Journal C'est à dire 230 - Mars 2017

D O S S I E R

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A ujourd’hui chef-lieu d’un canton élargi et ville principale d’une communauté de communes por- tée à 43 communes, Maîche pour- suit sa croissance démographique qui ren- force son statut de bourg-centre au même titre que Morteau. “Il est évident que com- me d’autres villes de l’Arc jurassien, ce dyna- misme est en grande partie dû à l’attrac- tivité de la Suisse” explique le maire Régis Ligier qui souligne notamment l’arrivée de nouveaux administrés venus d’autres dépar- tements comme le Nord, les Vosges, la Mosel- le… “Mes prédécesseurs ont également mis en place une politique de développement des lotissements qui ont permis à beaucoup de ménages venus notamment d’autres communes des environs de construire leur maison” , ce qui a, ajoute-t-il, eu l’autre avantage d’apporter de nou- velles recettes fiscales à la commune. Ce développement s’est accompagné de l’émergence de nombreux équipements comme la maison de la santé, le pôle famil- Grandir et anticiper La ville compte aujourd’hui 4 400 habitants. Une croissance importan- te de plus d’un millier de personnes, soit 25 % depuis la fin des années soixante, et notablement accentuée depuis une vingtaine d’années. Cet- te évolution a de multiples explica- tions et oblige les élus à anticiper. Maîche

Le P.L.U., un outil Depuis la forte augmentation de population connue après la seconde guerre mondiale, Saint-Hippolyte n’a cessé de perdre des habitants. De 1 277 habitants en 1968, ils sont passés à 953 aujourd’hui. L’élaboration du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) est l’occasion d’en analyser les causes et de trouver des solutions. Saint-Hippolyte

E n charge du dossier au sein du conseil municipal, Boris Loichot ne cherche pas à minimiser ces chiffres qui représentent une chute de 30 % de la population en 50 ans et un passage sous la barre symbolique des 1 000 habitants : “Le phénomè- ne est général en milieu rural, d’au- tant plus que nous ne sommes pas à proximité immédiate de villes qui attirent des habitants dans leur péri- phérie. C’est vers ces villes, petites ou moyennes, que se concentrent aujourd’hui les zones habitées.” Leur nôtre le nombre de ménages est stable, la taille moyenne de ceux-ci est pas- sée de 3,25 personnes en 1968 à 1,99 personne aujourd’hui…” poursuit l’élu qui évoque aussitôt la solution souvent entendue de créer des lotis- sements : “Oui, c’est un des leviers pour gagner des habitants. À court terme. Aujourd’hui, 20 habitations vont nous apporter 50 à 60 personnes mais dans 15 ans, elles ne seront plus que la moitié pour diverses rai- attractivité économique notamment est essentiel- le pour cette évolution démographique. “Il faut ajouter que même si dans une commune comme la

sons, sans oublier également le risque de ne créer que du résidentiel avec des gens qui habitent là mais n’y vivent pas vraiment.” La nuance est d’importance. Dans le cadre de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.), les élus de la cité de caractère blottie au confluent du Doubs et du Des- soubre réfléchissent aux axes de développement possibles et durables : “La mixité de l’offre de logement en est un : nous devons être en mesure d’offrir un parcours rési- dentiel complet à savoir pouvoir loger re, voire construire ou acheter une maison s’il le souhaite.” Des oppor- tunités que les habitants existants ou potentiels doivent trouver dans le parc privé ou public afin de se fixer dans la commune. “Dans les deux cas, l’existence de biens réno- vés est un atout qui garantit la loca- tion pour les bailleurs.” Reste à trou- ver des terrains constructibles… pas simple ici. “La plupart sont pri- vés, ce qui ne doit pas empêcher un jeune qui quitte le foyer familial pour s’installer puis qu’il puisse plus tard trouver quand il est en couple un appartement plus grand et plus d’espace enco-

Dans une commune qui grandit, les services doivent pouvoir répondre à cette croissance démographique.

Les leviers pour agir sont identifiés.

le, la piscine, bientôt une nouvelle école publique, autant d’infrastructures qui répondent aux attentes actuelles des habi- tants et renforcent l’attractivité de la ville, même si la capacité de certains équi- pements doit être évaluée au regard de

velles en répertoriant ce qu’on appelle les dents creuses, des zones qui pourraient accueillir de nouveaux bâtiments.” Là pour- raient sortir de terre des maisons indivi- duelles mais hors des grands lotissements privilégiés hier ainsi que de petits collec- tifs, “même si en la matière Maîche est déjà bien pourvue entre le parc public et le parc privé.” Pas de chiffre précis fixé dans la tête des élus quant à la population maxi- male à ne pas dépasser mais des principes auxquels tient le maire actuel comme de vouloir préserver aussi les terres agricoles, “cette activité étant un élément essentiel de la vie locale.” n D.A.

l’augmentation du nombre d’ha- bitants donc d’usagers potentiels. “La question que nous devons nous poser est aussi celle de savoir si nos services sont toujours adap- tés” poursuit Régis Ligier qui

Avoir des services

adaptés à la population.

