recherchent la nature, la tran- quillité, le confort, avec beau-

C’est plutôt une bonne chose” conclut Yannick Guérard, un amoureux de la pêche à la mouche. Le Dessoubre est un lieu où se ressourcer. n

Renseignements : www.moulin-de-belvoir.fr

Le Petit Goumois a repris l’activité “vente de cartes et matériel” que tenait “La Chipote”, fermée.

I l faisait partie des “murs”. Le magasin “La Chipote” installé à Goumois n’a pas rouvert en mars dernier comme il le faisait depuis 36 ans. La gérante, Agnès Croci- Torti, a fait valoir ses droits à la retraite. Ici, les pêcheurs y achetaient leur carte de pêche, Après la fermeture La Chi- pote, adresse bien connue des pêcheurs, le “Petit Gou- mois” reprend la vente de cartes et de matériel. Une activité complémentaire.

du matériel. Une page se tour- ne. Le local est d’ailleurs en vente. Heureusement, un remplaçant a repris le créneau avec le magasin “Le Petit Goumois” - situé 100 mètres plus bas - qui

autant de passages supplé- mentaires au sein de son échop- pe : “C’est le royaume de la pêche ici ! Il aurait été dommage de ne pas rendre ce service aux pêcheurs. J’ai eu dernièrement des gens du Sud qui sont venus

vend les cartes ainsi que du petit matériel. Le commerce, c’est comme la pêche : les “bons coins” trouvent rapidement preneur. “J’ai repris la vente des

acheter leur carte. Cela fonctionne plutôt bien (et notamment la ven- te de vers de terre)” commente-t-elle. Jennifer a été conseillée par des pas-

“Déjà 80 cartes vendues.”

Le Moulin de Belvoir, idéal pour la pêche, attire surtout des non- pêcheurs.

sionnés pour choisir le maté- riel à vendre. Le matin, cer- tains ont déjà pris leurs habi- tudes : ils boivent un café après avoir taquiné la truite. n

cartes de pêche depuis fin février. J’en ai déjà vendu 80 depuis le début de l’année” rapporte Jen- nifer Massenot, la gérante du “Petit comtois”. Du coup, ce sont

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