Journal C'est à dire 233 - Juin 2017

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Moulins souterrains, l’originalité locloise Col-des-Roches Près de 25 000 visiteurs par an visitent la grotte abri- tant des moulins ancestraux. Des travaux de rénovation se poursuivent dans ce lieu unique en Europe.

mètres sous terre dans un pas- sé qui témoigne de l’ingéniosi- té des pionniers de l’ère indus- trielle, des génies aussi, car Le Locle n’était pas à l’époque qu’un vaste marécage sans véritable ruisseau. Y construire des mou- lins était un défi. Y produire de la farine également : “Le lieu était humide donc la farine pro- Les pionniers suisses ont fran- chi les nombreux obstacles de la roche souterraine pour mettre en place un système de moulins hydrauliques et jouir des res- sources naturelles indispen- sables à leur alimentation. Un parcours de 150 m de long reconstitue à l’identique ces ins- tallations. “En 2007, d’impor- tants travaux pour remettre en état de fonctionnement une roue hydraulique ont été menés” duite ici n’était pas d’ex- cellente qualité. Elle avait un rôle de sub- sistance” déclare une guide du musée.

explique le musée communal. Ce lieu rénové en 1973 par un groupe d’amateurs d’histoire et de spéléologie qui lança le net- toyage de la grotte et la res- tauration partielle des moulins est aujourd’hui ouvert au public. Près de 25 000 visiteurs par an descendent dans la grotte. Diverses améliorations ont été expositions temporaires. Des travaux de rénovation ont tou- jours lieu dans ce lieu proprié- té de la commune. Les vestiges de la scierie extérieure, construi- te en 1856, ont été entièrement exhumés et consolidés. L’étang et son bief seront aménagés, le terrain ensemencé et plan- té d’arbustes. Les travaux de la cour seront terminés à la fin du mois de juillet, ceux du parking en octobre. n apportées au musée, tel- le l’ouverture d’une exposition permanen- te en 2001, puis la créa- tion d’un espace pour les

À deux pas du Col-des- Roches, côté suisse, le musée des moulins souterrains au Locle mérite un détour surtout en cas de canicule. La température L’histoire En 1652, trois personnes deman- dent la permission d’utiliser la dernière portion du cours du Bied, là où toutes ses eaux rassem- blées s’engouffrent dans l’em- posieu (doline) du Col-des- Roches, formant une chute de plusieurs mètres. Ils installent deux rouages actionnant un mou- lin. Puis arrive Jonas Sandoz qui fait creuser la grotte, afin d’y ins-

Une descente à 23 m sous terre.

dans la grotte dépasse en effet rarement les 7 °C avec un très fort taux d’humidité. Un vête- ment chaud et de bonnes chaus- sures sont recommandés pour une descente mythique à 23 taller cinq roues hydrauliques, qui actionneront moulins, scie- rie, rebatte et huilière. C’est une véritable usine sou- terraine, que Sandoz ruiné devra vendre en 1690, peu avant de mourir. Le XVIII ème siècle voit se succéder aux moulins du Col- des-Roches une demi-douzaine de propriétaires. En 1898, les moulins sont transformés en abat- toir-frontière. À sa fermeture, en 1966, l’emposieu du Col-des- Roches est gravement pollué. n

Moulins souterrains du Col-des-Roches, au Locle. Ouvert tous les jours de 10 heures à 17 heures Visites guidées ou audio-guides. Entrée adulte : 14 francs www.lesmoulins.ch

En cas de canicule, une visite des moulins souterrains du Locle est à prévoir.

Col-des-Roches

En bref… l Grand’Combe (bis) La ferme-musée de Gran- d’Combe-Chateleu accueille du 30 juillet au 20 août les pein- tures de Daniel Bonnet : hui- le au couteau décrivant les pay- sages comtois. Ouverture les mercredis, vendredis, same- dis et dimanches de 10h à 12h et de 14h à 18h. Entrée libre. l Côte de Fuans Dans le cadre des travaux d’aménagement de la côte de Fuans (R.D. 461), les R.D. 461 et R.D. 41 sont interdites à la circulation jusqu’au 29 sep- tembre au niveau du carrefour entre ces deux routes. Dans le cadre de ces travaux qui coûtent 3,5 millions d’euros au Département, plusieurs kilo- mètres de virages étroits sont redessinés pour gagner en confort et en sécurité et des accotements sont créés sur l’ensemble de l’itinéraire. Toboggan Depuis son ouverture le 9 juin, le toboggan à trois pistes ins- tallé à la piscine des Mélèzes à La Chaux-de-Fonds a déjà affolé les compteurs de la pis- cine des Mélèzes. Depuis, plus de 14 000 entrées ont été comptabilisées. La des- cente, qui dure une douzaine de secondes, ravit petits dès 6 ans (accompagnés jusqu’à 8 ans) jusqu’aux très grands. Le chronométrage ajoute un côté sport. À ce jour, la des- cente la plus rapide notée par Rolf Aeberhard, responsable des installations sportives de la Ville, a été de 0’ 11” 522. Essayez de faire mieux !

