Journal C'est à dire 224 - Septembre 2016

É C O N O M I E

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70 ans qu’ils font la route L’entreprise Vermot T.P. vient de fêter son 70 ème anniversaire avec ses collaborateurs et ses partenaires. Éric Vermot poursuit aujourd’hui la voie tracée par son grand-père Michel, puis son père avec ses oncles. Gilley

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une période où la commande publique n’est pas euphorique. Même si on sent qu’il y a un réel intérêt du Conseil départemen- tal de développer les infra- structures routières. C’est ras- surant pour des entreprises com- me les nôtres.”

lon ou vélo.” Pour pérenniser son savoir-fai- re, l’entreprise Vermot continue à intégrer des jeunes dans ses effectifs. “Cette année, nous avons déjà embauché 5 jeunes, dont 2 apprentis en sortie d’école. Notre rôle est aussi de redonner

Les 70 ans de l’entreprise ont été fêtés le 10 septembre à la salle des fêtes de Gilley.

I l paraît loin le temps où Michel Vermot, seul aux commandes, réalisait des petits travaux de ter- rassement pour la voi- rie communale à Gilley. C’était en 1946, le pays qui sor- tait de six ans de guerre était à reconstruire, l’époque aussi où les communes se préoccu- paient de l’alimentation en eau de ses habitants. Visionnaire, Michel Vermot avait senti que le marché des travaux publics avait un bel avenir. 70 ans plus tard, il ne sera pas démenti par les 120 salariés de l’entreprise qu’il a fondée, repri-

se au début des années soixan- te-dix par ses trois fils Louis, Jean-Pierre (qui a pris les rênes en 1978) et Noël. “L’arrivée de la pelle hydraulique va révo- lutionner le métier à cette époque” note Éric Vermot, le dirigeant actuel, fils de Jean-Pierre. S’ouvre alors l’époque des car- rières, des grands terrassements, des canalisations, des lotisse- ments. En 1992, l’entreprise saugette a 46 ans, elle emploie une qua- rantaine de salariés et s’inter- roge sur son avenir : soit elle continue à se développer loca- lement, soit elle cherche de nou-

veaux partenaires pour accélé- rer son développement. “C’est aussi l’époque où l’entreprise a créé sa centrale d’enrobés à Flan- gebouche. Le groupe Jean Lefebvre s’est alors intéressé à nous. Vermot T.P. est devenu une filiale de Jean Lefebvre qui sera lui-même intégré au groupe Vin- ci en 2000. Depuis cette date, Vermot fait partie d’Eurovia, le secteur routes du groupe Vinci.” Après avoir suivi son cursus à l’École Supérieure des Travaux Publics de Paris et commencé sa carrière en région parisien- ne et en Lorraine, Éric Vermot rejoint les sapins du Saugeais

en 2002 pour reprendre le flam- beau. Le représentant de la troi- sième génération développe alors de nouveaux concepts pour assu- rer l’avenir de l’entreprise fami- liale : diversification dans les aménagements urbains (centres- bourgs, places, pavage…), déve- loppement de logiciels de ges- tion de la voirie communale et de services aux communes, conception de lotissements clés en main, etc. Vermot T.P. travaille essentiel- lement dans le Haut-Doubs, de Maîche à Mouthe, et jusqu’aux portes de Besançon. “On est tou- jours meilleurs à côté de nos bases” analyse le dirigeant. Ver- mot T.P., c’est aujourd’hui 120 collaborateurs (la moyenne d’âge y est de 35 ans), pour un chiffre d’affaires de 22 millions d’eu- ros répartis à 60 % dans le sec- teur public et 40 % dans la sphè- re privée. “Nous réalisons des chantiers de quelques milliers d’euros, pour la cour d’un par- ticulier par exemple, à quelques millions d’euros comme le chan- tier actuel de la côte de Fuans ou le génie civil de la fibre que nous installons du côté de Bau- me-les-Dames” poursuit Éric Vermot. D’autres gros chantiers ont rempli récemment le car- net de commandes de Vermot T.P. comme la création du réseau de chaleur de Préval à Pontar- lier ou encore la réalisation des routes d’accès et des excava- tions pour l’important chantier d’éoliennes dans le Doubs cen- tral. “C’est grâce à ce genre de chantiers exceptionnels qu’on arrive à maintenir l’activité dans

Le poids d’une entre- prise comme Vermot T.P. se traduit aussi par son implication dans l’économie loca- le. “J’estime les retom- bées à 6 millions d’eu- ros par an avec notamment 20 000

envie aux jeunes de venir travailler dans les tra- vaux publics où les métiers se sont beaucoup diversifiés” termine Éric Vermot. Éviter de se replier sur soi-même et continuer à innover, c’est le mot d’ordre du diri-

120 collaborateurs,

22 millions d’euros de chiffre d’affaires.

geant. Comme quoi, même à 900 m d’altitude où la neige peut stopper les chantiers dès le mois de novembre, la réussite peut être au bout du chemin pour une entreprise de T.P. n

repas pris dans les restaurants du secteur par nos équipes, 200 000 tonnes de granulats achetées, la location de certains matériels, l’embauche d’une quin- zaine d’intérimaires par an, le carburant pour nos camions, sans compter notre implication dans le sport local : foot, biath-

J.-F.H.

Les routes chauffantes, l’avenir du T.P. ? F êter un anniversaire, c’est aussi regarder vers l’ave- nir. L’innovation est une des

des parkings (de grandes sur- faces notamment). “On peut aus- si imaginer des petites portions de route comme l’accès à des zones de péage par exemple.” Innovation toujours : les routes pourront à l’avenir être connec- tées grâce à de multiples cap- teurs qui estimeront la “fatigue” de la chaussée, mesureront le trafic ou calculeront la tempé- rature en temps réel. “Nous sommes en train d’inventer la route du futur qui deviendra même productrice d’énergie” résume Éric Vermot. n

priorités de l’entreprise de Gil- ley qui teste actuellement des procédés de route chauffante. “Nous apportons de l’énergie sous l’enrobé par le biais de la géothermie. Un prototype que nous avons conçu est testé depuis 2013. Nous devrions réa- liser un chantier grandeur natu- re très prochainement” confie Éric Vermot. Les premières “cibles commerciales” de Ver- mot T.P. pourraient concerner

Depuis les débuts de l’entreprise, le matériel a bien changé…