Journal C'est à dire 232 - Mai 2017

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Le Russey La location solidaire pour rouler vers l’emploi Le collectif de l’Économie solidaire du Haut-Doubs en parte- nariat avec le Garage solidaire du Jura loue désormais des véhi- cules à un public en situation d’exclusion face à l’emploi.

marche plutôt bien.” Le dispositif fonctionne depuis novembre 2016 sur le Haut-Doubs. “On n’arrive pas à répondre à toutes les demandes et on espère à terme ins- taller un garage solidaire sur Pon- tarlier pour éviter d’avoir à descendre les véhicules sur Lons pour les répa- rations et l’entretien” , indique Bernard Ménigoz. n F.C. Jean-Paul Goguillot a pu suivre sa formation de trois mois à Serre-les-Sapins grâce au véhicule mis à sa disposition dans le cadre de la location solidaire. qui à 54 ans choisit une reconver- sion en optant pour une formation de chauffeur de bus. Ce qui implique de se déplacer pendant trois mois à Ser- re-les-Sapins. “J’ai bien étudié la ques- tion des déplacements. En car et en bus, c’est très long et très compli- qué. Il me fallait une voiture. J’ai eu la chance d’être très bien accompagné, explique Jean-Paul Goguillot qui s’est vu attribuer un Berlingo diesel. L’homme sait apprécier la valeur du service. “Un coup de main terrible” , reconnaît-il. Il termine actuellement sa formation avec une promesse d’em- bauche à la clé sur Morteau. “Je sais que ce ne sera pas le nirvana mais j’aurai une vie plus stable et pour le moral, cela me sauve la vie” , conclut celui qui serait bien intéressé par le rachat du véhicule qu’on lui a si uti- lement loué. n

“Un coup de main terrible”

M ortuacien, Jean-Paul Goguillot bénéficie de la location soli- daire pour se rendre sur son lieu de formation à Serre-les- Sapins vers Besançon. Après un par- cours assez tumultueux, cet ancien

mécanicien s’est retrouvé chauffeur de minibus à l’A.D.M.R. Un travail qui n’est pas pour lui déplaire mais qui l’occu- pe seulement trois heures par jour. Les fins de mois sont difficiles. “La situa- tion devenait invivable” , explique celui

P orté par la dynamique de l’éco- nomie frontalière, le Haut- Doubs traverse une période de prospérité qui n’est pas sans conséquence pour les oubliés du système ou ceux qui s’en trouvent exclus pour de multiples raisons : acci- dent, maladie, chômage, séparation… Ici, la fracture sociale est plus gran- de qu’ailleurs. Les loyers sont beau- coup plus élevés. Ils varient du simple au double si l’on compare avec d’autres secteurs du département. Lancée en 2013, l’association “Collectif mettre en œuvre des actions collectives qui soient utiles et profitables aux per- sonnes accueillies dans nos structures” , résume Bernard Ménigoz, président du collectif. Plusieurs fois présenté dans les médias locaux, le projet des 1 000 blouses de travail confection- nées au sein du collectif illustre tout le bienfait de cette démarche. Mais le collectif ne compte malheureusement pas, si l’on peut dire, s’arrêter en si bon chemin. La précarité a de mul- de l’économie solidaire du Haut-Doubs” fédère cinq structures d’insertion par l’économie et les Emmaüs de Pontarlier et du Russey. “On mutualise nos moyens pour

tiples visages. Elle se décline par- fois pour de simples problèmes de déplacement. Force est de constater que sur le Haut-Doubs, les difficultés de mobilité sont un frein récurrent au maintien ou au retour à l’emploi. Sans voiture, point de salut sur la bande frontalière où les transports publics font cruellement défaut. Conscients du problème, les acteurs locaux de l’économie sociale et soli- daire ont choisi de décliner sur le Haut- Doubs le dispositif mis en place vers Lons-le-Saunier par le Garage soli- location solidaire. “On a choisi de tra- vailler en partenariat avec ce garage solidaire qui s’occupe de l’entretien des véhicules” , indique Mélanie Avez, res- ponsable de Haut-Services qui assu- re la gestion administrative de cette location. Le collectif met en place des actions pour collecter des dons de véhi- cules auprès des collectivités, entre- prises ou particuliers. Chaque don ouvre droit à une réduction d’impôt calculée en fonction de la valeur du daire du Jura. Ce garage clas- sique s’est diversifié dans la location de véhicules à des personnes en situation de précarité. Il gère aujourd’hui un parc de 26 véhicules en

Sans voiture, point de salut sur la bande frontalière.

véhicule. Certains véhicules sont reven- dus pour financer un dispositif qui ne reçoit aucune aide publique, d’autres partent en pièces détachées et le res- te sert à la location solidaire. “À ce jour, on a reçu une quinzaine de véhi- cules et un tiers a été mis en location” , poursuit Mélanie Avez. La location solidaire s’adresse à des personnes en situation précaire qui remplissent différents critères : mini-

ma sociaux, quotient familial inférieur à 750 euros, situation de handicap… Le collectif travaille en lien étroit avec les services sociaux. Les véhicules sont loués six euros par jour à des per- sonnes les utilisent pour se rendre au travail, en formation, en stage, pour un rendez-vous professionnel. “Pour éviter toute dérive, on cadre assez pré- cisément les limites de circulation avec les bénéficiaires. Jusqu’à présent, cela

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