Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

D O S S I E R

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Armée

Valdahon doit beaucoup à ses “bidasses” Le camp militaire est indissociable de Valdahon. De nombreux officiers et soldats du rang se sont entraînés ici. Les 1 200 hommes et femmes du colo- nel Lenoble s’engagent dans un programme chargé en 2017.

1 200 militaires pour le camp de Valdahon.

Jean- Frédéric Lenoble, colonel du 13 ème régiment du génie de Valdahon.

L es anciens l’appellent “le camp.” Les “nou- veaux”, “l’espace d’en- traînement.” Que ce soit l’un ou l’autre, Valdahon est connue pour être une ville mili- taire. Il n’est pas rare de croi- ser un véhicule vert kaki ou

entendre une détonation sortie d’un des 21 champs de tir du camp d’entraînement. Un bruit qui ne gêne personne ici. L’es- pace peut accueillir jusqu’à 1 200 personnes avec l’intégralité de leurs armes et équipements. En 2016, l’équivalent de 60 com-

pagnies est venu s’entraîner ici. Tous les engins tactiques de l’ar- mée de terre jusqu’au véhicule blindé de combat d’infanterie peuvent évoluer dans cet espa- ce d’entraînement de 3 600 hec- tares de terrain comprenant 150 km de pistes à chars, de nombreuses zones boisées et des mouvements de terrain variés. À Valdahon, impossible de man- quer les panneaux indiquant qu’il est formellement interdit de s’engager dans cet espace militaire hautement protégé et sécurisé. L’armée a même son arrêt ferroviaire sur la ligne des Horlogers. À l’époque, les appe- lés s’arrêtaient là pour prendre Les sous-officiers, eux, logent dans les villages avoisinants du plateau. Si Valdahon a redouté un temps la fermeture de cet espace d’en- traînement à l’époque du livre blanc de l’armée et le départ du 13ème régiment du génie, l’in- quiétude semble aujourd’hui complètement levée. L’espace d’entraînement est unique. On retrouve une zone de minage permanent, un par- leurs quartiers dans l’en- ceinte militaire. Aujour- d’hui, les soldats de métier habitent (pour ceux du rang) dans les baraquements du camp.

cours contre-I.E.D. (entraîne- ment à la détection et neutra- lisation d’engins explosifs), une zone de check-point, un villa- ge de combat, une “base avan- cée” reconstituée et des champs de tir pour l’explosif, autorisant tous les calibres de 25 mm à 120 mm (mortier). “Le camp, ouvert pendant la saison de la chasse, tout comme l’allocation de parcelles d’affouage permet- tent au camp militaire d’être tion avec la Ville et réciproque- ment. Chef de corps du 13 ème régiment du génie de Valdahon, le colonel Jean-Frédéric Lenoble a le sentiment que son régiment est “une pépite.” Ici, à Valdahon, personne ne le contredira. Les militaires pèsent économique- ment et socialement : “Ce sont 1 200 hommes et femmes en acti- vité, 120 réservistes, des mili- taires qui habitent sur le Pla- teau mais aussi sur l’ensemble du territoire. Nous partageons la vie locale au travers par exemple des associations ou des clubs sportifs” témoigne l’offi- cier. Le régiment dont la mis- sion est de faciliter l’engagement des troupes au contact de l’ad- versaire est régulièrement enga- gé sur tous les théâtres d’opé- rations extérieures : Mali, Tchad, Nouvelle-Calédonie, Côte-d’Ivoi- re, Liban, Afghanistan, Sahel… En 2017, une bonne partie du régiment partira en opération que ce soit en Irak, en Côte- d’Ivoire, au Mali, au Liban, au Sénégal, au Gabon… et assu- rera la protection des Franci- liens dans le cadre de l’opéra- tion Sentinelle. C’est le 13 ème R.G. qui commandera le grou- pement Ouest en Ile-de-France. Près de 300 hommes seront concernés. L’an dernier, 540 mili- taires sont partis en mission sentinelle et 580 en opération extérieure. “Mes hommes, ce sont des héros, souffle le colonel. On a déjà payé le prix du sang avec deux morts en Afghanistan, on continue à avoir des blessés. Il y en a environ 60. Je suis admi- ratif de mes hommes car ils sont humbles et discrets” témoigne Jean-Frédéric Lenoble. Doté de matériels performants avec les drones, ou le S.P.R.A.T. - engin qui permet de déployer des ponts de 12 ou 24 mètres en quelques minutes -, le régiment est l’un des plus importants en France. De quoi conforter sa notoriété à Valdahon et bien au- delà. n E.Ch. unanimement reconnu pour sa propreté et la qualité de son entretien” rappelle l’officier de com- munication. L’armée se dit en rela-

70 % des militaires habitent le Plateau.

Les hommes du génie sont spécialisés pour certains dans le déminage.

Un matériel qui permet de sécuriser une voie d’accès.

Le S.P.R.A.T., engin qui permet de déployer des ponts de 12 ou 24 mètres en

quelques minutes.

Le camp militaire ne semble plus menacé.

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