Journal C'est à dire 236 - Octobre 2017

L E P O R T R A I T

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Montlebon

Quentin l’aventurier prend les commandes de sa vie Parti de Montlebon fin septembre, Quentin Chopard-Lallier a rejoint les États-Unis en bateau-stop pour un tour du monde “sportif”. Il vivra au fil des rencontres sans jamais savoir où il dormira. Objec- tif : montrer que l’on peut aller au bout de ses rêves.

S a zone de confort, Quentin Cho- pard-Lallier l’a quittée depuis quelques semaines maintenant. Lui, le gosse qui passa 15 ans de sa vie aux Fins avant de s’installer à Montlebon a mis entre parenthèses ses amis, sa famille, son travail, pour vivre un rêve. Ou plutôt mener à bien un projet comme le répète cet hom- me de 25 ans passionné de sport, de montagne, de découverte : “Oui, je suis “bateau-stop”. La suite du program- me : un road trip en Amérique du Sud, apprendre à surfer un tube, sauter en base-jump depuis un immeuble aux States, skier au Canada, survoler les falaises chinoises en wing suit , sillon- ner la Nouvelle-Zélande en V.T.T. de descente, parcourir la Mongolie, gra- vir des sommets du Kirghizistan ! Mathieu, un ami d’enfance, l’a encou- ragé : “C’est génial ce qu’il fait. Quen- tin aime programmer et c’est quelqu’un qui gère. On le suit régulièrement grâ- ce à son site Internet. Et il est prévu que des amis aillent le retrouver au Canada l’an prochain” dit-il. Quen- un rêveur, mais un rêveur qui se bat pour vivre ses rêves” dit- il. Fin septembre, il a quitté le Val de Morteau pour rejoindre les États-Unis en faisant du

tin n’en est pas à sa première “bala- de” : il a rejoint la Croatie à vélo en 2012, l’Espagne en 2013, l’Italie en 2015, la Hongrie l’an dernier, les Pyré- nées cette année. Les premiers récits du tour du monde de l’aventurier sont déjà croustillants, à l’image de ce petit gars du Haut- Doubs jovial et plutôt beau gosse. Alors qu’il ne devait partir qu’en novembre pour les États-Unis, Quentin a l’op-

Quentin Chopard- Lallier a débuté son tour du monde par la traversée de l’Atlan- tique en catamaran.

portunité de trouver un capi- taine qui voulait bien le conduire moyennant de l’aide lors de la traversée. Il a eu 72 heures pour décider d’em- barquer. “Bien sûr, dans le Val

Il a failli passer par

drôle : le contrôle douanier. “Il n’est pas prévu de visa B1-B2 pour les personnes qui arrivent par bateau privé… Deux jours de prison m’attendaient… mais finalement, j’ai pu expliquer mon cas et faire mes yeux doux aux douaniers” explique Quentin. Après avoir déboursé l’équivalent du prix d’un billet d’avion, la douane lui donne ce visa pour rester 90 jours aux States. Depuis, Quentin a été hébergé dans l’appartement d’une Américaine. En contrepartie, il promène les trois chiens. “Mon but est de passer la soi- rée de Thanksgiving dans une famil- le américaine par la suite.” Il a un plan pour un appartement à Central Park à la condition d’apprendre le fran- çais à un américain.

Beaucoup rêvent d’aventure. Quentin l’a fait. Ce qui l’a poussé à partir ? “En grandissant, nos journées deviennent planifiées, c’est ce que veut dire gran- dir, vieillir, être libre ? Du haut de mes 25 petites années d’expérience, je ne peux rien affirmer de concret à pro- pos du sens de la vie mais j’ai compris une chose : faites de votre vie une mono- tonie et demain vous vous réveillerez en maison de retraite. Quand tous les jours se ressemblent, chaque journée passe de plus en plus vite” philosophe notre Franc-Comtois qui n’a pas oublié la bouteille de Pont’ dans sa valise. Une façon de voir la vie. De vivre ses rêves. En février, “Tic-Tic” (surnom donné par

ses amis) sera au Canada pour skier… une de ses passions majeures. Il a déjà beaucoup appris de ce périple qui ne fait que débuter. Notamment qu’il n’est pas bon de faire de l’auto-stop aux States. Là-bas, pays de la voiture rei- ne, un individu sur le bord de la rou- te est considéré comme dérangé. Tout comme celui qui vient frapper à la por- te pour demander le gîte. Alors pour se faire adopter, Quentin a joué du pia- no. Il a noué un contact. La glace était brisée. Ce petit gars du Haut-Doubs n’a vrai- ment pas froid aux yeux. Pour le suivre ou le soutenir : “pluryvalent.com” n E.Ch.

la case prison.

de Morteau à 1 000 km de l’océan, tout le monde s’est “foutu de ma gueule”. C’est une des réactions préférées des Français quand tu parles de tes idées. Mais justement, au lieu de m’affecter, cela m’encourage à réussir mes projets. Mon objectif est de montrer aux gens qu’ils peuvent en faire de même” rela- te Quentin qui répond au téléphone depuis Atlanta. La traversée en bateau se passe sans accrocs. Seule une tempête secoue l’équi- page. Après 26 jours de navigation, le mal de mer se transforme en mal de terre. La première aventure a de quoi faire saliver. Une seconde arrive, moins,

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