Journal C'est à dire 233 - Juin 2017
V A L D A H O N - P I E R R E F O N T A I N E
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Chez Boillon, on fête la 5 ème génération ! L’établissement créé en 1900 par Charles Boillon est un modè- le de longévité. Au tour de Jeffrey (26 ans), l’arrière-arrière- petit-fils, de suivre les traces de ses aïeux au restaurant et au bar. Une histoire de famille inédite. Guyans-Vennes La famille
L a recette, certains la cher- chent encore. D’autres l’ont trouvé à l’image de la famil- le Boillon, qui depuis 117 ans, sait recevoir les clients dans son hôtel-restaurant-bar devenu en 2005 restaurant-bar à Guyans- Vennes. Des milliers de personnes se sont retrouvées ici “au Com- merce” comme les Guyans l’appel- lent. Des histoires sont nées, par- fois belles, parfois tristes. Celle de la famille Boillon suscite l’ad- miration. Mise à part une inter- ruption en 1972 le temps que Jac- queline et Charly reprennent l’af- faire (et la ferme) à leurs parents Camille et Alice, les portes de l’éta- blissement n’ont jamais cessé d’être ouvertes. Même un terrible incen- die dû à la foudre le 16 juin 2001 n’a pas empêché Cécile et son mari Jacques d’ouvrir : “Nous avons réus- si à l’époque à cloisonner le temps des travaux et à maintenir le bar dans un tout petit espace. C’était une ambiance du tonnerre” se sou- vient Cécile André, née Boillon. La gérante (45 ans) fait partie de la 4 ème génération. Depuis quelques mois, elle travaille avec son fils Jef- frey (25 ans) au service des clients pendant que Philippe (47 ans), le papa, est aux fourneaux. La relè- ve est assurée ! “Je n’ai jamais pous-
Boillon- André : Jacques, Cécile et Jeffrey, devant le restaurant- bar au centre de Guyans- Vennes.
sé mon fils à nous suivre… Au contraire, j’ai même tenté de l’en dissuader” se souvient la maman. Mais la passion était trop forte pour Jeffrey qui après un Brevet pro- fessionnel (major de promo en pri- me) en poche a travaillé durant six ans dans la restauration pour fina- lement prêter main-forte à ses parents en vue de reprendre - plus tard - la boutique. “Disposer d’un tel outil et travailler pour soi, cela motive” lâche l’arrière-arrière-petit- fils du fondateur, un certain Charles Boillon, ancien gendarme qui a pro- fité de sa retraite de militaire pour bâtir cette maison au centre de Guyans-Vennes. Dans la famille, on a le sens de l’accueil. La fameu- se croûte aux morilles préparée par Jacqueline (la maman de Cécile), troisième génération, est toujours à la carte. À l’époque, les grands- parents de Jeffrey tenaient à la fois l’hôtel, le restaurant, et la ferme. À leur départ, l’activité ferme a été transférée et reprise par l’un des frères. Cécile et son mari qui repren- nent l’activité en 1993 en profitent pour agrandir l’espace. “Vous voyez là où il y a le bar, à l’époque c’était la chambre de mes parents, là où je suis née en 1972” se souvient la patronne, quatrième enfant de la lignée. Elle a baigné au sens propre
comme au figuré ici. À peine savait- elle marcher qu’elle disposait les corbeilles de pain sur les tables. Jeffrey en a fait de même. Sa peti- te sœur Tiffany ne suivra pas ses traces. Depuis 2005, les époux se sont réso- lus à abandonner la partie “hôtel”, à regret. “Cela marchait bien d’au- tant que nous disposions de chambres à prix modérés. Malheu- reusement, après une première mise aux normes, on nous en a deman- dés quelques années plus tard une seconde. Nous avons préféré fermer” explique Philippe. De quoi aussi leur permettre de souffler. “Depuis, nous avons nos soirées libres” convient la famille qui ne compte pas ses heures. “Nous nous sommes résolus à fermer le dimanche soir car il y avait peu de monde. Cela m’a empêché de dormir, car cela
aurait été impensable du temps de mes parents” confie la gérante. Les Boillon ont développé une acti- vité de traiteur, servent les repas de la cantine scolaire du village, assurent les banquets, et bien sûr la fête de Guyans (organisée un an sur deux ici et à la Roche-du-Prêtre, l’autre restaurant installé sur la commune). Une cuisine tradition- nelle, avec des produits frais, et sur- tout de la consistance, a fait la renommée du lieu. D’un côté, on retrouve l’espace des personnes voulant déjeuner rapidement. De l’autre, une salle plus cossue pour ceux qui auront le temps de s’at- tarder autour d’un foie gras mai- son ou d’une truite meunière. La “dynastie” Boillon promet encore de régaler les papilles pour encore quelques années… n E.Ch.
