Journal C'est à dire 240 - Février 2018

23

D O S S I E R

Quel avenir pour nos stations de moyenne montagne ?

iav e p s d iev s en De ll ? s ! C

ain p r v s av s un t N

f tructions-personeni. ons c à tion a e de motiv ettr éept c ant ac F ) H/ e cial( r )e chons un( her eloppement v e dé notr r , -nez tact s

Début omme C ec nous r e de Dans le cadr

FRAMBO 25140 ande rue 10 gr tructions P ons C

erson

eni

UHAN

S

2 e tructions-p ons ontact@c c 6 3 3 81 44 1 él. 0 T

V & l z CeyovEn

fni. rsone r

ophe t chris

z@ dallo .

Alors que la météo d’année en année est toujours plus capri- cieuse, la question de la pérennité du loisir ski dans les petites stations du Haut-Doubs se pose plus que jamais. Après un début d’hiver prometteur, suivi d’une période de tempête et de fortes pluies qui a lessivé la neige, et avec le retour du froid et des chutes de neige en février, difficile d’être serein. Pourtant, du Pla- teau de Maîche au Saugeais en passant par le Val de Morteau, collectivités et associations se mobilisent toujours pour faire vivre du mieux possible une activité hivernale digne de ce nom. Le journal C’est à dire a fait le tour de toutes ces petites stations locales qui font aussi le caractère du Haut-Doubs. Bilan.

Économie

Les stations doivent composer avec des hivers capricieux

Si certains contestent encore le changement climatique, on sait déjà qu’il a des conséquences directes sur le recul des glaciers et l’en- neigement général des massifs. Cette tendance scellera-t-elle défi- nitivement le sort des stations de moyenne montagne ?

P ourra-t-on encore dévaler les pentes du Meix-Musy ou de la Combe Saint-Pierre à ski en 2050 ? À cette question, personne ne peut répondre avec cer- titude. Ce qui est pour l’instant cer- tain, notamment selon Météo Fran- ce, c’est que la température, les pré- cipitations et l’enneigement varient très fortement d’un hiver à l’autre. Et une autre tendance est incontestable : celle d’une hausse générale des tem- pératures comprise entre 1 et 2 °C sur les 60 dernières années. “Cette haus- se s’est essentiellement produite de manière brusque à la fin des années ce pronostique que “les bons hivers pourraient se raréfier et les hivers moins favorables devenir plus fréquents, tan- dis que l’enneigement moyen pourrait baisser progressivement.” À cause du facteur climatique, cer- taines petites stations ont déjà dis- paru : on peut citer par exemple la sta- tion de Chambon dans le Puy-de-Dôme, ou d’autres dans les Pyrénées et même certaines dans les Alpes à l’image de Drouzin-le-Mont en Haute-Savoie (com- mune de Biot) dont le maire a déci- dé de démonter les télésièges pour réorienter la station vers la découverte de la montagne sauvage. Les prévi- quatre-vingt et après cette date, les courbes se maintiennent sur un palier” résument les services météorologiques. Sur le plan de l’enneigement, sans trop s’avancer, Météo Fran-

sions les plus pessimistes annoncent que d’ici la fin du siècle, seuls 61 % des domaines skiables (des Alpes) contre 90 % actuellement bénéficie- ront d’un enneigement naturel suffi- sant pour poursuivre leur activité. “80 stations de ski de moyenne montagne (entre 1 000 et 2 000 m d’altitude) pour- raient ainsi être menacées de ferme- ture d’ici trente ans” avance même l’O.C.D.E. Une des réponses au risque d’une pénu- rie de neige a été pour certaines sta- tions, Métabief par exemple, d’inves- tir massivement dans l’enneigement de culture. D’autres petites stations Météo France, “la production de nei- ge de culture dépend de la tempéra- ture. Il y a certaines stations où il ne fait pas toujours assez froid pour pro- duire de la neige de culture. Pour les stations de moyenne montagne, la nei- ge de culture est souvent un moyen peu efficace et finalement, avec le coût que cela induit, ça peut être une sorte de double peine.” Pour l’instant, selon l’association natio- nale des maires de stations de mon- tagne, la fréquentation des stations n’aurait pas été bouleversée par les problématiques liées à la hausse moyenne des températures car, dit- comme le Val de Morteau, qui y a réfléchi aussi, ont aban- donné l’idée. Là encore, les avis des experts divergent. Selon Samuel Morin, directeur du centre d’étude de la neige pour

“80 stations de moyenne montagne menacées.”

Même les canons à neige ne seraient pas une réponse à très long terme face au manque récurrent de neige naturelle.

elle, “le dynamisme commercial et le développement de l’offre des stations est plus rapide que le changement cli- matique.” En attendant ces perspectives à 10, 20 ou 30 ans, les petites stations doi- vent aussi composer avec les aléas financiers. La plupart d’entre elles, ici, sont soit gérées sous statut asso- ciatif, soit par les collectivités locales.

Il est rare, voire inexistant dans le Jura de voir des stations gérées par un privé. Des investisseurs privés qui possèdent plusieurs domaines skiables (c’est souvent le cas dans les Alpes, également dans les Vosges) parviennent plus facilement à équi- librer leurs budgets. Ce n’est pas le cas pour les collectivités pour qui le ski est un investissement à per-

te si on raisonne strictement d’un point de vue financier (voir l’article en page suivante). La plupart des petites stations de moyenne mon- tagne misent sur d’autres atouts com- me la tranquillité ou les tarifs légers, ou encore l’authenticité, visant ain- si un public familial qui souhaite fuir les usines à ski. n J.-F.H.

Made with FlippingBook - Online catalogs