Journal C'est à dire 232 - Mai 2017

L E P O R T R A I T

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Les Fontenelles

Sœur Rose-Marie Prongué, une vie au service des autres Originaire de Buix dans le Jura suisse, Sœur Rose-Marie Prongué est depuis un demi-siècle installée aux Fontenelles où, après avoir enseigné, elle est devenue la Supérieure Générale de sa congrégation, les sœurs de la Retraite chrétienne. Rencontre avec une religieuse très impliquée auprès de la jeunesse.

“J e suis issue d’une famille d’agriculteurs, pratiquan- te et avec de fortes convic- tions religieuses, nous étions huit enfants. Après avoir poursuivi ma scolarité dans mon village suisse jus- qu’à l’âge de 16 ans, je suis entrée en religion, dès l’année suivante” confie Rose-Marie Prongué, aujourd’hui âgée de 68 ans, arrivée aux Fontenelles alors qu’elle n’en avait que 17. “J’ai eu cet former à la vie religieuse et à la vie communautaire avant de prononcer mes premiers vœux à l’âge de 20 ans.” Puis, une étape importante s’est ouver- te devant moi, elle est synonyme de reprise des études. “Pour les besoins de la communauté, j’ai en effet passé mon B.E.P.C. puis mon Bac avant une licence de sciences naturelles qui m’a permis d’enseigner cette matière ici pendant 35 ans tout en assurant la direction de l’établissement scolaire 28 années durant.” Aujourd’hui, retraitée de l’éducation, Sœur Prongué est la Supérieure Géné- rale de sa congrégation, les sœurs appel intérieur du Seigneur et j’ai voulu le servir” pour- suit-elle tout naturellement. “Après une première année de postulat pour observer, j’ai eu deux ans de noviciat pour me

de la Retraite chrétienne, qui comp- te 35 religieuses installées en France, dans d’autres pays d’Europe ou en Afrique, dont 9 aux Fontenelles. “Notre mission est double : accueillir les per- sonnes qui souhaitent se poser, se repo- ser et vivre un temps de retraite spi- rituelle d’une part et d’autre part, édu- quer les enfants et jeunes.” Tout au long de sa carrière d’ensei- gnante au collège Saint-Joseph des

Fontenelles, elle a été au contact de la jeunesse : “Plus que leur instruction, pour ces jeunes qui vivaient pour la plupart, ici, à l’internat, on peut dire que nous assurions

Trouver sa voie et trouver un sens à sa vie.

aussi une partie de leur éducation.” Les accueillir tels qu’ils étaient, avec leurs qualités et leurs défauts, les écou- ter, leur donner des points de repè- re, les aider à cheminer… elle a mis tout son cœur dans cette mission “qui m’a aussi aidé à rester jeune” plaisante- t-elle ajoutant avoir beaucoup appris à leur contact, aussi “une remise en question permanente, une ouverture aux autres et plus de tolérance.” Ces multiples rencontres et échanges lui ont donc permis d’évoluer dans ses opinions comme l’ont fait, elle l’espè- re, tous ces enfants qu’elle a accom- pagnés : “On est aujourd’hui dans

Sœur Prongué ici devant la statue du Père Receveur, fondateur en 1789 de la congrégation des sœurs de la Retraite chrétienne.

cielle.” Elle les invite bien entendu à réfléchir à la Parole de Dieu, par exemple lors de randonnées sur des lieux de pèlerinage ou lors de semaines de jeûne spirituel chrétien “une pério- de propice pour se retrouver et être réceptif à la Parole de Dieu et des

un monde individualiste où le chacun pour soi domine. Ce n’est pas ça qui va apporter le bonheur.” La religieuse continue donc à œuvrer au quotidien auprès des jeunes et des moins jeunes pour les aider à trouver un sens à leur vie “et ne pas vivre de façon superfi-

autres.” Autant de moyens que sœur Rose- Marie Prongué met en œuvre depuis un demi-siècle pour que chacun trou- ve une voie pour une vie meilleure et ainsi donner un sens à sa vie. n D.A.

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