Journal C'est à dire 240 - Février 2018

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S O C I É T É

Agriculture “Le cas de Charmauvillers est une catastrophe pour l’image de l’agriculture” La conseillère départementale du canton d’Ornans est la Madame agriculture et environnement du Départe- ment. Avec des questions plus que jamais sensibles à gérer comme la qualité des rivières, l’assainissement ou la pollution des sols. Entretien-vérité.

nissement. L’État a ponctionné plusieurs millions au plan natio- nal sur le budget de l’Agence de l’eau. C’est un très mauvais signe pour l’environnement. L’État tient un double discours où d’un côté il prône l’environ- nement et de l’autre il retire des moyens. Ce n’est pas sérieux. Cette décision nous obligera hélas à prioriser nos actions, on ne pourra plus intervenir par- tout comme on le faisait jus- qu’ici. La priorité sera mise sur les zones hyper-sensibles et les zones karstiques. Càd : L’état des rivières de ce département vous inquiè- te-t-il ? B.L. : Évidemment que cela m’inquiète et cette dégradation ne date pas d’hier, elle est visible depuis le début de la décen- nie. On a demandé à la fédé-

C’ est à dire : Vous êtes en charge de l’environnement et de l’espace rural au Département du Doubs. Difficile équation entre les intérêts environne- mentaux et agricoles ? Béatrix Loizon : Justement, les deux thèmes se complètent. Avant septembre, j’étais char- gée de l’agriculture et de la forêt. En me proposant un poste de vice-présidente, la présidente du Département a souhaité me confier en plus tout ce qui relè- ve de l’environnement : biodi- versité, trame verte et bleue, eau et assainissement. En fai- sant cela, on a justement voulu donner un signe que l’agricul- ture, la forêt et l’environnement sont des sujets indissociables. Càd : Épandages sauvages, pollution des rivières, inon- dations… On n’a jamais entendu autant parler de

soucis liés à l’environnement dans le Doubs. Difficile de rester optimiste ? B.L. : Tout le monde semble vou- loir désormais se saisir de cet- te question et c’est tant mieux. Il y a une prise de conscience

générale qui fait qu’on voit tout ce qui ne va pas. Je veux aussi montrer tout ce qui va, et tout ce qu’il res- te à faire. Je peux évi- demment comprendre l’impatience des asso-

ration de pêche avec laquelle on travaille de faire des états des lieux précis de la population piscicole. Je retiens que sur les captages 2017, il y a un léger mieux sur la

Béatrix Loizon a pris du grade lors du remaniement de l’automne dernier en devenant vice-présidente du Département.

“400 exploitations doivent encore subir une mise aux normes.”

de Charmauvillers. Diffici- le dès lors de ne pas associer la profession agricole à la pollution ? B.L. : Ce genre de comporte- ment est évidemment intolé- rable. Mais avec la vigilance citoyenne rendue plus facile grâ- ce aux photos prises sur les smartphones, la photo de quel- qu’un qui vide sa fosse à lisier par précaution et parce qu’il en a l’autorisation sera la même que celui qui fait un épanda- ge sauvage. Peuvent naître dès lors des amalgames préjudi- ciables à toute la profession agri- cole. Le cas de Charmauvillers

est à condamner de manière très ferme, c’est une catastrophe pour l’image de la profession qui est mise à mal par une mino- rité d’inconscients. Càd : Et il y a ce sentiment d’impunité qui ne passe plus… B.L. : L’agriculteur en question a eu une amende de 135 euros, pas plus qu’un simple délit rou- tier. C’est pitoyable. On nous accuse souvent d’être impuis- sants sur ces questions mais le Département n’a pas la police de l’eau. C’est l’État qui l’a. Il faut donc que la loi change sur

ce point. J’ai alerté nos parle- mentaires en ce sens. Càd : Cela pose aussi la ques- tion de la mise aux normes des installations. Où en est- on dans le Doubs ? B.L. : Sur les 2 800 exploita- tions pérennes dans le Doubs, il y en a encore 400 qui doivent subir une mise aux normes. Toutes ces exploitations devront être aux normes avant la fin de l’année 2020. Le Département les aidera toutes à se mettre aux normes. n Propos recueillis par J.-F.H.

ciations et des acteurs de l’en- vironnement, mais le vrai tra- vail de fond a été engagé avec tous ces acteurs et c’est bien cela qui compte. Càd : À quelle baisse faites- vous allusion ? B.L. : Celle que l’État versait à l’Agence de l’eau. Chaque année, nous mettions la même somme que l’Agence de l’eau, à savoir 3 millions d’euros, sur l’assai-

Loue. La situation est plus inquiétante sur le Cusancin ou le Dessoubre. On ne va pas arri- ver du jour au lendemain à réta- blir la situation sur tous ces cours d’eau mais si on n’y croyait pas, on ne mettrait pas tous ces moyens financiers. Càd : Et les efforts sont sou- vent mis à mal par des com- portements indignes comme le récent épandage sauvage

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