Journal C'est à dire 224 - Septembre 2016

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Mais où vont tous ces oiseaux ? Valoreille Passionnés d’ornithologie, Vincent et Keltoum Generet observent et répertorient les espèces d’oiseaux qui passent aux alentours du point de vue de Montaigu sur les hauteurs de la vallée du Dessoubre. Un travail fastidieux mais très utile.

D ès que la météo est favorable, le couple Generet se rend au point de vue de Mon- taigu qui se situe sur la com- mune de Valoreille à une alti- tude de 810 m. “Le site offre une vue sur les ballons des Vosges, sur le Mont Écheroux et sur la plaine qui s’étend entre Belfort et le Pays de Montbéliard. Au sud, la vue permet de voir le

quoi observer donc, mais aussi expliquer aux gens de passage leur passion et l’intérêt de cel- le-ci. Les observations sont notées sur une fiche de suivi. Il y est indi- qué la date, le nom de l’obser- vateur, son horaire de présence ainsi qu’une liste d’espèces prin- cipales qui peut être complétée sur place si nécessaire. “Le sui- vi démarre à partir de mi-août

Chasseral, les Alpes Bernoises ainsi que le sommet du massif du Mont Blanc par beau temps” précise ce passionné qui a pour principal outil ses jumelles avec lesquelles il balaie patiemment le ciel. “Ce site concentre un important passage de migration et présente également un intérêt touristique indéniable car c’est le point de départ d’un circuit de randonnée très fréquenté.” De

Vincent Generet sait que ses conclusions sont à confirmer par de nombreuses heures d’observation.

En bref… l Collège La remise des dictionnaires par le Département du Doubs aux élèves de sixième des collèges de Maîche, Saint-Hippolyte s’est déroulée vendredi 16 septembre avec la présidente du Conseil départemental Christine Bouquin. l Brioches Opération Brioches du lundi 3 au dimanche 9 octobre organisée par l’A.D.A.P.E.I. du Doubs. 83 000 brioches offertes dans le Doubs durant une semaine en échange d’un don. Cette grande action de solidarité permet de sensibiliser le grand public sur le rôle de l’Association envers les personnes handicapées intel- lectuelles. Pour que cette gran- de Opération Brioches se dérou- le dans les meilleures conditions possibles, l’association a besoin de bonnes volontés pour les aider. ’hésitez pas à contacter le 03 81 51 96 20 pour plus de ren- seignements. l Hirondelles La Ligue de protection des oiseaux (L.P.O.) lance une gran- de opération en faveur des hiron- delles. Vous êtes une collectivi- té, un établissement public ou une entreprise et vous souhaitez préserver et/ou favoriser la bio- diversité sur votre site. Contac- tez la L.P.O. Pour des conseils sur l’installation de nichoirs. Rens. 03 81 50 43 10. “Toutes ces heures d’observation nous ont permis de connaître précisément les couloirs de migra- tion, des parcours qu’il ne faut pas entraver en mettant des éoliennes par exemple” explique Vincent Generet qui a égale- ment pu noter une baisse signi- ficative de la présence de cer- taines espèces de pinsons notam- ment. “On pense aux effets du réchauffement climatique. Ces résultats sont à confirmer sur le long terme.” n D.A. à l’année précédente en raison d’un automne particulièrement chaud n’incitant pas les oiseaux à migrer.

et se déroule jusqu’à fin novembre en fonction des conditions météo- rologiques.” Le point de vue de Montaigu est notamment un site privilégié pour le suivi des rapaces tra- versant l’Europe pour se rendre

re position avec 5 595 individus, suivie du milan royal avec 2 547 individus” détaille Vincent Gene- ret. 386 milans royaux sont même passés au cours d’une même journée et une autre, ce sont

sur leurs lieux d’hi- vernage. Toutes les principales espèces sont représentées : aigle

1 845 buses variables qui ont sillonné le ciel. Pour les autres espèces, les pigeons

