Journal C'est à dire 234 - Août 2017

V A L D A H O N - P I E R R E F O N T A I N E

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Le projet éolien menace d’encercler le château de Belvoir Laviron, Landresse, Courte- tain-et-Salans, Ouvans, Ser- vin, Vellevans et Lanans pro- jettent d’installer 19 éoliennes. Les études sont en cours. Belvoir

AVEC ACCÈS DIRECT DEPUIS LE NOUVEAU PARKING Rhums (plus de 30 références différentes) et de Whisky (plus de 50 références différentes) Grands choix de

D epuis la porte d’entrée menant au château de Bel- voir, magnifique demeure médiévale restaurée, le bout des pales des éoliennes du Lomont se dévoile entre les arbres. La famil- le Jouffroy, propriétaire du site, compose avec ce paysage apparu il y a douze ans à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau. Mais les châtelains s’inquiètent d’un pro- jet à venir. Plusieurs nouvelles éoliennes pourraient être instal- lées sur la crête de Laviron située pile dans l’axe de vue des fenêtres, de la terrasse, des tours du châ- teau. Difficilement tenable pour ce lieu préservé qui a su au fil des siècles traverser les conflits et les incendies. Entre l’ancien parc éolien et celui projeté, c’est l’ensemble du vallon de Sancey qui pourrait être à terme entouré de moulins à vent. Du côté des promoteurs, on évoque la transition écologique, l’apport financier, l’avenir. Les communes de Lanans, Velle- vans et Servin, sont les plus avan- cées dans leur projet d’implanter 11 machines, lesquelles pourraient former une continuité avec celles de Baume-les-Dames et du Lomont. Du haut du mont du Peu à Lavi- ron, on en compte d’ailleurs déjà 58. Un mât de mesure a été ins-

Des études sont menées pour implanter des éoliennes sur la crête dominant le vallon de Sancey et le château de Belvoir.

tallé au printemps par le groupe Valeco dont le siège est situé à Montpellier. Ce dernier confirme les études. C’est d’ailleurs cette entité qui a frappé à la porte des communes citées. Les 11 éoliennes, si elles sortent de terre, ne seront pas les plus proches du château puisque situées à environ 14 km : “Le dossier a été déposé fin 2016 en préfecture qui a demandé des études complé- mentaires pour l’étude d’impact. Nous avons lancé des réunions publiques en mars dernier pour répondre aux craintes des habi- tants quant aux nuisances sonores

ron Régis Bouchard qui n’a jamais caché à ses administrés le projet, dont une majorité serait “pour”. Une éolienne pourrait être parti- cipative : les habitants pourront investir et récupérer des subsides. Il est aussi question pour ces “petites” communes de préparer leur avenir financier “à l’heure où est annoncée la suppression de la taxe d’habitation qui représente à Laviron un tiers de notre capa- cité d’investissement” poursuit l’édi- le. Pollution visuelle et transi- tion écologique ne font pas encore bon ménage. À suivre. n E.Ch.

ou visuelles. Tout est fait en trans- parence car moi aussi je m’inter- rogeais sur ces questions de pol- lution sonore ou visuelle” présen- te le maire de Lanans (150 habi- tants) Dominique Perdrix. Il est question d’écologie et d’économie. Ces éoliennes pourraient cohabi- ter avec le projet examiné à Ouvans, Landresse, Laviron, Cour- tetain-et-Salans. Ce sont ces der- nières qui seront les plus proches de Belvoir. “Au départ, le projet était d’en implanter 15. Nous en sommes à 8, soit 3 à Laviron, 3 à Courtetain, 1 à Landresse et 1 à Ouvans” explique le maire de Lavi-

La Sapinette des frères Ducret fait recette Flangebouche Incroyable parcours pour ces deux frères (19 et 23 ans) qui ont créé un alcool à base d’aiguilles de sapin. Tout a commencé dans le garage des parents, à Flangebouche. Aujourd’hui, la bouteille s’exporte !

