Journal C'est à dire 236 - Octobre 2017

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Doubs franco-suisse

Un premier problème réglé autour des barrages Les éclusées ont longtemps alimenté la colère des pêcheurs sur le tracé du Doubs franco-suisse. Il aura fallu des années de rencontres, de négociations et de concessions réciproques pour arriver à un accord binational accep- table par toutes les parties. Un problème réglé…

U n cours d’eau, le Doubs, mais deux pays et donc deux réglementations, l’une suisse, l’autre française, des notions techniques complexes, des enjeux économiques et envi- ronnementaux difficilement conciliables, de nombreux acteurs des deux côtés de la frontière.

Malgré ces obstacles, le direc- teur de l’Office fédéral suisse de l’énergie (O.F.E.N.), Benoît Revaz, et le préfet du Doubs, Raphaël Bartolt, ont signé cet accord sur le bord du Doubs à Biaufond, à la frontière franco-suisse. Un lieu symbolique pour un nou- veau règlement qui se dessine depuis 2012 afin d’atténuer les

effets dommageables des cen- trales hydroélectriques. “L’exploitation des barrages hydroélectriques est un des fac- teurs de la mort lente des pois- sons, en raison notamment de la variation des débits liés aux lâchers d’eau” ont toujours esti- mé les organisations de défen- se de l’environnement. Il s’agit donc désormais de limiter les effets des variations de débit. De nouveaux modes de gestion ont donc été testés et formali- sés dans ce règlement d’eau com- mun aux trois ouvrages sur le Doubs : le Châtelot, le Refrain et la Goule. “Ce document ren- force la coordination de la ges- tion de ces trois barrages pour réduire leur impact sur la vie aquatique” ont souligné les signa- taires. Les mesures d’exploita- tion définies dans le règlement portent sur la limitation de l’échouage et du piégeage des espèces piscicoles, ont indiqué l’O.F.E.N. et le préfet du Doubs. La protection des frayères et des alevins pendant une période dite

Autorités françaises et suisses ont paraphé de façon très officielle le nouveau règlement.

sensible, entre le 1 er décembre et le 15 mai, est aussi assurée. “L’entrée en vigueur du règle- ment s’accompagne de la mise en place d’un suivi des mesures pour étudier les effets des dis-

variations de niveau mortifères. Un motif de satisfaction certes mas qui n’éclipse pas celui de la qualité de l’eau. De Morteau à Ocourt, en Suis- se, Pro Natura, le W.W.F. et la

clairement les rejets des stations d’épuration, de l’agriculture ou encore de l’industrie du bois. “Les fonds de la rivière sont col- matés et les poissons disparais- sent les uns après les autres. Les technologies sont là. On peut les employer mais on ne veut pas” note un des responsables qui tire la sonnette d’alarme, dénon- çant comme les pêcheurs de la Franco-suisse “l’état déplorable du Doubs, la prolifération anor- male des algues et donc la mor- talité des poissons qui se pour- suit.” n D.A.

Fédération suisse de la pêche ont pendant deux ans effectué des relevés dont les résul- tats sont pour ces

positions de protection de la faune. Ce procé- dé permettra d’évaluer au bout de 5 ans l’ef- ficacité du nouveau

Pendant ce temps-là…

organismes sans appel : “La contamination du Doubs par les micropolluants est chronique et beaucoup plus diversifiée que ne le montrent les analyses offi- cielles.” Ces spécialistes ciblent

mode de gestion et d’adopter, le cas échéant, des mesures com- plémentaires.” Ce dispositif concerté et évolutif satisfait notamment les pêcheurs qui ont des années durant dénoncé ces

A quelques mètres de la cérémonie, le Doubs offrait un bien triste visage.

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