Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

D O S S I E R

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Le commerce valdahonnais en mutation Ville la plus dynamique du Doubs en termes de popu- lation, Valdahon l’est aussi en implantation de commerces. L’Union des commerçants qui fédère les professionnels ne s’en plaint pas. Commerces

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À Valdahon, les habitations poussent comme des champignons. On pense aux 95 maisons en passe d’être construites dans le quartier du Vallon Saint-Michel et bientôt deux immeubles en centre-ville dont 40 logements dans l’ancien Weldom. Cette activité se traduit dans le dynamisme commercial. Les investisseurs ont retenu deux points : Valdahon est idéalement placé au cœur du département et Répartition des commerces et entreprises de services à Valdahon 52 commerces, soit 34 % de parts de commerces et de services contre 11 % au niveau national. 8 grandes surfaces, 10 commerces spéciali- sés, 2 épiceries, 20 restaurants, 3 boucheries-charcuteries, 2 librai- ries-papeteries, 1 droguerie, 5 garages et réparation automobile, 34 commerces spécialisés non ali- mentaires. n *L'abus d'alcool est dangereux pour la santé - A consommer avec modération

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Éric Faivre, gérant du magasin de vêtements “Un gars, une fille” rue du Collège. Partenaire de poids, la société S.I.S. et ses 600 salariés a adhéré en 2014. Elle fait profiter ses salariés de bons d’achat dans les commerces partenaires. “Et en plus, les entre- La création d’Intermarché sur le site de l’ancienne scierie fait face à un recours. Sont déjà installés l’enseigne Leclerc, Lidl, Super U et Netto. n Turn-over Tout n’est pas rose à Valdahon. La Grande rue est paradoxalement là où les commerces ont le plus de dif- ficultés. Le magasin de vêtement Paulet, référence historique, a fer- mé ses portes en 2016. Un maga- sin de jouets, une enseigne de télé- phonie (remplacée par un salon de thé) et un fleuriste ont également baissé pavillon. La librairie s’est quant à elle déplacée. À noter qu’un troi- sième contrôle technique va s’ins- taller zone En Pougie.

Éric Faivre, gérant du magasin de vêtements “Un gars, une fille”, président de l’Unyon des commerçants valdahonnais.

se développe même si une partie de cette population arrivante n’est pas toujours jeune. Une célèbre marque de fast-food américaine est venue à frapper à la porte de la municipalité pour connaître les offres foncières. Rien n’est engagé pour l’instant. Si certains entrepreneurs ne sont qu’au stade de la prospection, d’autres ont bien compris l’intérêt du secteur. Deux restaurants (un chinois, un rapide), une crêperie,

un marché, ont ouvert leurs portes en 2016. “Le commerce se porte bien même si l’année 2016 a été com- pliquée avec la météo et le reflux de travailleurs frontaliers, analy- se Éric Faivre. Cette bonne santé, on l’a remarquée lors de notre opé- ration de Noël puisque de nouveaux commerces ont décidé d’adhérer à l’association” indique le prési- dent de l’Unyon (avec un y), asso- ciation de commerçants valda- honnaise. Toutefois, cette embel- lie ne cache pas certaines difficul- tés (lire par ailleurs). L’Unyon regroupe 45 commerces dont six nouveaux : Super U, L’île aux trésors, Cannelle, L’Etna, Cycles William, Aurélie Coiffure. “Grâce à une cotisation de 25 euros (par mois), nous avons réalisé un jeu de grattage pour 10 euros d’achat qui a permis de faire dépenser 8 000 euros dans nos commerces. Des sommes étaient attribuées avec un bon d’achat à dépenser dans un commerce. Notre but : que les clients franchissent les portes de tous les magasins” dit le président épau- lé par Cédric Couvreur (Le Moulin à Légumes), Annie Mourot (L’Écrin du Val), Estelle Jacqué (Le Comp- toir informatique), Angé- lique Bandelier (Renault) et Nico- las (La Serre au jardin). Quand d’autres associations se plai- gnent ou se déchirent, L’Unyon affiche une cohésion : “Nous sommes 13 magasins de prêt-à-porter com- me moi. 7 sont dans l’association et on s’entend très bien” témoigne

Économie S.I.S., le poumon économique d’une ville, d’une région Pour ses 20 ans en 2018, la société S.I.S. basée à Valdahon et Avou- drey atteindra la barre des 1 000 salariés ! Spécialisée dans le luxe, la firme bat les records de croissance. Elle lance à Étalans la construc- tion d’une nouvelle usine.

