Journal C'est à dire 229 - Février 2017

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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Une classe en sursis La Longeville Située en plein cœur de la République du Saugeais, l’école de La Longeville accueille et instruit les élèves de cinq communes environnantes depuis plus de 23 ans. Mais les choses devraient bientôt changer.

En bref…

l Téléthon La commune de Grand’Com- be-Chateleu accueillera le Télé- thon cette année en décembre. Une première réunion publique a eu lieu en mairie le 17 février dernier dont le but était de mettre en place un comité de pilotage pour l’organisation de l’événement. Pour tout ren- seignement : 03 81 68 80 21. l Tourbières Une exposition sur les tour- bières intitulée “Précieuses tourbières du massif du Jura” est à découvrir à la salle des expositions de la mairie du Rus- Dans le cadre des premiers trophées de l’éclairage inno- vant A.F.E.-I.D. Efficience Ter- ritoriale, la Chambre de Com- merce et d’Industrie du Doubs a été distinguée dans la caté- gorie “éclairage intérieur”, pour la réalisation de l’éclairage dynamique de sa salle des conférences “Jean Michel”. Ces trophées ont pour but de valo- riser les démarches innovantes et l’engagement des maîtres d’ouvrage tant en matière de sobriété énergétique que d’ef- ficacité énergétique. sey jusqu’au 5 mars. l Récompense

G illes Magnin-Feysot, maire de Montbenoît et président du Syn- dicat du Pays de Montbenoît, est inquiet. Le R.P.I., ou Regroupement Péda- gogique Intercommunal, situé à La Longeville va sans doute connaître une fermeture de clas- se à la rentrée prochaine. En

tout, un nombre très raison- nable aux yeux du ministère de l’Éducation nationale. En revanche, ça ne passe pas du tout auprès des parents d’élèves qui se mobilisent gran- dement depuis la nouvelle, annoncée mi-février. Ils crai- gnent avant tout un abaisse- ment du niveau d’instruction.

cause : des effectifs d’élèves qui stagnent et dont la moyenne est deçà des quotas fixés par l’État. “Puisque nous ne sommes pas en Zone d’Éducation Prioritaire, le nombre

“Ils ont bien conscien- ce que l’apprentissa- ge se fait différemment à 26 élèves qu’à 23, précise Gilles Magnin- Feysot. Il y a beaucoup d’événements organi- sés comme des sorties

Un dernier recours : obtenir une fermeture conditionnelle.

La mobilisation est visible jusque sur les grilles de l’école.

moyen d’élèves préconisé par classe est de 27 en élémentaire et de 30 en maternelle. Sous ces effectifs, on risque une ferme- ture de classe et si on les dépas- se, on peut espérer une ouver- ture de classe” , explique Gilles Magnin-Feysot. Or, à La Longeville, l’effectif actuel est de 23,4 enfants par classe. C’est pourquoi l’inspec- tion académique préconise la fermeture de l’une des dix classes. Cela ferait passer la moyenne à 26 élèves par clas- se, ce qui reste encore, malgré

piscine, des voyages éducatifs, des rencontres sportives… Les parents d’élèves s’impliquent énormément et sont en colère de voir que seuls les chiffres ont la parole et qu’à aucun moment n’a été pris en compte leur inves- tissement au sein de l’école. Ils sont déçus de ne pas être enten- dus et craignent qu’une telle décision émousse même les meilleures volontés.” Afin de maintenir la classe aujourd’hui en sursis, il faudrait que huit nouveaux élèves vien- nent s’inscrire. Mais actuelle-

ment, il n’est pas question de lotir les villages environnants avant que la station d’épura- tion de Ville-du-Pont ne connais- se un agrandissement néces- saire. Et ce projet ne sera concret que dans deux, voire trois ans. Les villages du R.P.I. que sont Montbenoît, La Longeville, Montflovin, Ville-du-Pont et Hauterive-la-Fresse ne peuvent donc compter que sur l’arri- vée au compte-gouttes de nou- veaux arrivants. Jusque-là, le secteur était dynamisé par le

secteur horloger qui fournissait beaucoup d’emplois aux fron- taliers de la zone. En 23 ans d’existence, le R.P.I. n’a eu de cesse de s’agrandir et de comp- ter davantage d’élèves chaque année. Mais la mauvaise santé du secteur horloger a eu raison des habitants qui ont quitté la région pour tenter leur chan- ce ailleurs. Depuis deux ans, les effectifs de l’école ont stagné et si l’inspection académique s’était montrée conciliante jusque-là, elle appuie aujourd’hui là où ça

fait mal. Il subsiste toutefois un dernier recours : celui d’obtenir une fer- meture conditionnelle. Ainsi, en septembre prochain, un comp- tage pourrait être effectué, confirmant ou infirmant la nécessité de fermer la classe. C’est le souhait émis par les élus, dont Gilles Magnin-Fey- sot, ce qui constitue une peti- te lueur d’espoir pour tous ceux qui se battent au quotidien pour la qualité d’enseignement offer- te à leurs enfants. n

