Journal C'est à dire 227 - Décembre 2016

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Horlogerie 211 licenciements chez Richemont Stupeur en vallée de Joux où 40 postes seront supprimés chez Vacheron-Constantin et 19 chez Piaget à La Côte- aux-Fées. Mis à la porte, les salariés vont peiner à retrou- ver un emploi selon le syndicat Unia qui se mobilise.

L a vallée de Joux, d’or- dinaire si tranquille, a connu jeudi 24 novembre un évé- nement inédit : une manifesta- tion d’employés contre des licen- ciements. Le fait est assez rare pour être souligné d’autant que 400 personnes (selon le syndi- cat) ont débrayé le temps de quelques heures pour marquer leur désapprobation face au

vue venir. “Il y a un ralentis- sement du marché mais ce n’est pas une crise. Des marques com- me Audemars-Piguet ou le grou- pe L.V.M.H. restent calmes ! Le problème chez Richemont, ce sont les erreurs stratégiques commises par la direction qui ont consis- té à investir aveuglément en Chi- ne” commente le syndicaliste. Des têtes sont d’ailleurs tom- bées au sein de la direction.

grand plan social du groupe Richemont qui va supprimer 211 emplois en Suisse. Ceux- ci viendront s’ajouter aux quelque 500 postes que le groupe de luxe gene- vois a déjà biffés depuis

Concrètement, Richemont supprime 80 postes à Genève, 40 au Brassus chez Vacheron-Constan- tin (N.D.L.R. : 47 per- sonnes avaient déjà été licenciées en début d’an- née), 19 chez Piaget à La

“850 millions pour les action- naires.”

La manifestation organisée par le syndicat Unia contre les suppressions d’emplois par le groupe Richemont a mobilisé 400 personnes au Sentier. Du jamais vu (photo M. Berger).

2015. “Ce fut effectivement une large mobilisation car Vache- ron-Constantin comptabilise 225 employés au Brassus. D’autres salariés d’entreprises sont venus se joindre au cortège” relate Noé Pelet, responsable de l’industrie et horlogerie au syndicat Unia dans le canton de Vaud. Cette annonce, personne ne l’a

Côte-aux-Fées et 91 à Piaget Genève. Ce coup est d’autant plus rude pour le syndicat que le groupe Richemont a réalisé selon l’Unia 2,2 milliards de francs de bénéfices l’an dernier ! “Les dirigeants ont reversé 850 millions à leurs actionnaires alors qu’ils avaient donné moi- tié moins en 2014, 200 millions

te qui prévoyait d’informer les salariés lundi 5 décembre de l’avancée des tractations. Seuls eux décideront de leur avenir. De nombreux frontaliers tra- vaillent chez Vacheron-Constan- tin. Idem chez Piaget. Ils seront touchés, comme les autres. “Pour les gens qui vont perdre leur emploi, ils ne retrouveront pas,

ciements dans d’autres usines de la vallée ? “Je serais un men- teur de dire non” répond Noé Pelet qui à l’heure où nous bou- clions ces lignes signait la nou- velle convention patronale hor- logère suisse qui régit le Code du travail dans ce secteur. n

en 2013, 110 millions en 2012” précise Noé Pelet. Le groupe cherche de la rentabilité. “On négocie en négociant notamment le recours au chômage technique qui peut durer 18 mois, ou une amélioration du plan social. Richemont ne veut pas en entendre parler : c’est une forme d’arrogance” dit le syndicalis-

ou difficilement, un poste à court terme dans l’horlogerie” prédit le syndicat. Même les cadres seront touchés par ces licenciements. En 2015- 2016, le groupe employait envi- ron 8 600 personnes en Suisse et un peu plus de 20 000 à l’étranger. Cette nouvelle est- elle le prélude à d’autres licen-

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