Journal C'est à dire 235 - Septembre 2017

SPECIAL HABITAT

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CHIF FRES

LA CONJONCTURE

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ne nouvelle, “un carnet de commandes qui est plein pour un an.” Résultat : “On est constamment en phase d’em- bauches. Ça va de l’apprenti-maçon à l’ingénieur.” Et comme les métiers du bâtiment n’ont toujours pas bon- ne réputation malgré les progrès tech- niques (il n’y a aucune notion de péni- bilité dans l’entreprise De Giorgi), la société pontissalienne a pris l’habi- tude de former en interne ses propres compétences. “En ce moment, nous avons 14 apprentis. Nous les embau- chons systématiquement à l’issue de leur apprentissage.” Quand le bâti- ment va, tout va, et l’emploi avec. n La société De Giorgi a décroché récemment plusieurs contrats pour la construction d’hôtels. la conjoncture) qui réalise un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros. L’entreprise De Giorgi célèbre ses 60 ans le 29 septembre, à l’Espace Pourny de Pontarlier. Fondée en 1957 par le père des actuels dirigeants, l’entreprise va prospérer à partir des années soixante-dix à l’arrivée des deux fils, Patrick, l’actuel président et son frère Jean-Paul. Ils élèveront la société familiale au statut de solide P.M.E. régionale forte de 110 salariés (plus une quarantaine d’intérimaires selon

repart dans la construction

LES CONSEILS

Présente aussi bien dans la construction de maisons individuelles, de bâtiments professionnels clés en main

DU PRO Patrick De Giorgi, président de la S.A.S. De Giorgi.

que dans la promotion immobilière, la société pontissalienne De Giorgi confirme l’embellie du marché.

Une histoire de famille

Patrick De Giorgi est aux manettes de l’entreprise familiale depuis 1982. Il est entré dans l’aventure dès l’âge de 17 ans, au début des années soixante-dix et fera, avec son frère Jean-Paul, prospérer l’entreprise familiale. Si l’heure de la transmission n’est pas encore venue, la tradition familiale se perpétue : sa fille Jenny De Giorgi-Parisato occupe des fonctions au service administratif, ainsi que son gendre Julien Parisato et ses neveux à l’opérationnel. Autour du chef d’orchestre, “un noyau de trente personnes qui œuvrent à la bonne marche de l’entreprise” dit le patron, et des collaborateurs fidèles, à l’image de Laurence Lacroix, qui gère notamment la partie promotion immobilière.

“L a conjoncture repart.” Patrick De Giorgi, président de la société éponyme installée à Pontarlier depuis 1957, est formel. Selon lui, l’embellie date “du milieu de l’année 2016. C’est essentiellement grâce aux projets pri- vés, même si les projets publics exis- tent toujours.” Dans les projets pri- vés, M. Giorgi englobe les construc- tions de maisons individuelles et la création de lotissements par des pro- moteurs, ainsi que les bâtiments indus- triels clés en main dont la société pon- tissalienne s’est fait une spécialité. “Nous avons dernièrement réalisé 5 hôtels quasiment en même temps. Deux sur Besançon, un sur la roca- de à Pontarlier et deux autres en Hau- te-Savoie. Nous bénéficions aussi de

(maisons individuelles et petits col- lectifs) dont le taux de remplissage dépasse aujourd’hui les 50 %. “Nous préparons aussi un lotissement d’une trentaine de maisons aux Verrières où là aussi plus de 50 % des ventes sont déjà assurées, et deux autres pro- grammes sont en cours d’instruction, l’un à Malbuissson, l’autre à Villers- le-Lac” poursuit le dirigeant. L’entreprise De Giorgi entrevoit donc de belles perspectives après des années 2014 et 2015 plus compli- quées. 2015 a été la seule année où le chiffre d’affaires global de l’en- treprise s’était tassé. Depuis, il remon- te et atteindra plus de 36 millions d’eu- ros cette année, avec, et c’est la bon-

la bonne santé économique de cer- tains secteurs comme à Pontarlier où les zones d’activité se remplissent bien et où nous réalisons quelques beaux projets de bâtiment” détaille le président de la P.M.E. pontissalien- ne. La promotion immobilière se porte plutôt bien également avec plusieurs programmes en cours pour le constructeur de Pontarlier : un col- lectif de 39 logements à Dijon, un pro- gramme de 180 unités d’habitation à Besançon (le Domaine Saint-Vincent), et plusieurs gros lotissements dont le plus emblématique reste celui en cours de réalisation à Doubs (le Champ du Clos) avec 90 unités d’habitation

UN MARCHÉ ÉQUILIBRÉ ET DES PRIX STABLES Transactions : C’est une lapalissade que d’affirmer l’influence des revenus frontaliers sur le marché immobilier du Haut-Doubs.

