Journal C'est à dire 229 - Février 2017

É C O N O M I E

34

Villers-le-Lac “Nous sommes en train de relever cette entreprise” I.S.A. France s’appelle désormais Axon’ Nanotec. Reprise avec un effectif réduit à 45 salariés, la société de Villers-le-Lac devrait rapidement retrouver le che- min de la croissance. Le point avec son responsable, Philippe Truchot.

C’ est à dire : Est-ce que la sérénité est revenue dans les ateliers après plu- sieurs mois de turbulences et d’incertitudes ? Philippe Truchot : On est serein dans le sens où on a retrouvé avec le groupe Axon’ un actionnaire avec qui on est en train de repositionner les fon- dements et redéfinir une vraie stratégie de développement. On ne fonde désormais plus notre stratégie sur un seul secteur d’activité. Nous sommes en train de mener à bien la diversifica- tion que nous aurions voulu enta- mer il y a une dizaine d’années. Càd : L’entreprise I.S.A. Fran- ce, qui a toujours une exis- tence juridique est entrée dans sa phase de liquidation. En quoi consiste cette étape ? P.T. : Au 21 décembre dernier, quand le tribunal de commerce a confié àAxon’ la reprise d’I.S.A., 25 salariés ont été licenciés. I.S.A. France a officiellement démar- ré sa phase de liquidation le te phase peut encore durer un ou deux ans. Le fruit de ces ventes servira notamment à payer les créanciers. Càd : Une autre entreprise locale, V.P. Plast, était sur les rangs pour reprendre I.S.A. Pourquoi le projet Axon’ a été préféré selon vous ? P.T. : Il y avait deux bons pro- jets, mais l’un était avec 45 sala- riés et l’autre avec 37 seulement. Les salariés qui avaient enten- du parler d’aller travailler aux Fins ou à Valdahon si V.P. Plast avait repris avaient peut-être 18 janvier dernier. Il s’agit notamment pour I.S.A. de se séparer de tout le foncier qu’elle possède autour de l’usi- ne ainsi que de quelques maisons. Cet-

P.T. : Non, elle n’est pas tour- née, ça reste notre métier de base et on continuera à en fai- re. On va juste faire croître notre chiffre hors horlogerie. L’objec- tif est de passer de 70 à 40 % d’horlogerie dès cette année. Càd : Que représentent les 60 % restants actuellement ? P.T. : Nous travaillons pour des clients qui font des biens d’équi- pements (compteurs d’eau par exemple) ou des pièces d’élec- trovannes. Nous réalisons éga- lement en grands volumes des composants pour le secteur de la cosmétique. Ce marché pro- metteur va nous permettre de remonter en charge dès cette année. Nous travaillons égale- ment un peu pour le médical en fabriquant, par exemple, des barillets de pistolets pour la chi- rurgie cardiaque. Càd : Que deviennent les 25 salariés licenciés au moment de la reprise ? P.T. : Il y a une commission de suivi pour eux, ils sont suivis de près. Certains ont manifesté leur souhait d’aller travailler dans d’autres unités du groupe. Et ici, nous regardons déjà pour en réembaucher quelques-uns. Nor- malement 5 personnes très pro- chainement. Càd : Cela signifie que les perspectives sont plutôt bonnes ? P.T. : Nous serons certainement sur un chiffre d’affaires supé- rieur aux prévisions dès cette année. La Chine, par exemple, a passé des commandes tardi- vement, ce qui nous redonne de l’activité supplémentaire. L’ob- jectif pour 2017 était de réali- ser un chiffre d’affaires de 4 mil- lions d’euros. Si ce chiffre est supérieur, il faudra reconstituer de nouvelles équipes. C’est en effet une bonne nouvelle. On