D es têtes, la Sapinette en fait tourner. Mesu- rée à 40 degrés, cet- te liqueur douce et sucrée se marie aussi bien avec une bière (la sabièrette), se déguste en cocktail avec de la vodka, de la limonade (sapinette limée), en trou normand ou mieux encore en digestif. “Elle livre une douceur dans la langue” commente “Razu”, ex- restaurateur mortuacien connu pour sa compétence gustative sur les spiritueux. Il est deve- nu l’ambassadeur du produit. Depuis sa sortie au printemps 2016, l’arrivée de la Sapinette

sur les tables séduit aussi bien les femmes que les hommes. “Si je regarde dans le rétroviseur, je me dis que tout est allé très vite. Nous sommes partis les yeux fermés et finalement, le bouche- à-oreille a marché plus vite que prévu” commente Richard, l’aî- né des frères Ducret, à tel point que les douanes ont rapidement rappelé à l’ordre les jeunes entre- preneurs qui avaient omis de déclarer leur marchandise. Depuis, tout est en ordre. Leur activité est légale, leur société créée… Les aiguilles fraîches de sapin peuvent macérer une semaine dans les cuves pour

produire cet élixir sorti tout droit du “Haut-Doubs”. Disponible dans 21 points de vente dans le Doubs et bien- tôt dans la grande région voire Lyon, chez les producteurs, la bouteille de 70 cl (vendue 21 euros) fait de nombreux adeptes. Le produit surfe sur la mode du “local” et vise la barre des 1 000 bouteilles vendues pour 2018. Les garçons en ont déjà vendu 200, la plupart dans le Doubs, et depuis peu dans de grandes villes comme Paris ou Lyon grâce à leur site Internet. D’une couleur jaune dorée, elle gebouche. Les frangins, nés le même jour (22 août), ont dépas- sé de nombreuses barrières pour en arriver là. Il a fallu convaincre les banques. L’une d’elles leur a souscrit un prêt de 10 000 euros, obligatoire pour acheter les cuves et le matériel nécessaire à la mise en bouteille. “Le banquier a rigolé au départ. Aujourd’hui, il est un peu bluf- fé” témoigne Isabelle, la maman, surprise par l’ampleur que prend “la petite entreprise familiale.” “On les soutient sans le dire. Ils n’ont pas peur, ils foncent” pour- suit-elle. est produite dans le chalet de jardin ins- tallé dans la proprié- té des parents d’Ar- thur et Richard Ducret (19 et 23 ans) à Flan-

Les garçons ont chacun leur rôle : Arthur à la production, Richard à la promotion. Une alchimie parfaite qui délivre au produit son authenticité. “C’est du local et de l’artisanal puisque tout est fait à la main. On va ramasser les aiguilles de sapin dans la forêt près de Flange- bouche. Les étiquettes sont col- lées par le personnel de l’A.D.A.P.E.I. de Morteau, la bou- teille cirée à la main par nous. On produit le samedi matin lorsque nous ne sommes pas à l’école” fait remarquer Richard qui poursuit des études d’ingé- le fond du gosier : “Lors d’une soirée, on a fini la première bou- teille en la mélangeant avec de la bière car elle n’était pas bon- ne” convient Richard. Quelques semaines plus tard, la tête et les idées claires, les Ducret trou- vent la recette idéale : la Sapi- nette était née. À grand renfort de communication sur les réseaux sociaux, ils inventent une légende au produit, soi- disant né grâce à des bûcherons culs-rouges (habitants de Flan- gebouche) à la fin de l’hiver après une tempête. Arthur et Richard se déguisent en bûche- nieur à Saint-Étienne. Tout a commencé en avril 2016. Passionnés de cocktail, Arthur et Richard se lancent. La première bouteille râpe

La fabrication dans le chalet de jardin.

Richard Ducret et son frère Arthur ont créé l’an dernier “La Sapinette”.

rons version XIX ème siècle et publient une vidéo expliquant comment ils choisissent les aiguilles de sapin. Plus de 1 600 personnes suivent ce produit “vivant”. Sur la bouteille, une photo d’eux à 9 et 6 ans le jour de leur anniversaire. Voilà la recette des frérots : dou- ceur, convivialité et authenti-

cité dans 70 cl d’alcool. Pour l’instant, les remerciements et les encouragements des clients font leur salaire sachant que la moitié du produit est taxée par l’État. Les “Sapine- tiers” préparent - déjà - un nou- veau breuvage… n

E.Ch.

Elle se consomme à l’apéritif ou en fin de repas.

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