HISTORIQUEMENT BAS…

Ce ne sont pas des prix qu’il s’agit mais bien des taux qui en moins de 10 ans sont passés de près de 4 % à moins de 2 % pour un emprunt en euros. Plus le dossier est bon, entendez par là, plus les revenus sont élevés, plus la négociation est avantageuse et donc les intérêts faibles. Cette

conjoncture a nettement favorisé le marché des

transactions immobilières ces dernières années et ne semble pas devoir s’inverser. Cette

situation a aussi réduit l’attrait des dossiers en

Le pouvoir d’achat est là et largement supérieur au reste du département. Les prix sont donc hauts et les biens assez faciles à vendre… Encore faut-il qu’ils ne soient pas en trop mauvais état et que le prix soit juste !

devises (environ 1,3 %) alors qu’en euros le taux est certes de quelque dixième supérieur mais a l’avantage d’être fixe et non variable.

“L e marché dans le Haut- Doubs est aujourd’hui équilibré” explique Pier- re Gelin qui dirige plu- sieurs agences Century 21 à Pon- tarlier, Morteau, Maîche et Valda- hon. “On a en effet un nombre d’offres et de demandes compa- rables, ce qui fait que les prix ont tendance à stagner.” Le profes- sionnel tient tout de même à pré- ciser qu’il convient de distinguer trois types de biens, maisons ou appartements, qui connaissent des évolutions différentes : “Des loge- ments datant d’avant les années quatre-vingt et sans extérieur voient leur prix de vente baisser. Il est stable pour des biens intermédiaires

construits entre 1980 et 2010 et en hausse pour des logements plus récents ou rénovés avec de beaux extérieurs.” Pour Bruno Belliard de l’agence Laforêt à Morteau, sur son secteur en particulier, “les maisons se vendent assez facilement et dans des délais raisonnables, si l’on excepte celles nécessitant de lourds travaux d’isolation. On a la même hésitation des acheteurs pour des appartements dans des copropriétés très anciennes.” L’analyse unanime des profession- nels de la transaction immobilière se poursuit quand il s’agit d’évo- quer l’impact bénéfique de la bais- se des taux d’emprunt connue ces dernières années. “Les primo-accé-

Le Haut-Doubs forme un micromarché immobilier particulier dû à la présence des travailleurs frontaliers avec de hauts revenus.

souligner les éléments de compa- raison qu’ont aujourd’hui vendeurs et acquéreurs pour apprécier les réalités du marché, d’où la néces- sité de réaliser des estimations justes. “Une surestimation même de 5 % pénalisera un bien qui ne se vendra donc pas dans des délais raisonnables.” Cette précision indis- pensable est, avec la sécurité juri- dique apportée à la transaction, l’un des arguments des agences immobilières pour convaincre les vendeurs de faire appel à elles. Comme le dit un célèbre agent et présentateur télé, “si le prix est trop haut, pas de visite, donc pas d’offre d’achat et pas de vente.” n

ticulier sur les secteurs de Morteau et Pontarlier, l’arrivée de ressortis- sants suisses, “des frontaliers à l’en- vers” , qui, compte tenu d’une acces- sion à la propriété plus facile ici et d’un niveau de vie plus élevé en France avec leur salaire franchis- sent le pas. “C’est pour nous un marché de niche que l’on constate mais qui n’entraîne pas de spécu- lation sur les prix” note Pierre Gelin. Les prix justement, ces profes- sionnels se refusent à donner des chiffres au mètre carré tant les cri- tères sont nombreux pour le déter- miner. Ils sont tous d’accord pour

dants qui sont embauchés en Suis- se n’hésitent plus à se lancer dans un achat même pour les plus jeunes en profitant de ces taux bas, et désormais en euros plutôt qu’en devises pour ne pas risquer de varia- tions avec le taux variable appliqué aux emprunts en francs suisses. La différence est aujourd’hui minime” explique Cédric Valion de Morteau- Immobilier. Des jeunes gens qui pour beaucoup d’ailleurs ne pas- sent plus aujourd’hui pas l’étape location avant de devenir proprié- taires. Élément à noter également en par-

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