également peur de la casse socia- le. Et comme Axon’ était déjà un de nos clients, ça a facilité les choses et permis de construire un beau projet. Càd : Pourquoi le projet industriel précédent avec les actionnaires de Hong Kong n’avait pas abouti ? P.T. : Disons qu’il n’a pas abou- ti pour I.S.A. France, car les autres unités du groupe I.S.A. existent toujours à ce jour. Cer- tains virages stratégiques ont certainement trop tardé pour le site de Villers. Le groupe Axon’, spécialiste de l’aéronautique et de l’aérospatial est déjà dans un secteur d’activité différent du nôtre. En plus, on connaissait déjà le groupe Axon’ pour lequel nous avions réalisé un ensemble de machines pour assembler leurs connecteurs (qui équipent notamment un des robots d’ex- ploration qui a été envoyé sur Mars). Axon’ s’est rapproché de nous pour notre bonne connais- sance du très petit. Pour eux, on avait ensuite récupéré la fabri- fabriquait alors jusqu’à 100 mil- lions de mouvements par mois. Du jour au lendemain, nos actionnaires de l’époque ont arrê- té ce produit qui représentait 50 % de notre chiffre d’affaires. Nous avions atteint l’an dernier 33 % de diversification. L’arri- vée du groupe Axon’ nous per- mettra donc de pousser plus loin encore la démarche qui n’était pas allée au bout. Càd : Cela signifie-t-il que la page de l’horlogerie est tour- née pour le site de Villers-le- Lac ? cation de petites pièces découpées. Cette diver- sification avait été enta- mée en 2006 suite à l’ar- rêt brutal de nos très gros volumes de mou- vements horlogers. On

Philippe Truchot, responsable de la filiale Axon’ Nanotec, ex-I.S.A. France.

demande en ce moment à nos salariés d’acquérir une plus gran- de polyvalence. Je crois que la période difficile que nous avons traversée a eu comme effet de ressouder les équipes. Nous sommes en train de relever cet- te entreprise. En 2017, nous sommes en train de reprendre notre souffle. Pour le moment, ça se passe plutôt bien. Et l’objectif, à terme, est de retrouver le même nombre de salariés qu’avant le redressement. Càd : Axon’ Nanotec va conti- nuer à investir ? P.T. : Dès cette année, nous devons remonter le chiffre, réorganiser, consolider. Nous

investissons 200 000 à 300 000 euros dans de nouvelles presses à injecter. Càd : Vous allez conserver cet immense site de 9 000 m2 ? P.T. : Oui. Nous n’avons pas d’autres possibilités de ratio-

Nanotec une visibilité énorme. On peut désormais s’appuyer sur le groupe, son service mar- keting, commercial, etc. Nous pouvons nous décharger sur eux pour de nombreuses tâches et nous concentrer sur ce que nous savons faire ici : la partie la plus technique du travail. On voit immédiatement le potentiel de ce site de Villers-le-Lac si on applique les techniques de l’hor- logerie à l’aérospatial. Désor- mais, avec la force du groupe Axon’, nous sommes connectés à toutes ses filiales et notre potentiel s’élargit de façon expo- nentielle dans le monde entier. Ici, nous avons la technique et la technicité, et avec le groupe nous avons la force commercia- le. n Propos recueillis par J.-F.H.

naliser ce site. Nous sommes déjà allés très loin dans l’optimisation. Notre principal savoir- faire, il est dans le per- sonnel qui travaille ici. Càd : Avez-vous déjà de la visibilité sur les

“Nous concentrer sur ce que nous savons faire ici : la technique.”

années suivantes ? P.T. : Avec une vingtaine de filiales dans le monde et 2 000 collaborateurs, le groupe Axon’ fait pas moins de 70 salons dans l’année. Cela donnera à Axon’

“L’objectif est de passer de 70 à 40 % d’horlogerie.”

PORTES OUVERTES VEND 17 MARS de 16h à 19h SAM 18 MARS de 9h à 16h

Trouvez votre vraie nature …

32,1738%&20

formations aux métiers du cheval, de l’élevage et de l’agriculture Lycée LaSalle Levier 1, Place Cretin 25270 Levier - 03 81 89 58 58 www.lycee-lasalle-levier.org

L’effectif salarié est pour l’instant de 45 personnes. 5 premières embauches devraient intervenir rapidement.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online