Journal C'est à dire 240 - Février 2018

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V A L D E M O R T E A U

Les déchets verts détournés aux Fins Grand’Combe-Chateleu Utilisées pour tout et n’importe quoi, les bennes à déchets verts des Douffrans ont été retirées et les habitants devront désormais se rendre à la déchetterie des Fins. Explications.

riel lors du broyage effectué par un prestataire à la déchetterie des Fins. Certains usagers ne faisaient même pas l’effort de vider leurs déchets verts dans les bennes, laissant tout en vrac sur la place. Le site était éga- lement fréquenté par des pro- fessionnels qui venaient dépo- ser de gros volumes dans ces bennes alors qu’ils devaient se rendre directement aux Fins. Du fait de ces mélanges dou- teux, la valorisation de ces déchets en co-compostage par des agriculteurs partenaires n’était pas au rendez-vous. Et l’enjeu est de taille car 80 % des déchets verts collectés aux Fins partent en co-compostage. Le reste est acheminé par Préval sur Pontarlier pour être trans- formé en compost mis ensuite à la disposition de la population. La suppression des deux bennes à déchets verts des Douffrans correspond aussi à une volon- té de mieux maîtriser le coût du traitement. “Si l’on doit mettre

P as sûr que ce transfert soit bien apprécié des habitants des Gras ou de Grand’Combe dont la plupart vont devoir se far- cir la traversée de Morteau le samedi, jour de tonte par excel- lence. Au bas mot, une bonne demi-heure de circulation sup- plémentaire contre quelques minutes seulement pour se rendre aux Douffrans. La faute à qui ? À ce mal récurrent qu’on appelle le manque de civisme. “Le problème est toujours le

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même. On retrouvait n’importe quel type de déchets dans ces bennes. Les incivilités se mul- tipliaient sur ce site de collecte sans surveillance” , déplore Jean- Marie Binétruy, le président de la communauté de communes du Val de Morteau. La qualité des déchets verts col- lectés sur cette plateforme ne donnait pas satisfaction. Loin s’en faut. Gravats, déchets ména- gers, sacs plastiques encom- braient inutilement ces bennes occasionnant de la casse de maté-

go, maire de Grand’Combe-Cha- teleu. À l’échelle de la communauté de communes du Val de Morteau, le volume annuel de déchets verts avoisine 1 300 tonnes. “Il reste 353 tonnes de déchets ultimes, non recyclables.” La déchetterie des Fins est ouver- te du lundi au samedi. L’ac-

ces déchets pollués en enfouis- sement, cela revient à 132 euros la tonne contre 37 euros la ton- ne pour le compostage ou le co- compostage. Voilà pourquoi on a décidé de fermer. On maintient encore une benne à Villers-le-lac et à Morteau sans savoir si on les conservera” , poursuit Jean- Marie Binétruy.

Heures d’ouverture de la décHetterie des Fins :

l Hiver : du 1 er oct. au 31 mars du lundi au vendredi : de 7 h à 11 h 45 et de 13 h 45 à 17 h 30 le samedi : de 9 h à 11 h 30 et de 14 h à 17 h été : du 1 er avril au 30 sept. du lundi au vendredi : de 7 h à 11 h 45 et de 13 h 45 à 19 h le samedi : de 9 h à 11 h 45 et de 14 h à 18 h l

À Grand’Combe-Cha- teleu, la fermeture du point de collecte évite- ra la corvée de net- toyage aux agents municipaux. La com-

cès nécessite de se pro- curer un badge et les gardiens veillent à la qualité du tri. Que ris- quent ceux qui seraient tentés par des dépôts

“Cela peut coûter très cher.”

mune sait déjà quel usage elle pourra faire de cet espace. “On voulait proposer à la population une place pour façonner le bois dans un endroit où les nuisances aux riverains soient limitées. Le site commence à être opération- nel” , confirme Jean-Pierre Fri-

sauvages de déchets verts ? “Cela peut coûter très cher” , complète Jean-Marie Binétruy sans oublier de rappeler que les particuliers peuvent tou- jours s’équiper de composteurs individuels. n F.C.

Fermé depuis janvier, le site des Douffrans servira de place à façonner le bois.