www.restaurantducommerce25.com
L’E.H.P.A.D. pousse les murs Flangebouche La maison de retraite modernise et agrandit son établissement en créant 30 places d’hébergement permanent dont 16 dédiées Alzheimer. Début des tra- vaux à la rentrée pour un investissement de 9,8 millions d’euros.
L a maison de retraite de Flangebouche, ancien hospice créé en 1898, va connaître dans les prochains mois de profonds changements. L’agrandissement de l’établissement d’héberge- ment pour personnes âgées dépendantes (E.H.P.A.D.) a été retenu suite à l’appel à pro- jets lancé par l’Agence régio- nale de santé et le Département
du Doubs, en charge du social. Il était attendu de longue date. Le voilà officiel depuis le 23 juin, date de l’appel d’offres desti- né aux entreprises qui avaient jusqu’à juin pour répondre. “Voilà 10 ans que le projet d’ex- tension et de modernisation est en discussion ! Les quatre pre- mières hypothèses ont été aban- données car elles étaient trop coûteuses. Nous sommes par-
tis de ce dont nous avions besoin pour monter cette cinquième ver- sion qui aboutit” se réjouit Marie-Claude Kempf, directri- ce de l’établissement qui abri- te actuellement 60 résidents. Ancien hospice modernisé au fil des années, l’E.H.P.A.D. de Flangebouche dispose de lits permanents, d’un accueil de jour, de places en soins à domicile. Les travaux qui seront engagés
Le projet d’extension et de modernisation débute en septembre.
dès septembre consistent à créer 30 places d’hébergement per- manent, dont 16 places dédiées Alzheimer et une transforma- tion de lits existants en une uni- té Alzheimer de 14 lits. Il y aura donc deux unités Alzheimer, l’une au rez-de-chaussée du nou- veau bâtiment, de 16 lits, l’autre au rez-de-chaussée du bâtiment existant datant de 1988, de 14 lits. Un bâtiment sera créé à côté de la structure existante. L’évaluation globale de la dépen- se relative à ce projet se mon- te à 9 868 000 euros. “Nous avons montré que cette opéra- tion était viable financièrement” indique la directrice. Le projet est soutenu par les collectivi- tés. Les chambres doubles seront remplacées par des chambres
simples. Le personnel va béné- ficier de locaux modernes… et l’entrée principale de l’établis- sement ne se fera plus en plein nord mais au sud entre les deux bâtiments. Ces créations de lits sont atten- dues : “Nous étions obligés de refuser des patients Alzheimer, indique la directrice. Avec les
dinateur. Près de 20 mois de travaux seront nécessaires. Par- ce qu’ils se dérouleront en site occupé, des mesures seront prises pour limiter au maximum les nuisances envers les rési- dents. Cette extension-restructuration nécessite l’embauche de per- sonnel. Actuellement, 51 sala-
riés (sans compter le service de soins à domi- cile qui emploie 8 per- sonnes) sont embauchés à Flangebouche. La direction prévoit d’en intégrer 20 de plus
nouveaux locaux, nous allons bénéficier d’une meilleure prise en char- ge. Un jardin sécurisé pour les personnes atteintes de troubles cognitifs sera également
20 mois de travaux seront néces- saires.
lorsque l’extension et la réno- vation seront terminées. Le prix des chambres, toutes indivi- duelles, devrait légèrement aug- menter. n E.Ch.
créé. Nous n’avons vraiment pas d’inquiétude pour remplir cette unité Alzheimer car le Haut- Doubs est déficitaire dans ce domaine” poursuit la direction qui recherche un médecin coor-
La directrice (à gauche) en compagnie des résidents et d’une animatrice.
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