Journal C'est à dire 240 - Février 2018

D O S S I E R

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Val de Morteau “Plus personne n’investit dans la neige en dessous de 1 000 m” L’activité ski, que la neige soit ou non au rendez-vous, est forcément déficitaire. Mais au-delà du ski, c’est toute une économie qui en pro- fite quand la neige est là. Le dernier gros investissement de la com- munauté de communes du Val de Morteau est sans doute le bâtiment du Gardot qui sera inauguré au début de l’été.

À quelques jours du début des vacances d’hiver, le moral était un peu meilleur chez les gestionnaires du ski alpin dans le Val de Morteau. Le X- Speed ski tour avait pu se dérou- ler dans des conditions accep- tables au Meix-Musy les 10 et 11 février, et avec trois pistes ouvertes sur les cinq que comp- te la station, on a limité la cas- se. “Les téléskis du Chauffaud, Baby, Meix-Musy ont pu ouvrir juste avant les vacances, contrai- rement au Pralot et à la Bona- de” résument les services de la communauté de communes, ges-

tionnaire de l’activité ski. Du côté du ski de fond, la couche de neige était suffisamment épaisse pour assurer l’essentiel. Une fois encore, il s’en est fal- lu de peu pour que la saison de ski soit compromise. Fin jan-

très “Du 2 décembre au 15 janvier, les conditions ont été excellentes si bien qu’on avait dépassé en un mois et demi les résultats de la saison précédente. Nous avions réalisé 53 000 euros de recette précocement.

vier, l’herbe et la cou- leur verte prédomi- naient encore aux abords du site et seul le grand Meix-Musy était encore blanc. La neige tombée début

Jean-Marie Binétruy, le président de la communauté de communes du Val de Morteau, aux côtés de Cédric Riedo, un des deux salariés permanents chargés du tourisme.

en alpin et 48 000 euros en ski de fond. Ce démarrage en trombe a hélas été stoppé par la pluie à partir de mi- janvier” constate Jean- Marie Binétruy, le pré-

“Le ski reste un

passe-temps merveilleux.”

Histoire Le Châteleu à la place de Métabief ?

sident de la communauté de communes du Val de Morteau (et ancien président du ski-club) qui a encore en mémoire cer- tains hivers comme en 1986 où on avait skié sans discontinuer du début du mois de novembre jusqu’à Pâques. Mais que la saison soit ennei- gée ou pas, le constat est le même : “Le ski coûte à la com- munauté de communes 100 000 euros par an. On n’a jamais dégagé de bénéfices grâ- ce au ski, même sur une gros- se saison” observe M. Binétruy. La raison est simple : quand il n’y a pas de neige, il n’y a pas de recettes et il faut néanmoins payer l’entretien des installa- tions et le personnel permanent affecté au tourisme, soit trois salariés à temps complet l’hi- ver. Et quand la neige est là et que les téléskis fonctionnent, c’est une équipe de 25 personnes qu’il faut rémunérer. Les recettes ne couvrent donc jamais les dépenses. Quand les téléskis tournent, ce sont les saisonniers qui sont à la manœuvre. Une équipe fidèle de bûcherons, d’agriculteurs ou de jeunes du secteur, avec, comme tout sai- sonnier, un statut précaire puis- qu’ils ne sont payés que les jours où ils travaillent. Ceci dit, les retombées du loi- sir ski sont plus larges. On dit qu’1 euro dépensé dans un for- fait de ski génère 10 euros de retombées : hébergement, res- tauration, achat de produits régionaux, location de maté- riel… Pour le Val de Morteau, le ski reste donc un axe stra- tégique et “fait partie des mis- sions que nous devons continuer à assumer” estime Jean-Marie Binétruy. Le président de la com’com nuance tout de même en disant que le temps des gros inves- tissements sur les installations de ski alpin est terminé. “Plus personne n’investit dans la nei- ge en dessous de 1 000 m d’al- titude. Ce serait de l’argent per- du” ajoute M. Binétruy. C’est notamment la raison pour

février et le retour du froid ont permis de relancer l’alpin. Pour- tant, la saison avait commencé sous les meilleurs auspices, et

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Le bâtiment du Gardot sera inauguré en juin D ans le prolongement de sa politique en matière de tourisme, et même s’il a une vocation nordique à la base, c’est bien un bâtiment 4 saisons qu’a voulu faire la communauté de communes du Val de Morteau au Gardot. Et non pas seulement un bâtiment qui ne servira que trois mois dans l’année pour le ski. “Notre idée est de développer à partir de ce secteur du Gardot les activités trail, rando, V.T.T.” confirme Jean-Marie Binétruy. Le nouveau bâtiment du Gardot abritera les caisses au départ des pistes de ski de fond, des sanitaires, une salle hors sacs et des surfaces pour stocker le matériel et les machines. “En dehors de l’hiver, il pourra aussi être loué pour les familles et les groupes” annonce le président de la collectivité. Les travaux seront terminés en avril et ce bâtiment (dont l’archi- tecture n’avait pas fait l’unanimité à son lancement), sera inaugu- ré en juin “avec une petite manifestation festive” annonce M. Biné- truy. Le coût de ce bâtiment est de 700 000 euros, subventionnés à hau- teur de 15 % par la Région, 15 % par le Département, 15 % par le Commissariat au Massif, et également par l’Europe. “Il restera 250 000 euros à la charge de la communauté de communes.” Reste une question à trancher et qui semble causer quelques frictions : y aura-t-il de la location de ski dans ce bâtiment ? “Cela reste à définir” note M. Binétruy. n

Bien avant la communauté de communes, c’est le syndicat du Châteleu qui gérait les pistes de ski.

ration d’élagage des arbres sur les belvédères pédestres des bassins du Doubs à Villers-le- Lac a été menée. En hiver dans le Val de Morteau, on skie si on peut, mais on prépare aussi les saisons touristiques du prin- temps et de l’été. n J.-F.H.

laquelle le projet d’installer des canons à neige à la Bonade pour pallier le manque de neige, un temps évoqué, est définitive- ment enterré. “On ne fera plus d’investissements lourds pour la neige” insiste le président, mais “le ski reste un passe-temps merveilleux, un vrai plaisir pour des milliers d’utilisateurs. C’est pourquoi notre priorité est de faire tourner au mieux les ins-

tallations que l’on a. On a la chance d’en avoir. Il s’agit désor- mais de les optimiser. Une cho- se est sûre : on fera toujours tour- ner les téléskis dès que la nei- ge est là.” L’avenir de la station serait donc plus tourné vers un tourisme 4 saisons, avec, en plus du ski, les activités V.T.T. ou randonnée par exemple. En ce moment, au cœur de l’hiver, une grande opé-

Les travaux sur ce bâtiment du Gardot se termineront en avril.

Répondeur neige : 09 800 863 49

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