En bref…

Une reprise sans fausse note chez Obertino Morteau Avec une solide expérience technique et commerciale dans le monde de l’industrie, Chheng Tiv se prend au défi de perpétuer un savoir-faire d’excellence qu’elle compte bien valoriser davantage à l’international.

l Randonnée Du 15 au 21 juillet, la déléga- tion Grand Est de la Fédération Française du Milieu Montagnard organise un stage dans le Mas- sif Vosgien pour les animateurs de randonnée pédestre ou pour le devenir. Cette formation conduit au brevet fédéral d’ac- compagnateur de randonnée pédestre. Elle s’adresse aux animateurs des associations et à toute personne qui souhaite approfondir ses connaissances personnelles. Âge minimum 17 ans, pas de limite supérieure. Renseignements sur www.ffmm.net ou au 09 84 06 09 13. l Don du sang Donner son sang est un geste simple et vital également pour aider les personnes atteintes de cancer. Près d’un tiers des transfusions sanguines réali- sées en France est destiné à des personnes atteintes de can- cer. Chacun peut contribuer à aider les malades par un ges- te simple, qui prend moins d’une heure. Aucun produit ne peut se substituer au sang des don- neurs bénévoles. 10 000 dons de sang sont nécessaires chaque jour pour soigner 1 mil- lion de patients. Pour savoir où et quand donner rendez-vous sur dondesang.efs.sante.fr

D ifficile d’éluder le par- cours de la nouvelle gérante de la fonde- rie Obertino. Sa famil- le d’origine cambodgienne fuyant les Khmers rouges est arrivée en France alors qu’elle avait tout juste 9 ans. “On s’est ins- tallé à Besançon” , explique Chheng Tiv qui vit dans le Val de Morteau depuis plus de 20 ans. Les montbéliardes dans les s’établir ailleurs. Cet attache- ment n’est pas anodin dans le sens où il permet aussi de com- prendre pourquoi elle était inté- ressée à la reprise d’une fon- derie de cloches comme celle d’Obertino. Sans doute l’un des plus anciens symboles agricoles du Haut-Doubs qui soit toujours en activité. “C’est à la fois dif- ficile et enthousiasmant de reprendre une entreprise avec une telle renommée bâtie sur plusieurs générations autour d’un savoir-faire d’excellence” dit-elle. Mais avant de décrocher le champs, le comté, la saucisse de Morteau, la neige, la montagne, ici, tout lui plaît. Pour rien au monde elle irait

Graal, Chheng Tive a fait ses gammes dans l’industrie fran- çaise ou suisse en fabrication, en marketing ou dans une dyna- mique commerciale. “J’ai exer- cé dans plusieurs secteurs indus- triels : machine-outil, câble hau- te, moyenne et basse tension, semi-conducteurs…” S’expri- mant en quatre langues, rom- pue aux techniques d’import- export et ayant déjà managé des équipes de 15 personnes, l’avait fait avant elle quand il dirigeait une société de 200 per- sonnes au Cambodge. Attachement au terroir comtois, solides références profession- nelles, dans ces circonstances, le projet de reprendre la fon- derie mortuacienne prend tou- te sa cohérence. Yves Oberti- no et sa sœur Sylviane, derniers héritiers d’une tradition qui se transmet depuis plus de deux siècles au sein de la famille, ont pris soin d’accompagner au mieux cette reprise. “On tra- vaille sur le projet depuis plus d’un an. Les cloches rythment Chheng Tiv se sent mûre pour relever le défi de sa vie : reprendre une entre- prise. Comme son père

“Ici, tout lui plaît.”

Très attachée à la renommée de la fonderie Obertino, Chheng Tiv souhaite préserver coûte que coûte ce savoir-faire d’excellence.

fectue en douceur. Chheng Tiv n’est pas peu fière d’être aux commandes d’une Entreprise du Patrimoine Vivant, label attribué à Obertino par le minis- tère de l’Artisanat en 2011. Sa touche personnelle, elle comp- te bien l’imprimer dans l’export. “Aujourd’hui, cela représente 20 % de l’activité mais je pen- se qu’on peut faire connaître davantage ce savoir-faire local au niveau international.” Sans réduire le volume de cloches et

autres sonnailles, elle souhaite développer la production de médailles, empreintes, bas- reliefs. “On dispose également d’un savoir-faire d’excellence en bourrellerie pour fabriquer des courroies de cloches, colliers pour le bétail.” Le passage de témoin entre cédant et repreneur a été officialisé en début d’année. L’en- treprise Jean Obertino & fils n’est plus. Bienvenue chez Jean Obertino. n F.C.

la vie de l’humanité depuis des millénaires. Il n’y a pas de rai- son que cela change. J’adore ce produit chargé de symbole et j’apprécie tout autant le savoir- faire des artisans qui le fabri- quent. C’est l’ensemble qui fait la valeur de la fonderie Oberti- no” , explique celle qui se retrou- ve à la tête d’un effectif de 10 salariés. Si une page se tourne, l’histoi- re Obertino se poursuit toujours à Morteau. La transition s’ef-

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