Journal C'est à dire 239 - Janvier 2018

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L’HORLOGERIE REPART, L’EMPLOI FRONTALIER DANS L’ATTENTE

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Après quasiment deux ans de baisse, les exportations de montres suisses sont reparties à la hausse et l’activité de l’industrie horlogè- re en 2018 s’annonce très soutenue. La reprise des marchés euro- péens et asiatiques, notamment chinois, explique en partie cette embellie. Dans ce contexte de relatif optimisme, l’emploi frontalier n’a pas encore redécollé. Mais l’année 2018 s’annonce sous de bons auspices. En France comme en Suisse, l’activité repart.

Tendances La Suisse s’attend à “une relance vigoureuse de la conjoncture” Les experts économiques suisses annoncent une année 2018 sous les meilleurs auspices. Les créations d’emplois devraient faire baisser le chômage en deçà des 3 %.

La marque Tag Heuer confirme qu’un nouveau site de production doit être construit du côté de La Chaux-de-Fonds (photo tagheuer.com).

partie, de la bonne santé de l’économie de nos voisins. L’économie suisse semble donc avoir rompu avec le rythme de croissance hésitant du premier trimestre 2017 pour accélérer franchement en fin d’an- née dernière. “Ce nouvel élan est insuf- flé par la reprise économique mondia- le, solide et largement généralisée” com- mentent les experts du secrétariat à l’économie. Les branches exportatrices suisses com- me l’horlogerie devraient donc conti- nuer de profiter de la robuste conjonc- ture mondiale, “surtout si la récente dépréciation du franc se révèle durable” ajoute le service suisse qui annonce également que les investissements en biens d’équipement “devraient net- tement s’accélérer : les carnets de com- mandes des entreprises sont bien rem- plis, l’exploitation des capacités a net- tement augmenté, et les conditions de financement sont bonnes.” Ces bonnes perspectives devraient se répercuter logiquement sur le mar- ché de l’emploi. Au cours de l’année 2017, l’emploi a légèrement augmenté chez nos voisins (+ 0,4 %), et le taux de chômage est désormais à 3,2 %. Pour 2018, le groupe d’experts table sur une croissance de l’emploi de 1,2 %, puis à nouveau de 1 % en 2019 et “le taux de chômage devrait s’infléchir pour atteindre 2,9 % en 2018, puis 2,8 % en 2019.” Autant dire le plein-emploi. Par ailleurs, le redressement conjonc- turel mondial pourrait durer plus long-

temps que prévu, mais, revers de la médaille pour les travailleurs fronta- liers, “se conjuguer avec une nouvelle dépréciation du franc suisse.” Si cela se traduit bien par une impulsion sup- plémentaire pour l’économie suisse, le pouvoir d’achat des travailleurs fran- çais pourrait en prendre un coup. Mais il se pourrait également que si les risques politiques internationaux (Corée du Nord, Brexit…) venaient à se maté- rialiser, “le franc suisse puisse subir une nouvelle pression accrue à la hausse.” Une part d’incertitude demeure donc sur ce dernier point, crucial aux yeux des frontaliers. Sur le plan plus local, au niveau du canton de Neuchâtel, le service de l’em- ploi confirme lui aussi “une baisse des effectifs de demandeurs d’emploi” et notamment dans le secteur horloger. “Notons également que les demandes de réduction d’horaire de travail par les entreprises (chômage technique) sont en baisse, en particulier pour l’horlo- gerie” ajoute Valérie Gianoli. Du côté de l’emploi frontalier plus pré- cisément, depuis 2015, les effectifs ont globalement augmenté en Suisse, alors qu’ils se sont stabilisés dans le can- ton de Neuchâtel. Dans l’horlogerie, la tendance était également à la baisse depuis fin 2014 mais une stabilisation a été observée sur les trimestres 2 et 3 de 2017. Un vent d’optimisme est en train de souffler sur les montagnes neu- châteloises. n J.-F.H.

trimestres à venir. Pour 2017, il esti- me toutefois que la croissance du P.I.B. sera modérée, certainement consolidée à 1,0 %, en raison de la faiblesse du pre- mier semestre. Pour 2018 en revanche, il prévoit, dans le sillage de la reprise de l’économie mondiale, une forte crois- sance du P.I.B. de 2,3 % et pour 2019 une croissance du P.I.B. qui demeure- ra solide, avec un taux de 1,9 %. Cette évolution tient à la fois au commerce extérieur et à l’économie domestique. L’emploi devrait progresser notable- ment, tandis que le chômage devrait continuer à reculer.” Ces prévisions opti- mistes ont de quoi donner du baume au cœur aux acteurs économiques du Haut-Doubs qui dépendent, en bonne

L a création annoncée d’une nou- velle usine Tag Heuer sur le site de La Chaux-de-Fonds est peut-être un des symboles de la reprise à venir. Même si la direction de la marque se contente de répondre que “le projet suit son cours et on devrait pouvoir donner des informations com- plémentaires au cours du deuxième tri- mestre” , c’est bien sûr une bonne nou- velle pour l’emploi local. Les services de l’emploi confirment que la reprise est bien là. “La reprise économique peut être observée à plusieurs niveaux et dans

différents secteurs comme l’horlogerie. Cette amélioration conjoncturelle devrait d’ailleurs perdurer en 2018 si l’on se réfère à la dernière publication du secré- tariat à l’économie du 19 décembre der- nier” note Valérie Gianoli, cheffe de ser- vice du Département de l’économie et de l’action sociale à la République et Canton de Neuchâtel. Ce secrétariat à l’économie confirme bien que “la repri- se conjoncturelle s’accélère.” “Le groupe d’experts de la Confédéra- tion s’attend à une relance vigoureuse de la conjoncture suisse durant les

La courbe du nombre de demandeurs d’emploi dans l’horlogerie pour le canton de Neuchâtel affiche bien une baisse depuis fin 2016. La part de l’horlogerie (courbe bleue) dans les rangs du chômage est également en baisse (source service de l’emploi cantonal).