Journal C'est à dire 230 - Mars 2017

É C O N O M I E

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“Nous voulons retrouver l’A.D.N. de Péquignet” Suite à la mise en liqui- dation le 30 novembre dernier, le tribunal de com- merce de Besançon a confié le 1 er mars la socié- té Péquignet aux mains de quatre associés, anciens salariés de l’entreprise. Une nouvelle page s’ouvre pour la marque fondée en 1973 par Émile Péquignet. Inter- view de Dani Royer, son nouveau président. Horlogerie

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C’ est à dire : Quatre dossiers avaient été déposés devant le tri- bunal de commerce de Besan- çon. Le vôtre a été préféré. Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence ? Dani Royer : L’élément déclen- cheur a sans doute été le fait que notre dossier était le seul qui proposait une reprise de l’ac- tivité globale de l’entreprise : ses locaux, son activité de pro- duction, son S.A.V., et on garan- tissait la pérennité de la marque Péquignet dans le temps. Càd : Comment est né ce pro- jet à quatre ? D.R. : Il a fallu nous décider très rapidement. Les quatre repreneurs travaillent ici depuis 4 ans pour le plus récent et 19 ans pour le plus “ancien”. Entre nous, on s’est dit : soit on va voir ailleurs pour retrouver un emploi, soit on monte un projet de reprise. La réflexion a été rapide, en à peine un jour. On s’est dit tous les quatre qu’on ne pouvait pas laisser partir Péquignet comme ça et on vou- lait prouver qu’on pouvait tou- jours faire des choses en Fran- ce en matière d’horlogerie. Nous avons repris cette entreprise par respect pour la marque et par respect pour ce qu’a fait C’ est en cherchant le moyen de répondre au mieux aux besoins du marché des primo-accédants que Lionel Jacquet, président de la socié- té Haut-Doubs Créer Bâtir, a eu l’idée de la “Maison Kamé- léon.” Derrière ce nom original, il a imaginé un concept qui per- met aux futurs acquéreurs de configurer une maison de cent mètres carrés habitables en fonc- tion de leurs goûts. Du clé en main proposé à un prix unique très compétitif. Tout se passe sur Internet, sur le configurateur de la Maison Kaméléon. “En quelques clics, où qu’elle se trouve, une personne peut habiller et personnaliser de façon ludique l’enveloppe exté- rieure de sa maison en choi- sissant la forme du toit, la cou- leur des menuiseries et des

Dani Royer, à droite, avec Antoine Commissione, un des quatre associés.

riés sur les 38 qui tra- vaillaient là ? D.R. : C’est le maximum que l’on pouvait reprendre pour que notre projet soit viable. Nous avons été obligés de calculer au plus juste toutes les dépenses. Tous les autres salariés sont accompagnés dans le cadre de la liquidation. Avec cette nou- velle organisation, nous avons été obligés d’amener beaucoup de polyvalence pour chaque per- sonne.

Émile Péquignet. C’est pour tout ça qu’on travaille dur depuis le début du mois pour réussir notre pari. Càd : Où voulez-vous emme- ner cette entreprise ? D.R. : Nous nous appuyons sur ce qui a été fait dans le passé, sur les fondamentaux de la marque, mais avec une néces- saire période de transition pour déployer notre projet. Nous continuons à commercialiser les produits existants pour pouvoir

temps seulement, même si ça se prépare maintenant, que nous songerons à lancer de nouvelles lignes de produits. Nous avons déjà commencé à y travailler. Càd : Quel marché visez- vous ? D.R. : Au-delà de nos 150 clients actifs sur la France, nous relan- çons nos réseaux de distribu- tion aux Pays-Bas, en Angle- terre, en Belgique, au Luxem- bourg, avec un agent qui s’oc- cupe de ces secteurs. Et dans un second temps, nous relan- cerons le grand export avec la Russie ou encore le Japon, mais nous ne voulons surtout pas griller les étapes. Càd : Maintenez-vous le Calibre royal dans votre catalogue ? D.R. : Le Calibre royal figure dans notre collection. Après quelques soucis dans le passé, nous l’avons fiabilisé, il n’a plus de problèmes et il fait partie de la maison Péquignet. Pour le reste, nous prévoyons à plus long terme de décliner la ligne

