Journal C'est à dire 228 - Janvier 2017
L A P A G E D U F R O N T A L I E R
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Un Villérier relance la brasserie Lux au Locle Commerce Fermé durant un an, l’établissement situé au Locle a rouvert ses portes en octobre. Charles Croissant, ex-employé français, reprend les rênes de cette ins- titution connue pour ses parties de quilles dans les années soixante.
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LES FINS
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9 heures du matin à la brasserie Lux, au 24, rue de France au Locle. Dans le décor lumineux où le bleu moderne d’un mur côtoie des boiseries d’époque, deux Suisses prennent commande. Ce sera un chocolat chaud pour le premier. “Plutôt Ovomaltine ou Caotina ?” demande Charles Croissant, gérant de la bras- serie et serveur à ses heures. Le second prendra “un truc de vieux” dit-il. “Un café donc” suppose justement Charles. Le jeune homme natif de Villers-le-Lac connaît parfaitement les codes suisses. Les Lillois apprécient. Depuis octobre, Charles (25 ans) fait revivre le Lux. Cet établis- sement fut une institution dans la cité locloise, notamment dans les années soixante. Dans ce grand bâtiment, de nombreux jeunes de Morteau et Villers-le- Lac venaient jouer aux quilles. Elles ont disparu depuis. Il y eut aussi l’époque cinéma et la sal- le de concert. Le téléphone accro-
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le gérant. Finalement, ce der- nier n’a pas eu d’offre concrè- te. La reprise était donc possible. “On a ouvert en octobre après avoir rénové. Les travaux ont été réalisés par moi et ma famille. J’ai voulu du moderne tout en gardant les menuiseries d’époque ou les tables et les chaises” dit- il. L’équipe composée de trois per- sonnes (contre une quinzaine auparavant) cherche à attirer les clients après un an de fer-
meture : “Développer notre clien- tèle nous tient à cœur. Les Suisses sont en général fidèles. À nous de ne pas les décevoir. C’est un beau challenge” rapporte le Lil- lois d’adoption. Comme en France, il a dû fai- re face aux longueurs admi- nistratives, à la mise aux normes du bâtiment. Grâce à trois cuisiniers diplô- més (dont lui-même), un plat du jour à 16 francs (poulet basquaise le jour de notre entrevue), des
produits Made in Suisse com- me la viande et des soirées à thème le vendredi, le Lux espè- re faire venir et revenir les clients. Le midi, les salariés des manufactures voisines à l’ins- tar de Zénith déjeunent là. Après moins de trois mois d’ou- verture, Charles juge le bilan “plutôt bon.” Lui et son équipe font du “grand” Lux… n E.Ch.
L’établissement fut à la fois un bar mais aussi un cinéma, salle de concert.
repreneur. Pourquoi s’est-il inté- ressé à ce bâtiment ? “Je tra- vaillais ici, en extra. J’étais employé en cuisine. Je venais pour payer mes études parce que j’avais décidé de poursuivre un D.U.T. en gestion et marketing. En 2015, l’ancien patron nous a fait part de son désir de tout arrê- ter. Les employés et moi-même
suivre. “L’ancien patron a tout de suite été au courant de mon intérêt : il m’a laissé étudier le dossier. J’ai profité durant mon chômage pour analyser la repri- se. Je pensais qu’il y avait une opportunité” évoque le com- merçant. Il crée une S.A.R.L. mais doit obtenir le Permis B (résident longue durée). Pour être gérant d’une telle structure, il faut rési- der en Suisse, y payer ses impôts. Charles obtient le permis B, bénéficie de l’aide de sa famille et réunit la somme pour reprendre le fonds de commer- ce. “Il y a eu un peu de retard car pendant un temps, l’ancien propriétaire a tenté de vendre l’ensemble du bâtiment” témoigne
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ché au mur est d’époque, donnant un air rétro à ce lieu qui dispose d’une arrière- salle cosy. Dans la partie droite du bâtiment, le Fran-
étions surpris de cet arrêt car il y avait du monde, notamment le midi” relate le chef d’en- treprise. Au moment de cette annonce, il dialogue
Un Permis de résident
Charles Croissant, 25 ans, gérant de la brasserie Lux au Locle.
longue durée.
çais relance donc la brasserie, fermée depuis novembre 2015. La salle de concert attenante attend de son côté un éventuel
avec Gaëtan, un de ses collègues en cuisine. Il est Français, com- me lui. Charles prend les risques financiers, Gaëtan décide le
24 douaniers sont arrivés en renfort sur la bande frontière Parmi eux, un agent intègre le pôle de Morteau, trois autres celui de Pontarlier. Ces déploiements sur la bande frontalière sont effectifs dans le cadre de l’état d’urgence. Douanes
D epuis la fin de l’été, les douanes de Franche- Comté ont reçu du soutien sur l’ensemble de l’Arc jurassien. “Cette mesu- re est issue de la situation d’état
de la surveillance autrement appelés “agents en tenue”. Parmi ces 24 agents, 21 sont affectés à des missions de sur- veillance de la frontière soit en point fixe soit de manière
mobile. “Leurs missions consistent notamment à des contrôles d’identité sur la frontière intra- Schengen (Suisse), en retrait sur la bande des 20 kilomètres ou sur des
d’urgence. Le président de la République a annoncé le recrutement de 1 000 agents des douanes supplémentaires sur 2 ans” témoigne Michel Herriot, directeur
Près de 5 millions d’euros de droits et taxes.
des services douaniers à la direc- tion régionale de Franche-Com- té. Pour la région, cela s’est traduit par la création de 24 emplois supplémentaires dans la branche Repère 21 agents de surveillance dont 3 agents pour la brigade de sur- veillance extérieure de Pontar- lier, 1 agent à Morteau, 7 à Del- le, 7 à Lons-le-Saunier, 2 aux Rousses, 1 à Montbéliard. n
flux extra-Schengen (cas de l’aé- roport de Dole-Tavaux dont la brigade de Lons-le-Saunier a la charge)” précise la direction régionale. Ces douaniers ont été affectés en 2016 en deux mouvements successifs après avoir été for- més à l’école des douanes de La Rochelle en deux sessions (6 juin et 16 août). La ventilation est la suivante : 3 agents pour la brigade de sur- veillance extérieure de Pontar- lier, 1 agent à Morteau, 7 à Del- le, 7 à Lons-le-Saunier, 2 aux
Des agents douaniers en renfort pour le secteur de Morteau.
Rousses, 1 à Montbéliard. Ils ont bénéficié dès leur arrivée, tout comme leurs collègues déjà en poste, d’une formation de gar- de-frontière en complément de leur formation initiale. Ces arrivées coïncident avec de récentes affaires de stupéfiants
démantelés dans le département, et notamment à Besançon. Les agents francs-comtois ont per- mis de recouvrer 277 millions d’euros en droits et taxes (chiffre 2014), 1 651 300 euros ont été consignés suites à des man- quements à l’obligation décla-
rative (47 constatations), 37 830 articles de contrefaçons ont été saisis (48 constatations), près de 5 millions d’euros de droits et taxes ont été redressés. Ces chiffres ne prennent pas en compte les produits stupéfiants ou trafics de tabac démante-
lés. Autre phénomène : l’argent qui dormait dans les banques suisses revient en France. Au- delà de 10 000 euros, les sommes doivent être déclarées. “La fron- tière verte” comme les douaniers l’appellent va faire l’objet d’une surveillance accrue. n
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