Journal C'est à dire 230 - Mars 2017

É C O N O M I E

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L’autre vie des produits de luxe Avoudrey Au lieu de jeter les peaux obsolètes utilisées pour confectionner des bracelets de montre ou de maroquinerie, S.I.S. les transforme en articles du quotidien offerts en cadeau aux salariés. C’est social et durable.

S ans doute en ont-elles rêvé. Chaque jour, les salariés de S.I.S., en majorité des femmes, confectionnent avec passion, amour, des produits maroqui-

niers destinés aux plus grandes marques. Dans leurs mains tran- sitent des sacs à main, porte- feuilles, articles en cuir, bra- celets de montre. Les produits manufacturés se trouveront pla-

ce Vendôme ou sur les étals des plus grandes firmes de luxe. ça fait briller les yeux. Seul pro- blème, peu d’employées du site d’Avoudrey ou de Valdahon ont un produit de ce type au poi- gnet ou à la maison. Question de budget, évidemment. Cer- tains des produits confection- nés ici valent bien plus qu’un salaire mensuel moyen. S.I.S., environ 700 salariés répar- tis sur deux sites, a trouvé une parade. Grâce à son incubateur d’innovation qui travaille sur la recherche de matière, la tech- nologie, elle développe un prin- cipe responsable et durable. Explications : “Plutôt que de jeter les peaux obsolètes non iden- tifiées par le client, nous les valo- risons à destination des sala- riés” témoigne un représentant de l’entreprise. Par obsolète, il faut entendre une peau suite à des chutes, ou restée trop long- temps dans les ateliers, ou enco- re présentant quelques défauts quasi-invisibles. Les peaux, souvent de vache, sont travaillées dans l’une des usines détachées de S.I.S. en Chine ou à Madagascar : “Cela

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niques, et les nouvelles ten- dances. À noter qu’il s’agit d’une marque blanche, sans aucun but commercial. La société industrielle, qui pro- jette d’atteindre la barre des 1 000 salariés d’ici 2018 pour son 20ème anniversaire, mesu- re l’importance du social. Après avoir créé une crèche d’en- treprise, un restaurant, une sal- le de sport, S.I.S. s’échine à valo- riser le travail de ses salariés. Une manière d’en attirer d’autres. Car d’ici la fin de l’an- née, elle doit recruter 80 per- sonnes à Valdahon. À noter que le début des travaux sur le futur site d’Étalans est imminent. n E.Ch.

nous permet de faire travailler ces sites de production lorsqu’il y a des baisses de production, l’été par exemple, quand nos clients sont fermés. Nous offrons ainsi ces produits à nos salariés

cahier en cuir, un set de 4 tasses gainées de cuir, un sac à main” explique une salariée. La société valdahonnaise peut se permettre cette valorisation parce que c’est elle qui maîtri-

se le processus de fabri- cation et surtout, la technique lui appar- tient. Les firmes pas- sant commande n’ont pas la propriété. S.I.S. s’est inventé “une marque” virtuelle à

en cadeau de Noël. C’est un cercle ver- tueux” témoigne un représentant de S.I.S. Cela évite également de mettre en chôma- ge partiel les salariés des usines détachées.

“J’ai choisi un sac à main.”

Au mois de juin, sur la boutique e-shop de l’entreprise, tous les employés d’Avoudrey et Valda- hon choisissent un ou plusieurs cadeaux. “J’ai par exemple com- mandé l’an dernier un protège-

usage interne : Brutus dog’s. Elle permet de présenter aux clients, sous ce label Brutus dog’s, les nouveaux procédés de fabrication, les nouvelles matières, les nouvelles tech-

Exemple de valorisation : ces pièces réalisées par les salariés avec des peaux qui devaient partir à la poubelle.

L’enquête sur le service dermatologie du C.H.R.U. dévoilée Santé L’Agence régionale de santé rejette les dénon- ciations du Professeur Humbert, ex-chef de service, sur des chimiothérapies prétendues non réglementaires ou trop importantes.