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Càd : Avec le peu de recul que vous avez, cette reprise est-elle encourageante ? D.R. : On y croit, tous les salariés y croient. L’étape 1 qui consistait à rassurer nos distri-

dans un second temps en déployer de nou- veaux. Une liquida- tion, ça impacte for- cément. Il faut com- mencer sur le plan commercial par ras- surer tous nos distri-

Moorea pour lui redonner de l’A.D.N. historique, et remettre au goût du jour d’autres lignes emblématiques de la marque. Càd : Avec quels fabricants comptez-vous travailler ? D.R. : Un de nos objectifs est de nous appuyer sur le savoir- faire local. Nous comptons bien renforcer nos partenariats avec les entreprises régionales et trouver avec elles un terrain d’entente gagnant-gagnant. Nous croyons fortement au savoir-faire français en matiè- re d’horlogerie.

Càd : Vous êtes donc raison- nablement optimistes ? D.R. : Nous nous sommes fixés pour cette année et l’année pro- chaine des objectifs atteignables, qui ne sont pas démesurés. Et si on atteint ces premiers objec- tifs, alors on pourra songer à renforcer l’effectif. Il nous manque juste encore de la noto- riété. On n’a pas les moyens de se tromper, mais on y croit for- tement. n

“Nous croyons fortement au savoir-faire français.”

buteurs et leur dire que nous sommes toujours là et qu’on a besoin d’eux pour arriver à nos fins. Càd : Vous semblez prudents. Est-ce la raison pour laquel- le vous n’avez pas pu reprendre plus de 16 sala-

buteurs pour se refaire un socle solide est en passe d’être réus- sie. Nous voulons retrouver l’A.D.N. de Péquignet. Nos 150 distributeurs sur toute la Fran- ce sont déjà pour la plupart ras- surés de voir qu’ils ont affaire aux mêmes interlocuteurs qu’avant. C’est dans un second

Propos recueillis par J.-F.H.

Morteau La Maison Kaméléon, une innovation Haut-Doubs Créer Bâtir

Le constructeur de Morteau propose à ses clients de confi- gurer leur future maison en quelques clics sur le web.

façades. 1 500 combinaisons sont possibles !” annonce Lionel Jac- quet qui démontre par son pro- jet que l’on peut encore appor- ter de l’innovation et de l’origi- nalité dans son métier. Il a d’ailleurs testé le site Inter- net auprès des gens de la pro- fession. “Ce qui ressort, c’est le côté ludique et innovant.” Une fois le choix effectué sur le web, l’acquéreur rencontre à sa demande les professionnels de Haut-Doubs Créer Bâtir pour finaliser l’opération. La configuration et le prix ne sont pas les seuls atouts de la Maison Kaméléon. “Elle répond aux normes actuelles en termes d’économies d’énergie. Ce sont des maisons connectées équipées de domotique. Nous avons veillé à proposer un bon niveau de prestations” poursuit Lionel Jac- quet. Le permis de construire

Maison Kaméléon, l’idée va vous séduire !

de la première Maison Kamé- léon a été déposé. Pour mener à bien son projet et développer son configurateur, le constructeur de maisons indi-

viduelles a fait appel à l’agence de communication Publipresse qui a réalisé ce site Internet ori- ginal. “C’est une façon pour moi de rappeler qu’il y a des savoir-

conclut l’entrepreneur. Maison Kaméléon, l’idée va vous séduire ! Alors en attendant ren- dez-vous sur le site www.mai- son-kameleon.fr. n

faire innovants dans le Haut- Doubs. Ce sont des gens d’ici qui ont conçu cet outil de commu- nication, ce sont des gens d’ici qui vont construire ces maisons”