Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Le pastoralisme, une idée commune Le Russey Devenus rares dans les campagnes où l’individualis- me prend souvent le pas, les syndicats pastoraux n’ont pas disparu partout. Mieux encore, au Russey, une tel- le entité a été mise en place il y a moins de dix ans et tout le monde y trouve aujourd’hui son compte.

louer individuellement à des agriculteurs comme ça se fait souvent avec les communaux. Ici, notre syndicat pastoral loue donc 261 hectares sur lesquels nous mettons nos bêtes ensemble.” Simple en apparen- ce, sauf que tout ceci nécessi- te une organisation importan- te pour définir nombre d’ani- maux, répartition et vie au quo- tidien dans ces champs où vaches, taries uniquement, et chevaux peuvent rester du 1 er mai au 11 novembre, le temps de l’estive. “Sur ces 261 hectares, nous ins- tallons l’équivalent de 340 à 360 U.G.B. (unités gros bétails) sachant qu’une vache ou un che- val vaut une unité et 0,6 à 0,8

I ls sont 11 agriculteurs et 10 non-agriculteurs à mettre en commun leurs animaux, vaches et che- vaux, au sein du syndicat pas-

toral du Russey présidé par Richard Choulet qui en explique le principe : “La commune a fait ce choix pour l’occupation de ses terres agricoles plutôt que de les

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pour une génisse” explique le président qui poursuit en détaillant : “Le propriétaire de l’animal vient le déposer et le rechercher sur une des quatre parcelles durant la période concernée sachant que chacune de ces parcelles a un responsable qui veille au bon déroulement

tion départementale des terri- toires et à la chambre d’agri- culture, gérer les questions liées aux aides publiques telles que la P.A.C. (Politique Agricole Com- mune) au niveau européen ou encore s’occuper des impôts fon- ciers… Au final, chaque pro- priétaire reçoit une facture cal-

l’abri d’une trop forte pression foncière et pour la commune “d’avoir un seul interlocuteur, le syndicat pastoral, tout en maintenant des surfaces acces- sibles à tous, agriculteurs ou non puisque 6 % des U.G.B. sont réservés à ces derniers” souligne Christian Faivre, adjoint en charge du dossier. “La conven- tion qui nous lie au syndicat est renouvelée tous les 5 ans. Elle est une garantie de stabilité et une base de discussion quand la commune envisage de reprendre des hectares pour son développement.” Commune qui, sur ces terres, garde le droit d’épandre les boues de la sta- tion d’épuration et veille à y voir évoluer des troupeaux mêlant vaches et chevaux, animaux symboliques de ce territoire. n D.A.

culée au prorata des dépenses globales du syndicat en fonction du nombre d’U.G.B. placées. Cette organisation contraignante ne

des opérations et sur- veille chaque jour. La mairie entretient les clôtures, un service qui nous est facturé, quant à nous, nous gérons avec le syndicat pas-

Une organisation contraignante mais avec des avantages.

manque pourtant pas d’avan- tages : “C’est pour un adhérent le moyen de faire face à une situation compliquée à un ins- tant T ou de trouver un peu de souplesse dans sa propre orga- nisation.” C’est aussi un moyen pour les agriculteurs d’être à

toral par exemple l’apport en eau mais aussi toute la partie administrative.” Et là, le travail ne manque pas : outre la répartition des places entre les différents adhérents, il faut ensuite faire les décla- rations nécessaires à la Direc-

Richard Choulet préside ce syndicat qui rassemble agriculteurs et non-agriculteurs.

Bernard Thévenet et les cyclistes en selle pour soutenir Manon Attristé par la maladie grave dont est atteinte Manon, Samuel Gentit lui consacre une journée où il invite 1 000 cyclistes à Belleherbe dont un certain Bernard Thévenet. 40 ans après le Trophée cycliste Reillac qui fit venir les Anquetil, Pou- lidor, Ocana… à Maîche, il fait revivre un glorieux passé. Belleherbe Samuel Gentit

organise pour Manon, enfant atteinte d’une maladie rare, un événement sportif à Belleherbe en septembre prochain.