Des données très utiles.

royal, milan royal, milan noir, buse variable, balbuzard pêcheur, faucon crécerelle, faucon hobe- reau, busard Saint-Martin, busard des roseaux, mais aussi la cigogne noire… Pour la seconde année de suivi, 103 020 migrateurs ont été comptabilisés en 52 jours de sui- vi pour un total de 252 h 30. “La buse variable arrive en premiè-

ramiers arrivent en tête avec 73 276 individus, suivis des pin- sons des arbres avec 3 365 indi- vidus. Les hirondelles de fenêtre terminent en troisième position avec 2 589 individus. À noter la chute spectaculaire des passages de pinsons du nord par rapport

Contact : Vincent et Keltoum Generet à Vauclusotte Tél. : 09 54 25 01 67 - Courriel : paleo25@free.fr

Moins connue que la blanche, la cigogne noire est elle aussi présente dans le ciel franc-comtois.

Maîche Une étude approfondie sur la rencontre De Gaulle-Churchill

D eux des personnages les plus marquants du XX ème siècle côte à côte, l’histoire de l’en- trevue de Maîche est forcément restée avant tout dans les mémoires locales. Elle reste vivante pour beaucoup, les témoins directs ou indirects bien sûr. “Dans la mémoire nationa- le, cette entrevue est éclipsée par les deux journées précédentes des 11 et 12 novembre 194 à Paris où des millions de personnes ont Personne avant Étienne Genestier, Dolois d’origine et ancien étudiant en His- toire à l’Université de Franche-Comté ne s’était à ce point penché sur la ren- contre à Maîche entre De Gaulle et Churchill. C’était le 13 novembre 1944. Un jour froid et neigeux qui a vraiment compté en cette fin de Deuxième Guerre Mondiale.

De Gaulle voulait montrer à son homologue anglais que la France se relevait et resterait une grande puissance.

nu Paris, mais il aurait été injus- te qu’elle ne retienne pas Maîche. Bien sûr, cette journée du 13 novembre est, évidemment,

Doubs des deux dirigeants dans l’aube froide du 13 pourrait pas- ser, en comparaison, comme insi- gnifiante. “Pour autant, cela ne doit pas être le cas. Non seu- lement Maîche a permis aux deux hommes de se livrer à un nou- veau tête à tête, elle a aussi per- mis à De Gaulle de montrer la renaissance des armes de la France, la volonté, l’exaltation et la fougue d’une armée en recomposition.”

Réussite ou échec ? Paris a mon- tré au Premier ministre la renaissance de la France civile, l’adhésion des masses à la per- sonne de De Gaulle, l’autorité de celui-ci auprès de ses com- patriotes, et la reconnaissance des Français envers le chef de ceux qui n’ont pas rompu devant la Luftwaffe durant l’été 1940. “Maîche a montré au vieux lut- teur que le glaive de la France était plus que fermement tenu.” n

de novembre, faisaient craindre le pire aux diplomates et cabi- nets des deux chancelleries” note Étienne Genestier. Pourtant, for- ce est de constater que cette visi- te officielle en France s’est glo- balement bien déroulée. Il n’y eut aucune faute de protocole, et la participation immense des masses populaires scella le 11 et le 12 novembre 1944 dans le marbre intemporel de l’His- toire. L’arrivée dans le Haut-

tributaire des deux jours qui l’ont précédée. La visi- te de Winston Churchill en France s’inscrit dans un contexte spécifique en termes militaires, poli-

acclamé le chef du gou- vernement, le chef de la France Libre mais aussi le Premier ministre bri- tannique, le vieux lutteur, ce vieux lion qui a main-

Montrer que la France se relève.

tiques et diplomatiques. “Les relations entre De Gaulle et Chur- chill, délétères au début du mois

tenu la Grande-Bretagne debout, fière, dans la bataille” explique le jeune homme. L’histoire a rete-

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