évoque une autre anticipation nécessaire. “Dans le cadre du Plan Local d’Urbanis- me, nous avons aussi dû étudier les pos- sibilités d’implanter des constructions nou-

Secteur Orchamps-Vennes Quand la deuxième couronne tresse ses lauriers

Top 10 des communes françaises Valdahon explose la barre des 5 000 habitants Avec 5 344 habitants, Valdahon figure dans le top 10 des communes de France les plus dynamiques en augmentation de population. Avec un bémol…

P as une semaine ne pas- se à Avoudrey sans que le maire ne réponde à des personnes désirant s’installer ici. “Il y a la proxi- mité avec la Suisse et le terrain moins cher. Nous avons surtout trois belles entreprises que sont Amiotte-Suchet, S.I.S. et les Affi- neurs Réunis, sans compter notre gare” témoigne Joël Barrand en bon V.R.P. de sa commune. Avoudrey, dont la particularité est de posséder autant d’em- plois que d’habitants, est enco- re loin de la barre des 1 000 habitants (892). “Le but n’est pas d’aller trop vite” témoigne le maire. Installés dans l’axe de la rou- te des Microtechniques, Orchamps-Vennes, Avou- drey, Flangebouche, Étray, ont fortement gagné en population. Le prix du ter- rain, moins cher qu’à Mor- teau, n’explique pas tout.

A près avoir flirté avec la barre symbolique des 5 000 habitants en 2009 (exactement 4 938), Valdahon dépasse cet- te fois largement ce seuil avec 5 344 habitants comptabili- sés en 2014. En 1999, les Val- dahonais étaient 4 027 et 1 779 en 1960 soit 3 565 de moins qu’aujourd’hui. Inuti- le de dire que le nouveau chef- lieu de canton endosse par- faitement son rôle de moteur du plateau même si Vercel (1 522 habitants) progresse également (+ 0,71 % par an). Le développement d’un lotis- sement de 90 maisons (rou- te d’Étray) combiné à un prix du terrain maîtrisé par la commune a incité de nom- breuses familles à investir à Valdahon. Dernièrement, ce sont des immeubles qui ont vu le jour. Ils bouchent les dents creuses au centre-vil- le offrant par la même occa- sion de nouveaux logements en accession à la propriété ou en location. “Malgré cette offre nouvelle, les locations d’ap-

partements fonctionnent très bien ici. Dès qu’un apparte- ment est vide, il est rapide- ment reloué” rapporte un pro- fessionnel de l’immobilier. Le positionnement de Valdahon, entre Besançon et la Suis- se, le développement de S.I.S., font partie des atouts. Pour autant, Valdahon doit se méfier du revers de la médaille. Dans cet afflux de population, de nombreux arri- vants “sont des retraités qui quittent le Haut-Doubs pour vivre en ville, près des ser- vices, des médecins” indique un conseiller municipal. Afflux de population ne rime pas avec jeunesse. De nombreux villages du pla- teau, bien souvent installés en bord de la R.N. 57 ou de la route des Microtechniques, suivent le même chemin. Éta- lans (1 236 habitants, + 1,7 % par an), Orchamps-Vennes (2 047, + 2,1 %), Étray (265, + 7,6 %) ou encore Voires dont la population est passée de 57 à 91 habitants en 5 ans, en sont quelques exemples. n

La majorité des villages installés sur l’axe de la route des Microtechniques gagnent en population.

laire rénové, sa future maison médicale, sa gare, son accès faci- le avec la route des microtech- niques, la commune ne devrait pas avoir de difficulté à les com- mercialiser. Les autres villages du secteur surfent sur la même vague. Étray, voisine de Valdahon, explose avec 265 habitants (+ 7 %). Flangebouche (737 habi- tants, + 2 %) croit par exemple plus vite que Fuans (486 habi- tants, + 1,4 %) alors que

Guyans-Vennes devrait confir- mer sa bonne forme puisqu’un nouveau lotissement se lance (807 habitants, + 2 %). Orchamps-Vennes (2 047 habi- tants, + 2 %) demeure l’une des locomotives du Pays des portes du Haut-Doubs. Pierrefontaine-les-Varans et Vercel, à la marge géographi- quement de la route des Micro- techniques, plus éloignés de la Suisse, grandissent moins vite que leurs voisins (1 404 habi-

tants, + 1 % pour le premier, 1 522 habitants, + 0,7 %). À noter que Laviron perd en popu- lation avec 5 habitants en moins (342) comparé au dernier recen- sement. Pour la communauté de com- munes de Pierrefontaine-Ver- cel, une commune explose les données : c’est Verrière-du-Gros- bois avec + 12,5 %. Un chiffre à relativiser puisque la popu- lation passe de 21 à 38 habi- tants. n

La commune va toutefois enga- ger en 2018 la construction d’un nouveau lotissement à l’entrée du vil- lage en venant

“Toutes les semaines des demandes.”

de Vercel. Trente maisons seront créées - sur plusieurs années - avec un prix du terrain fixé à 75 euros du mètre carré. Avec son groupe scolaire, le périsco-

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