L orsqu’il parle de Manon, fillette de 4 ans demeurant au Russey, atteinte d’une maladie rare, sa voix laisse transparaître une émo- tion sincère. C’est l’émotion d’un homme, qui, dans sa jeunesse, a été touché par une maladie grave avant d’être rétabli grâ- ce à des soins prodigués à Paris. Quand Samuel Gentit, retrai- té maîchois, découvre dans nos colonnes l’article consacré à cet enfant en septembre 2016, lui vient l’idée de l’aider, à sa façon. Grâce à son réseau, ses connais-

sances, Samuel Gentit a convain- cu Bernard Thévenet, vainqueur du Tour de France en 1975 et 1977, le seul à avoir battu Eddy Merckx, de pédaler dans le but de récolter des fonds qui seront récoltés et redistribués à l’association “Manon, un souffle pour la vie”. L’événement se déroule dimanche 17 septembre à Belleherbe. Il est ouvert à tous, à n’importe qui dispose d’un vélo, rouillé ou de dernière généra- tion. “Les inscriptions sont ouvertes depuis le 15 avril à l’Of- fice de tourisme de Maîche” explique Samuel Gentit, aidé

par Michel La Penna et Bernard Billot-Morel. Entre Samuel et le cyclisme, l’histoire d’amour s’est nouée dès les années soixante-dix, époque où son père Edmond Gentit, alors directeur des montres Reillac, a contribué aux grandes heures du vélo à Maîche. Les “anciens” se souviendront avoir vu Jacques Anquetil, Ray- mond Poulidor, Luis Ocana, Jan Janssen, Joachim Agostino, Lucien Aimar, Roger Pingeon et Bernard Thévenet, participer au trophée Reillac, entreprise horlogère de renom toujours clas- sée première au Cetehor (chro- nométrie) dans laquelle 120 per- sonnes ont travaillé. Jusqu’à 30 000 montres par mois étaient fabriquées ici avant le dépôt de bilan en 1977. Un jour du pas- sage du Tour de France à Maîche, le directeur avait offert une journée à ses salariés ! “Lorsque j’ai croisé Bernard Thé- venet sur une étape de Tour de France, il m’a dit : “Quel bon souvenir ai-je de ton papa et de cette belle organisation à Maîche.” Lorsque je lui ai parlé de mon projet au téléphone, il a accepté. Il a été touché” com- mente Samuel Gentit. Certes, il n’y aura pas 20 000 spectateurs dans les rues de Belleherbe com- me c’était le cas à Maîche lors

Samuel Gentit présente l’événement, premier du genre.

des trophées Reillac, mais 1 000 cyclistes serait un chiffre plus qu’honorable. Ce n’est pas une course mais une déambulation depuis Belleherbe en direction de La Grange, puis retour à Bel- leherbe, commune solidaire. Samuel Gentit, joaillier de métier, veut aider Manon, “pier- re précieuse” rencontrée au domi- cile des parents mi-avril : “Que d’émotion pour moi, de rencon- trer cette petite princesse, pleine de courage, de force et de bon- ne humeur. Elle a un mental de gagnante, ne s’écoute pas et avan- ce. Elle m’a scotché d’admira- tion. Amis sportifs, amis cyclistes, donnez votre souffle pour Manon, venez vous inscrire par milliers, à l’Office duTourisme de Maîche”

1 000 cyclistes pour Manon Dimanche 17 septembre à Belleherbe Inscriptions à l’Office du Tourisme de Maîche (2 euros)

lance l’organisateur. La soli- darité est en route sur le pla- teau. n E.Ch.

Bernard Thévenet avait crevé au trophée Reillac. Il répare ici un boyau à la sortie de Maîche. C’était il y a 37 ans.

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