Journal C'est à dire 224 - Septembre 2016

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D O S S I E R

Montbenoît La boucherie villageoise et fière de l’être Sept ans après avoir repris le Tuyé de l’Abbaye, Fabri- ce Bourdin et son épouse Nelly, s’ils ne comptent pas leurs heures, ont su pérenniser leur affaire. Sans regret.

ponsable de fabrication. De son côté, Nelly son épouse occupait des fonctions de commerciales dans la charcuterie. “On avait envie de changer nos habitudes, de s’épanouir différemment sur le plan professionnel” , justi- fie le boucher de Montbenoît. Le couple saisit alors l’oppor- tunité de reprendre en 2009 le Tuyé de l’Abbaye. Fini les jour- nées bouclées à heures fixes. Ici, même quand le magasin est fermé, le couple a toujours à faire dans la préparation, le nettoyage. “On a forcément moins de temps de disponible pour vaquer à d’autres acti- vités, c’est peut-être la seule chose qu’on regrette.” Fabrice transforme beaucoup, non seu- lement les saucisses et salai- sons qu’il fume dans son tuyé séculaire mais aussi terrines, pâtés. Il s’approvision- ne essentiellement chez les éleveurs de la Che- villotte à Valdahon en privilégiant la limou- sine en viande bovine et du veau bleu-blanc- cœur riche en oméga 3 et du porc I.G.P. À la différence de leurs pré- décesseurs, ils sont très bien ancrés dans le tissu associatif local. Quand on connaît la puis- sance festive des Saugets, c’est un avantage indéniable de figu- rer en bonne place parmi les fournisseurs. “La boutique tour- ne bien. Au bout de sept ans, on n’a aucun regret” , conclut le commerçant. n F.C.

Q uel village du Haut- Doubs peut encore se targuer de compter encore dans ses rangs les trois commerces alimen- taires de base que sont la bou- langerie, l’épicerie ou la bou- cherie ? Avec ses 400 habitants, Montbenoît fait figure d’ex- ception, surtout qu’on y trou- ve aussi d’autres commerces : hôtel-restaurant, garagiste, pizzeria, fleuriste, salon de coif- fure, magasin de motocultu- re et motocycles. Sans oublier des artisans exerçant dans le bâtiment ou les travaux agri- coles. La capitale du Saugeais concentre encore une offre com- merciale étonnamment dense et diversifiée. Les acteurs éco- nomiques du cru ont même eu la bonne idée de s’unir en asso- ciation pour organiser des actions de promotion en direc- tion du public comme la jour- née portes ouvertes avec point de restauration et diverses ani- mations. Comment expliquer une telle vitalité ? La situa- tion du village idéalement pla- cé sur la R.D. 437 entre Mor- teau et Pontarlier contribue

sans doute à cette attractivi- té. L’attachement de la popu- lation fidèle à ses petits com- merces. Et bien sûr l’abbaye où convergent toujours des tou- ristes prêts à repartir avec quelques spécialités locales. Fabrice Bourdin le boucher- charcutier peut en témoigner. Son produit phare, la saucis- se de Morteau, fait le bonheur des visiteurs. Sans être aussi ancien que le monument, le

Tuyé de l’Abbaye est sans doute le doyen des commerces du village puisqu’il a pignon sur rue depuis 1860. Ce fut d’abord le berceau de la famille Faivre qui

Comme tout charcutier du Haut-Doubs digne de ce nom, Fabrice Bourdin fabrique lui-même ses salaisons.

Le doyen des commerces du village.

se transmit l’affaire sur plu- sieurs générations jusqu’à l’ar- rêt de la filiation en 2007. De quoi ancrer la boucherie-char- cuterie dans tous les foyers alentour. Elle fut d’abord repri- se par un couple de Montbé- liard qui préféra s’en séparer au bout de deux ans. Originaire de Maisons-du-Bois- Lièvremont, Fabrice Bourdin, charcutier de formation a tra- vaillé pendant 22 ans aux Pro- duits Saugets où il était res-

Alimentaire La grande distribution se redéploie dans les villages Parce qu’elle sent que les habitudes de consommation tendent à changer et que les consommateurs exigent à nouveau de la proximité, les grandes marques créent à nouveau des surfaces de vente dans les communes.

I l suffit de constater com- ment les grandes marques de la distribution se redé- ploient sur des magasins de petite taille dans les quar- tiers ou au centre des grandes villes, ainsi que dans la plupart des bourgs-centres comme Charquemont, Gilley, Orchamps-Vennes par exemple, pour comprendre que la ten- dance de fond, c’est le retour à la proximité. Les Casino Shop, Spar, Vival et autres Carrefour Contact ou Express refleuris- sent, là où, il y a encore une dizaine d’années, on ne donnait pas cher de l’avenir de ces épi- ceries de quartier ou de villa- ge. “Après une baisse amorcée dans les années soixante-dix, le commerce de proximité a été en total déclin. Mais après le grand rush des grandes surfaces, on s’est aperçu à partir des années 2000 qu’il y avait peut-être une seconde vie pour le commerce de proximité. Dans l’alimen- taire, c’est d’ailleurs devenu un formidable relais de croissan- ce pour la grande distribution qui voyait son chiffre d’affaires chuter de manière vertigineu- se” analyse Annie Courbet, spé- cialiste de l’immobilier com- mercial. Les instances poli- tiques suivent de près le mou- vement et encouragent l’im- plantation, en ville ou dans les villages, de ces petites surfaces commerciales qui répondent également aux nouveaux modes de vie (modes de déplacement doux…). Sur le plan national, entre 2005

et 2015, entre 3 000 et 4 000 magasins de proximité à voca- tion alimentaire ont été créés en France. “Ce qui n’empêche pas les secteurs traditionnels de la proximité que sont les petites boucheries, pâtisseries, de souffrir ou de disparaître” tempère Annie Courbet. L’évo- lution des rythmes de travail

et la prédominance des loisirs incitent également les consom- mateurs à renoncer au long rituel des courses le samedi après-midi dans les zones péri- phériques et opter de plus en plus pour les petites courses de proximité. “Le commerce de proximité a également un vrai rôle social.” n

Repères Le retour en grâce du commerce de proximité ? S elon une étude réalisée par Carrefour Property et T.N.S. Sofres sur les “attentes des consommateurs”, les commerces de proximité constituent la première source de fréquentation des cœurs de villes et villages et plus particulièrement en vue d’ef- fectuer des courses alimentaires. Les consommateurs sont atta- chés aux petits commerces pour la qualité de l’accueil, et des pro- duits et les conseils prodigués, alors que les centres commerciaux de périphérie sont plébiscités pour les prix attractifs. L’attractivité des petits commerces peut néanmoins être impactée par un manque d’entretien régulier de ces commerces. Les petits commerçants n’ont pas, pour la plupart du temps, les moyens humains et financiers pour rénover leurs espaces de vente. Une étude récente du C.R.E.D.O.C. révèle que les professionnels de la distribution anticipent majoritairement (69 %) un renforce- ment au cours des dix prochaines années du poids des petites sur- faces de proximité. Selon le cabinet Kantar, la proximité représente aujourd’hui 13 % du marché total de l’alimentaire et devrait peser 20 % en 2020, soit une progression de 50 % en 8 ans. Cependant, d’autres facteurs peuvent atténuer ce processus dont le développement du e-commerce qui a connu une forte croissance ces dernières années. Le e-commerce est passé de 4 à 63 % d’uti- lisateurs de 2000 à 2010. Et ça continue de plus belle depuis. n

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