Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

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V A L D E M O R T E A U

Des substances interdites et dangereuses détectées dans le Doubs Morteau Deux études menées par un scientifique suisse montrent que la teneur en pro- duits phytosanitaires dépassent 1,5 fois la norme à Morteau. La station d’épuration de Villers-le-Lac serait également en cause. L’eau potable du plateau maîchois contient aussi des substances cancérigènes.

L e constat, sur le terrain, ou plutôt sous l’eau, est implacable. Depuis fin mars, c’est l’hécatombe dans nos rivières. Truites et ombres meurent en masse dans le Dessoubre et le Doubs fran- co-suisse, phénomène récurrent depuis 2009 dont les solutions n’ont pas encore été mises en œuvre ou trouvées. “L’ombre est une espèce en danger, la truite est vulnérable” explique Jean- Pierre Herold, biologiste. Ce nouveau coup dur fait réagir : “C’est la chronique d’un problè- me sanitaire qui va arriver et dont nos instances n’ont pas mesuré la hauteur de l’urgence” indique le docteur Jean-Pierre Belon, membre de S.O.S. Loue et rivières comtoises. Jeudi 20 avril, à la fédération de pêche du Doubs, pêcheurs, scientifiques, membre du comi- té S.O.S. Loue et rivières com- toises ont organisé un point pres- se pour dénoncer, alerter, don- ner des solutions. Cet événe- ment précédait la manifestation qui se tenait dimanche 24 avril à Morteau et Saint-Hippolyte où les pêcheurs ont organisé des

barrages filtrants pour alerter la population. Pour corroborer ses dires, la fédé- ration de pêche du Doubs a invi- té Jean-LouisWalther, chercheur suisse indépendant, afin qu’il divulgue deux de ses études mandatées par Pro Natura, le W.W.F. et la Fédération suisse de pêche dont les résultats sont éloquents. Contrairement aux Français, il dispose d’outils d’ana- lyses différents. Le scientifique a découvert dans le Doubs des substances interdites, très dan- gereuses pour la santé que les mesures françaises ne voient pas (ou ne diffusent pas) par- ce qu’elles sont sous la norme ou ne sont pas recherchées ! “À Morteau dans le Doubs, une pol- lution à la cyperméthrine attei- gnant 1,5 fois la norme a été mesurée (N.D.L.R. : cette sub- stance provient des produits phy- tosanitaires ou pharmaceutiques). Des traces de polychlorobiphé- nyles (P.C.B.), dont l’action immu- notoxique est avérée, ont été détec- tées presque partout dans la riviè- re, et 17 substances interdites et dangereuses ont même été iden- tifiées” explique le chercheur.

À certains endroits, les effluents industriels et urbains sont par- ticulièrement marqués. C’est le cas à Soubey, où la qualité de l’eau est très affectée par plu- sieurs petites stations d’épu- ration. Il explique qu’un barra- ge chimique s’est créé. Ailleurs, ce sont les pesticides et engrais agricoles qui affectent l’eau. Des pyréthrinoïdes, insecticides liés à l’exploitation du bois, ont été détectés. Ils sont particulière- ment présents dans le Bief de Fuesse, un affluent du Doubs dans lequel les macroinverté- brés ont disparu. “À Villers-le- Lac, la station d’épuration rejet- te des eaux troubles. C’est un sec- teur calamiteux et je l’ai dénon- cé à la mairie qui dit être en ordre à 98 % et que le problème était dû au froid. Quand on va mesu- rer, c’est la catastrophe” , pour- suit le chercheur. Le journal C’est à dire avait déjà évoqué le pro- blème du dégrilleur de Morteau, qui, lorsqu’il pleut beaucoup déborde. “Cela casse le bon fonc- tionnement durant le reste de la période” dit un technicien de la fédération. Il aimerait que deux principes soient appliqués

Scientifiques, docteurs, maître de conférences, pêcheurs, alertent sur la santé de nos rivières… et les conséquences sur notre propre santé.