La douane des Verrières ferme au transit : bouchons en vue au Col-des-Roches ?

Pour raison budgétaire, les Suisses ferment le 1er juillet leur bureau au dédouanement des marchandises de commerce aux Verrières. Cette décision n’impacte pas le trafic touristique mais bien les professionnels.

tant (supérieur à 50 opérations par an), et pour certains opé- rateurs, une procédure simpli- fiée pour le trafic régional pour- ra être accordée comme le tra- fic régional exclusivement entre une société française domiciliée dans les départements du Doubs et du Jura et une société suis- se domiciliée dans le Val-de-Tra- vers” explique le bureau des douanes de Besançon. Si les deux villages peuvent espérer moins de trafic routier, ce ne sera vraisemblablement pas le cas du côté de Villers- le-Lac et du Locle. Réponse à la rentrée. n E.Ch. Le trafic au Col-des-Roches devrait augmenter dans les deux sens, notamment celui des poids lourds. Pas de changement pour les particuliers Seul changement pour le com- merce de “tourisme”, en l’absen- ce des douaniers à ce point fron- tière, ils devront déposer leur bor- dereau de vente en détaxe dans la boîte à déclaration suisse. De cette façon, les douaniers suisses remettront aux douanes françaises les bordereaux récoltés et le visa du bordereau pourra être effectué. Cette modalité est prévue par l’ar- rangement franco-suisse relatif à la gestion des formalités liées à la vente en détaxe. n

U ne page se tourne aux Verrières. Le 1er juillet au matin, le bureau de doua- ne sera orphelin de ses doua- niers suisses qui l’auront quit- té la veille sur décision de la Confédération qui cherche des économies (53 postes de doua- niers suisses sont supprimés). Elle motive ce choix par le faible nombre de dédouanements réa- lisés ici. Le même sort avait été réservé à celui des Brenets. En l’absence de douaniers, le tran- sit international de marchan- dises, ainsi que le dédouane- ment des marchandises de com- merce, tant à l’importation qu’à l’exportation, devra se faire dans le point de passage du Locle (Col-des-Roches) le plus proche. Un impact sur le trafic des poids lourds est prévu annonce un professionnel, même si les chauf- feurs pourront toujours dédoua- ner dans le bureau de Chavor- nay (en Suisse), Pontarlier ou encore Morteau. Si cette décision n’impacte pas le trafic touristique et notam- ment les allées et venues de nos voisins suisses venus faire leurs emplettes, elle a de multiples conséquences pour l’économie à plus grande échelle mais aus- si pour le village des Verrières- de-Joux qui avait déjà subi en 1993 le départ du bureau de douane français des “opérations commerciales”. Une antenne est demeurée ouverte jusqu’en sep- tembre 2002 permettant aux

opérateurs économiques d’ef- fectuer jusqu’à cette date leurs formalités de dédouanement sur ce point frontière. “C’est évi- dent qu’une page se tourne, confirme le maire des Verrières Jean-François Jodon. Il y a eu la fermeture des commerces, des cafés, le départ de 10 familles dans la caserne. Désormais, c’est la société de transit en douane A.T.M. 25 qui va devoir fermer car elle est directement touchée” explique l’élu qui a notamment écrit aux autorités suisses pour demander le maintien du pos- te. En vain. Responsable de l’agence en douane A.T.M. 25 située entre la frontière française et suisse, Jean-Philippe Blondeau doit se résoudre à l’évidence : “Le 1 er juillet, je serai obligé de fer- mer le bureau et de licencier un salarié. Voilà plus d’un an que je me bats. J’ai écrit aux auto- rités suisses, aux ambassades françaises et suisses, aux auto- rités françaises, à la chambre de commerce…, en leur expli- quant que cette fermeture va engendrer un enclavement éco- nomique du secteur et du Val- de-Travers puisque les passages de camions de marchandises devront se faire par l’axe Pon- tarlier-Lausanne ou Pontarlier- Le Locle. Ce poste des douanes était viable contrairement à ce que veulent faire croire les Suisses puisque l’on enregistrait environ 6 000 passages par an. Certains de mes clients qui

transportaient vont devoir allon- ger leur parcours” explique le responsable. L’énergie déployée est vaine même si quelques cas spéci- fiques permettront à des camions de circuler ici : “Les autorités suisses, en concerta- tion avec les douanes françaises, ont prévu plusieurs dérogations à l’interdiction de passage pour le trafic commercial aux Ver-

rières, pour certains opérateurs et certains types de marchan- dises comme le bois, les cailloux, la paille, qui sont dédouanées en France via une procédure de dédouanement domicilié et en Suisse via une procédure sim- plifiée avec décompte périodique. Pour les sociétés suisses ayant un volume d’opérations impor-

Rens. : pae-franche-comte@douane.finances.gouv.fr

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