Journal C'est à dire 229 - Février 2017

L E P O R T R A I T

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Rosureux

Une nouvelle vie après une greffe de rein

“J’ ai fait ce choix il y a tout juste deux ans en début d’an- née 2015” se sou- vient-elle. Le début d’un long processus avec des hauts et des bas. “Il a d’abord fallu faire un bilan complet, très complet même. Les médecins veulent en effet être sûrs d’implanter un nouvel orga- ne sur une personne saine et donc minimiser les risques de rejet.” Se pose alors la question du don- neur. Attendre comme tant d’autres le rein d’une person- ne décédée qui aura choisi de son vivant de faire ce geste ou avoir recours comme c’est pos- sible en pareil cas à un donneur vivant : “Olivier, mon ex-mari et père de notre fille, s’est sponta- nément proposé de me donner un de ses reins” se souvient-elle. Il a alors subi comme elle tout une batterie de tests au fil des mois jusqu’au verdict des spé- cialistes refusant le prélèvement à cause d’une artère trop gros- se sur ce rein et donc un risque qu’ils n’ont pas voulu courir. Pas d’autre donneur vivant possible, il a donc fallu s’inscrire com- me tant de patients en attente sur la liste de l’agence de bio- médecine. Tout va finalement aller très

Pendant 22 mois, Sophie Minotto a dû subir toutes les nuits des séances de dialyse à la maison. Une situation éprouvante due à une maladie héréditaire touchant ses reins, la polykystose. Quand le néphro- logue lui a proposé la greffe, elle n’a pas hésité.

Zoom Don d’organes :

tous présumés donneurs E n France, la loi indique désormais que nous sommes tous présumés donneurs, c’est-à-dire donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé. Donc si vous ne souhaitez pas donner vos organes et vos tis- sus après votre mort, le principal moyen pour vous y opposer est de vous inscrire sur le registre national des refus (www.regis- trenationaldesrefus.fr). Vous pouvez également faire valoir votre refus par écrit et confier ce document daté et signé à un proche. En cas d’impossibilité d’écrire et de signer vous-même ce docu- ment, deux témoins pourront attester que le document rédigé par une tierce personne correspond bien à l’expression de votre souhait. Sinon, vous pouvez communiquer oralement votre opposition à vos proches qui devront en attester auprès de l’équi- pe médicale. Une retranscription écrite des circonstances de l’ex- pression de ce refus sera réalisée. Il vous reviendra de le signer. n

Sophie Minotto a été greffée du rein en novembre dernier après des mois d’examens et d’attente.

vite, quelques semaines à pei- ne avant le coup de fil reçu un soir de novembre dernier à 23 heures : “J’étais déjà bran- chée pour ma dialyse de la nuit.

raison ou pour une autre” note- t-elle. Sinon, en pareil cas, le greffon ne lui aurait pas été attri- bué. Quatre heures plus tard, voilà donc Sophie Minotto avec

15 jours à l’hôpital, visites qui s’espaceront avec le temps. Aujourd’hui greffée avec ce nou- veau rein, elle sait pourtant que l’opération ne lui permet qu’une dizaine d’années de tranquilli- té. C’est la durée de vie moyen- ne de ce nouvel organe trans- planté. “Alors il faudra revenir aux dialyses quotidiennes ou opter pour une nouvelle gref- fe.” Avec l’espoir que d’ici là, le don soit plus largement entré dans les mœurs. n D.A.

un nouveau rein, issu d’un donneur décédé et ano- nyme comme l’exige la loi. “Je n’ai pas fait de rejet mais je suis restée hos- pitalisée 21 jours pour être bien surveillée et éviter

Il a fallu tout arrêter, appe- ler une ambulance et par- tir en urgence pour Besan- çon.” Après des heures de nouveaux tests médicaux, de radios et de prépara- tion, la greffe est effectuée.

La greffe n’est pas garantie à vie.

toute complication.” La sur- veillance a été poursuivie ensui- te avec des rendez-vous tous les

“Heureusement que je n’avais pas la grippe ou que je n’étais pas sous antibiotiques pour une

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