à la ré-industrialisation accordée par l’État, lui permettant de se développer à Valdahon, dans l’ancienne usine Tech- notime. 300 emplois avaient alors pu être créés. Depuis, les locaux ont été agrandis pour répondre à la demande. Surtout, elle est parvenue à former des salariés grâce à son école en interne (E.M.A.) et à les garder en proposant de nombreux avantages. Pour la compa- raison, elle a plus embauché que Peu- geot ! Ici, c’est du management à la Sili- con Valley avec la réussite économique en prime : + 40 % de croissance entre 2015 et 2016. En 2018, pour les 20 ans de S.I.S. basée à Valdahon et Avoudrey, ils seront envi- ron 1 000 salariés dont 80 % sont des femmes. Beaucoup ont choisi ce tra- vail après reconversion. La quasi-tota- lité des postes proposés le sont en C.D.I. L’effectif était de 377 personnes en 2012. Cinq ans plus tard, la barre des 750 est atteinte. Les salariés d’Avoudrey (environ 325) et Valdahon (autant de personnes) béné- ficient depuis 2016 d’un nouveau res- taurant où ils peuvent déjeuner équi- libré et bon pour des prix défiant tou- te concurrence, une crèche pour ceux de Valdahon, une salle de sport… La socié- té développe ces services pour séduire ses employés dont la majorité est payée au S.M.I.C. Si Valdahon se développe, c’est grâce en partie à ce nouveau poumon économique. Cette progression à deux chiffres de la croissance de S.I.S. est toutefois dépen- dante de l’activité du luxe, un secteur en quête de repères notamment pour le cas de l’horlogerie. n Mardi 30 mai, réunion d’information col- lective sur les emplois proposés. Une formation est assurée dans l’école de maroquinerie interne (E.M.A.). Expé- riences et diplômes non exigés. Information : recrutement@sis-fr.com

S ans doute l’une des plus belles success-story économique du Haut-Doubs voire de la gran- de région. La société S.I.S. spé- cialisée dans le luxe avec la maroqui- nerie, la gainerie et les bracelets de montre, confirme son insolente pro- gression. En 2014, son chiffre d’affaires atteignait la barre des 48 millions d’eu- ros, contre 36 millions en 2013 et 31 mil- lions en 2011. En 2017, elle lance la créa- tion d’une nouvelle usine à Étalans et continue d’embaucher en C.D.I. Début avril, la firme recherchait des assem-

bleurs en maroquinerie, un coupeur, un technicien qualité et un animateur méthodes. Fin mai, elle organise une réunion d’information collective (lire plus bas). Installée à Avoudrey et Valdahon, la fir- me - qui possède une base en Chine et à Madagascar - est devenue le fleuron de l’économie locale. Elle est partie de loin ! Présidée par Christian Parrenin, dirigée par Jean-Pierre Tolo, S.I.S. est parvenue à convaincre les grands don- neurs du luxe à lui confier du travail. Elle avait reçu en 2011 la première aide

prises peuvent défiscaliser” ajoute le président, bon commerçant pour le coup. Les projets de l’association se poursuivent en 2017 avec

“5 nouveaux adhérents.”

l’élaboration de leur magazine tri- mestriel distribué à 6 000 exem- plaires, la braderie fin août et la quinzaine commerciale à Noël. “On recherche une activité pour le début du printemps…” conclut l’Unyon en quête d’événements pour bou- ger Valdahon. n

Pour assurer son développement, S.I.S. a notamment fondé une école de formation. (photo S.I.S.).

Évolution du nombre d’entreprises à Valdahon, avec les auto-entrepreneurs (source J.D.N.).

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