L e journal La Presse Bisontine, mardi 14 mars, fut le premier à évoquer l’inspection de l’Agence régionale de santé au sein du service dermatologie du C.H.R.U. de Besançon. Le Professeur Philippe Hum- bert, ex-chef de service, dénon- çait (et dénonce toujours) la non- conformité des réunions de concertation pluridisciplinaires (R.C.P.) qui ont conduit selon lui à une augmentation du nombre de chimiothérapies dont ont été qu’ils auraient pu être soignés par d’autres options thérapeu- tiques. Les R.C.P. sont celui lui non conformes car ces réunions pour les cancers cutanés car ne comportaient ni chirurgien ni radiothérapeute, leur présence étant obligatoire. “Il est fantai- siste de suggérer que le C.H.U. aurait multiplié artificiellement les chimiothérapies, au détriment de la chirurgie, pour figurer en meilleure place dans le palma- rès des hôpitaux. Il est faux aus- si d’écrire que l’hôpital aurait traité autant de chimiothérapies en dermatologie que l’Institut victimes des patients, des négligences et trai- tements non-contrôlés ayant conduit au décès d’une patiente. Selon le praticien, des malades ont été traités par des chimiothérapies alors

Gustave Roussy à Villejuif. En 2016, 106 patients ont été suivis en chimiothérapie en dermato- logie au C.H.U. de Besançon” argumente la direction de l’hô- pital. Ces informations font suite au mauvais climat affectant le ser- vice dermatologie depuis près de trois ans, qui ont conduit à la démission de son chef de servi- ce, le P r Humbert. Ces dénonciations, en plus de celles de manquement aux obli- gations de soins et de maltrai-

tance de malades, ont abouti à deux missions d’inspection ordonnées par le directeur général de l’Agence régionale de santé Bourgogne- Franche-Comté, l’une en novembre 2015, l’autre

“L’Agence tient à rassurer pleinement les patients.”

en septembre 2016. Une synthèse de ce rapport a été livrée mercredi 22 mars. L’A.R.S. indique que 63 dossiers ont été expertisés par un inspecteur, un médecin inspecteur de santé publique de l’agence, deux pro- fesseurs universitaires prati- ciens hospitaliers, spécialistes en dermatologie, dont un com- pétent en oncologie, tous deux attachés à des C.H.R.U. situés hors de la région. La conclusion est la suivante : “L’enquête des experts conclut que les défauts dans l’organisation et le fonctionnement des réunions

Le traitement des mélanomes au C.H.R.U. de Besançon visé par une enquête. 63 dossiers examinés. Pas de faute conclut l’A.R.S.

de fonctionnement” , l’A.R.S. admet en effet que les R.C.P. n’étaient pas conformes. Le médecin a permis à la direction de l’hôpital, en janvier 2016, de découvrir ces dysfonctionne- ments, laquelle direction avait exigé au chef de pôle (le P r Aubin) et au réseau Oncolie le respect des règles. Ce qui veut dire que des patients ont subi des effets lourds de chimiothé- rapies. n

de concertation pluridiscipli- naires (R.C.P.) relevés au cours de la précédente mission de novembre 2015 ont été depuis corrigés. Des signalements por- taient également sur des prises en charge hors R.C.P. : ils se sont révélés soit infondés soit focali- sés sur des éléments sans inci- dence sur la prise en charge des patients. Au terme de ses inves- tigations, la mission d’inspection relève donc que les cas de prise

en charge signalés par l’ancien chef du service ne sont pas de nature à justifier la gravité des accusations publiques qu’il a for- mulé à l’égard de ses confrères. Sur la base de ce rapport, l’A.R.S. Bourgogne-Franche-Comté a donc décidé de saisir la chambre dis- ciplinaire du conseil régional de l’Ordre des médecins pour infrac- tions au code de déontologie médicale. Après s’être astreinte au silence dû au respect de l’en-

quête puis de la procédure contra- dictoire, l’Agence tient à rassu- rer pleinement les patients et leurs familles quant à la qua- lité et à la sécurité des soins offerts par le service de derma- tologie du C.H.U. de Besançon” dit l’Agence. Le P r Humbert se décrit com- me un lanceur d’alerte. Il s’éton- ne et déplore que l’A.R.S. enga- ge des poursuites à son encontre. En évoquant le terme de “défauts

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