Une souscription pour sauvegarder l’abbaye D’importants travaux de restauration sont nécessaires au niveau du clocher-porche et de la nef. Le plan de financement intègre une souscription animée par l’associa- tion des Amis de l’abbaye et gérée par la Fondation du Patrimoine. Mobilisation. Montbenoît

veaux projets. Une réflexion sur un périscolaire est en cours. Ce service pourrait fonctionner à la rentrée 2017. Le syndicat va éga- lement assumer dans les mois à venir la gestion de l’ancienne poste qui sera transformée en agence postale communale.” Une partie des recettes liées aux visites de l’abbaye sert à l’en- tretien du bâtiment. Sans oublier les subsides récoltés à la jour- née des citoyens d’honneur de la République du Saugeais et lors des concerts organisés par les Amis de l’abbaye… Dans ces circonstances, l’idée d’une souscription prend tout son sens. Ce mode de finance- ment participatif piloté par la Fondation du patrimoine per- met à tout chacun : particuliers, commerçants, entrepreneurs, fondations… de faire un don affecté au projet. Ces dons ouvrent droit à des réductions d’impôts. “On a déjà reçu le sou- tien de quelques associations locales et on compte sur la mobi- lisation de toutes les forces sau- gettes et des environs.” L’an- née 2017 servira à finaliser le projet sur le plan financier avant l’ouverture des marchés prévue à partir de l’automne. Le chan- tier proprement dit de la res- tauration de l’abbaye débute- ra au printemps 2018. n Le clocher-porche souffre d’infiltrations et de désordres structurels très importants sur le contrefort sud-ouest de la tour.

L’ abbaye de Montbenoît n’est pas au mieux de sa forme comme le lais- se supposer le pare-gra- vois installé l’an dernier au-des- sus du portail occidental. Le syn- dicat du Pays de Montbenoît pro- priétaire de l’édifice avait com- mandé au printemps 2016 une étude-diagnostic. Ce travail réa- lisé par l’atelier lyonnais Cairn a mis au jour les fragilités du clocher-porche dont les maçon- neries souffrent de multiples infiltrations. D’importants désordres structurels ont été identifiés au niveau du contre- fort sud-ouest sans doute désta- bilisé suite aux travaux de réfec- tion de la place en 2008.

L’état des lieux porte également sur la nef qui nécessitera quelques interventions ponc- tuelles en charpente et une nou- velle couverture en tuiles plates. “La restauration de l’édifice s’ef- fectuera en deux temps avec une

aux morts, du gymnase et de l’école de Ville-du-Pont. “C’est un syndicat sans fiscalité propre où chaque commune abonde au prorata des habitants et enfants scolarisés. Ce qui représente un budget annuel de 400 000 euros” ,

précise le maire de Montbenoît. Soit pra- tiquement trois fois moins que le montant des travaux de l’abbaye qui s’élève à 1,18 mil-

tranche dédiée au clo- cher et l’autre à la nef” , précise Gilles Magnin- Feysot qui préside le syndicat du Pays de Montbenoît. Lequel

Un mode de financement participatif.

syndicat rassemble les com- munes de Montbenoît, La Lon- geville, Hauterive-la-Fresse, Vil- le-du-Pont et Montflovin. Avec l’abbaye et ses dépendances, il prend aussi en charge la ges- tion du cimetière, du monument

lion d’euros hors taxes dont 758 000 euros pour la tranche relative au clocher-porche. Le plan de financement a été éta- bli avec la D.R.A.C. qui appor- tera son aide au même titre que les collectivités territoriales, la communauté de communes du canton de Montbenoît et l’as- sociation des Amis de l’abbaye. “C’est encore trop tôt pour pré- ciser les niveaux d’intervention des uns et des autres. Une par- tie des coûts sera bien sûr à la charge du Syndicat qui devra faire appel à l’emprunt” , sou- ligne Gilles Magnin-Feysot. Comme tous les édifices reli- gieux, l’abbaye reste un poste de dépense perpétuel pour les cinq communes du syndicat pro- priétaire. “Il va de soi qu’on ne peut pas mobiliser toutes nos res- sources financières sur l’abbaye. On doit entretenir les autres biens et se préparer à porter de nou-

Zoom Le musée du Saugeais inauguré le 11 mars L e lancement de la souscription coïncidera avec l’inaugu- ration du musée du Saugeais. Aménagé dans les locaux de l’abbaye, ce musée est porté par les Amis de l’abbaye et les bénévoles de la République du Saugeais. Il présente divers objets : médailles, drapeaux, fanions offerts à Gabrielle Pourchet et à sa fille Georgette en leur qualité de présidente de cette sym- pathique république. “La muséographie est l’œuvre conjointe d’Annie Brischoux et d’Annick Robbe. La découverte du musée sera incluse dans les visites de l’abbaye.” n

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