Journal C'est à dire 241 - Mars 2018

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Guide de pêche, “un métier en évolution” Du côté des professionnels La Maison nationale de la pêche à Ornans forme des guides de pêche depuis 1991. Quel message délivre-t-elle à ceux qui veulent se lancer ?

Photo prise par un groupe de pêcheurs du Doubs qui part tous les ans pêcher dans les plus belles rivières d’Europe. Ici en Pologne.

C’ est un des plus jeunes guides de pêche du secteur. Le Mortuacien Yoann hatot conduit des pêcheurs français et étrangers à la recherche des plus belles truites et ombres de nos rivières (Des- soubre, Loue, Doubs). “C’est une activité complémentaire, une pas- sion. Je m’accorde 40 guidages par an environ et je suis qua- siment complet pour cette année” relate le guide, conseiller péda- Les bougons du Dessoubre Ce n’est pas un cas isolé et ni un cas généralisé. Ce pêcheur à la mouche originaire du Rus- sey possédait une voiture immatriculée en “Rhône-Alpes” et plusieurs fois, des pêcheurs “autochtones” lui ont deman- dé de “se casser, de rentrer chez lui.” Ambiance…

gogique au collège privé Jean- ne-d’Arc à Morteau. Pour faire ce “métier”, il faut disposer d’une carte professionnelle. Yoann com- mence à se faire un nom dans la profession. Il reçoit des Fran- çais et autres nationalités, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Une journée avec Yoann (avec le repas du midi) coûte 200 euros. Dans le dépar- tement, 6 guides sont réperto- riés et deux vivent de cette acti- vité. La Maison nationale de l’Eau et de la pêche située à Ornans a été la première en France, dès 1991, à former les guides (cours suspendus cette année en rai- son de la refonte du brevet). Cela s’est répandu dans d’autres départements. 14 personnes par an en moyenne ont été formées à Ornans. “Notre discours est direct : il faut un projet pro- fessionnel car c’est une activité saisonnière, complémentaire, qui doit se constituer en parallèle avec d’autres activités comme la vente d’articles de pêche. D’autres

sont pigistes pour des magazines, photographes. Il faut une double compétence” indique Jean-Fran- çois Froger, chef du pôle forma- tion à Ornans. Aujourd’hui, pourquoi prendre un guide alors que l’on trouve toutes les informations sur les réseaux sociaux ? “Les guides doivent effectivement apporter une plus-value en proposant par exemple des parcours privilégiés car la nouvelle génération de pêcheurs consomme différem- ment. Le métier évolue. Il y a pos- sibilité d’en vivre mais ce ne sont pas des salaires de C.S.P. +. On ne peut pas donner l’idée selon laquelle on peut faire 150 jours de guidage en claquant des doigts” poursuit Jean-François Froger. Selon lui, les touristes reviennent. “On a vu l’an der- nier des gens revenir de loin. Ils étaient satisfaits de leur séjour, de la pêche.” Les pros espèrent revoir - comme par le passé - 51 départements représentés et 10 nationalités sur le seul secteur de la Haute-Loue. n

Autriche, Slovénie, Bosnie, Pologne : ces coins devenus à la mode

I ls sont une bande d’amis ori- ginaires de Bonnétage, du plateau, et du Pays de Mont- béliard. Tous les ans, cinq Doubistes - qui pêchent le res- te de l’année dans le Doubs fran- co-suisse et le Dessoubre - par- tent une semaine à la pêche à la mouche à travers l’Europe. Ils étaient en Pologne l’an der- nier au mois de juin. “Il faut réser- ver les lieux de pêche un an à

l’avance comme c’est le cas en Bosnie car la demande est for- te. Se rendre là-bas, c’est retrou- ver des rivières comme on les avait ici il y a 20 ans. Le prix des cartes est plus élevé qu’ici, par- fois 80 euros la journée, mais on est certain de pêcher du pois- son ! Jusqu’à 60 truites par jour. Les secteurs sont limités en nombre de pêcheurs si bien qu’on est peu nombreux. Là aus-

si, il faut pêcher sans ardillon, remettre le poisson à l’eau” dit l’un des pêcheurs. Pour une semaine en Slovénie, il faut compter environ 1 500 euros (sans le coût de l’essence). “ Les professionnels ont compris que la pêche était un business qui les fait vivre. L’accueil est excellent” dit l’un d’eux. Ils repartiront. n

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