en France comme c’est désor- mais le cas en Suisse : “Ne plus épandre les boues d’épuration sur les terrains et imposer la pri- se en compte des micropolluants dans les stations. Cet investis- sement coûtera 1,2 milliard de francs à la Confédération” témoigne le chercheur qui a notamment découvert des traces d’héroïne et autres stupéfiants à la sortie d’une station d’épu- ration (celle de Blamont en aval de Saint-Hippolyte). Pire, de l’acrylamide dans la sta- tion de pompage de Goumois

a été détecté, là où l’eau des habi- tants du plateau de Maîche est pompée. C’est une substance potentiellement cancérigène. Marc Goux, pour S.O.S. Loue et rivières comtoises demande à ce que l’agriculture arrête d’épandre lorsque la végétation n’est pas constituée. Pour Phi- lippe Henry, maître de confé- rences à l’Université de Franche- Comté, les flux de phosphore enregistrés dans les stations de pompage, notamment la Loue, démontre que nos sols sont désormais complètement conta-

minés. La faute à des stations d’épuration mal calibrées, une agriculture qui produit toujours plus (+ 21 % de production de lait A.O.P. d’ici 2022) et aux citoyens qui oublient parfois qu’une lingette ne se jette pas dans les toilettes mais dans une poubelle ou à des désherbants encore utilisés bien qu’interdits ! “Si cela continue, on va tous être malades…Voilà 10 ans que l’on se bat” regrette Alexandre Che- val, technicien à la fédération de pêche. n E.Ch. “Il est vrai que depuis plusieurs années, les nappes phréatiques ont beaucoup de mal à se recons- tituer, confirme Bruno Todes- chini le maire des Fins. Si la situation n’est pas encore dra- matique, nous sommes claire- ment en déficit d’eau. On se croi- rait presque en été.” Il faut dire aussi que l’hiver n’a pas forcé- ment été très généreux en termes de précipitations nei- geuses : sur les hauteurs des Fins, il sera tombé seulement 2,73 m de neige en cumulé cet hiver, contre près de 8 m au cours d’un hiver bien “arrosé”. n J.-F.H. Saucisse, avec un forage plus profond que le premier.

Les Fins Le bas débit de l’eau Le niveau des cours d’eau est dangereuse- ment bas en ce printemps dans le Haut-Doubs. À tel point que Morteau a dû acheter de l’eau aux Fins cet hiver. Du jamais vu.

Publi-information

U n petit filet d’eau s’écoule à la fontaine du bas de la Char- rière, hameau des Frenelots aux Fins. Habituel- lement, le débit est généreux en cette période printanière où les dernières neiges ont fondu. Un peu plus loin, le long de la rou- te du Moulin des Combes, le petit ruisseau qui part se jeter dans le ruisseau de la Tanche au niveau d’Intermarché est presque à sec. De mémoire d’agriculteur, on n’avait rare- sec et avec peu de neige, la situa- tion devient - déjà - préoccu- pante. Dès cet hiver, Morteau avait envoyé des signaux d’aler- te avec un arrêté préfectoral qui avait invité les consommateurs à limiter leur consommation d’eau. Pour la première fois pen- dant un hiver, la commune a été contrainte d’acheter de l’eau aux voisines via le syndicat des eaux du haut plateau du Russey (source du Moulin Bournez) par- ce que les puits habituels (Der- rière-le-Mont, Morteau Saucis- se) où s’alimente en grande par- tie Morteau donnaient des signes de faiblesse. “C’est vrai que c’est la première fois que nous sommes contraints d’acheter de l’eau durant un hiver. Nous avons manqué d’eau pendant quelques jours, les agriculteurs n’en avaient plus assez pour abreu- Installer une deuxième pompe à Morteau. ment vu cela pour une mi-avril. Tou- te la profession s’inquiète d’ailleurs de cette situation inédite. Après un hiver particulièrement

L’agence Thomas Cook rachetée par Arbois Tourisme

ver leurs troupeaux. Après quelques jours de pluie, la situa- tion est revenue à peu près à la normale, mais la vigilance est toujours de mise” soulignent les services municipaux mortua- ciens. Les élus mortuaciens ont prévu d’installer une deuxième pompe à la station de Morteau

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Le petit ruisseau du Moulin des Combes est quasiment à sec, alors que l’été est encore loin.

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