Journal C'est à dire 224 - Septembre 2016

20

D O S S I E R

ANQUE POPULAIRE BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ B

L’Encrier continue à écrire son histoire Maîche À la tête de la librairie L’Encrier depuis 2006, date à laquelle il a succédé à Françoise Frossard, Ilvio Girardi s’est fait une place dans la vie commer- çante locale. Son offre est de plus en plus étoffée et ses conseils toujours très appréciés.

L ittérature, art, jeunesse, développement person- nel, politique, parasco- laire pour la partie librairie généraliste mais aussi pape- terie scolaire et professionnel- le ou encore fantaisie, cadeaux, carterie, stylos, calligraphie, objets religieux… Voilà un inventaire à la Prévert qui montre à quel point Ilvio Girar- di peut satisfaire nombre de demandes, “y compris sur com- mande sans coût supplémen- taire” précise-t-il, et prenant l’exemple de la rentrée des classes : “Vous pouvez me dépo- ser votre liste scolaire et venir la rechercher ensuite toute pré- parée sans avoir à perdre de temps pour ce genre de corvée.” Les parents qui viennent de s’y coller comprendront l’avanta- ge qu’il y a en effet à s’adres- ser à leur “petit” commerçant du coin. Un terme loin d’être péjoratif mais qui fait juste référence aux volumes écoulés en comparaison aux grandes surfaces. “Malgré cela, je res- te compétitif avec des fournis- seurs qui jouent le jeu notam- ment sur les produits standards où les tarifs sont comparables.” Sans oublier que le libraire pro- pose en plus des articles plus spécifiques et haut de gam- me qui n’intéressent pas la grande distribution.

ARL PONT TAD JOB IER ING

2016 Mercredi 5 octobre

REJOIGNEZ

ent !

e

RENDEZ-VOUS SU ireb mouv m R ula

en

ue

q

n

ww PO une ba U w

fc

.

.facebook com/banquepop ou

.bpbfc.banquepopulaire.fr

www

pital variable - 542 820 352 RCS Dijon. e à ca opulair P d de la var boule BPBFC - 14, , rémouille T BP 20810,

21008 Dijon Cedex - Société Coopérativ

e 2016 yme de Banque Anon e

.digitalconcept.fr - Septembr www - Création :

de la clientèle vers la zone Inter- marché, elle voit davantage le moyen de la fidéliser sur le Val de Morteau et d’éviter la ten- tation d’aller faire ses emplettes sur Pontarlier et Besançon. “On voyait déjà des enseignes fermer et d’autres ouvrir sur la Gran- de rue. On observe aussi des flux de circulation assez denses vers la zone en fin de semaine. C’est même assez impressionnant. Au centre de Morteau, la question du stationnement ne se pose pas à mon sens avec les parkings près du collège ou celui du Champ de foire qui n’est jamais complet.” Pour autant, ne surtout pas se reposer sur ses lauriers. L’at- tractivité du centre-ville repo- se sur sa capacité à mettre en place des animations. “On peut faire encore mieux.” Si l’asso- ciation des commerçants n’est pas au mieux, il reste néanmoins un petit noyau très motivé et prêt à se donner la main pour développer des actions et péren- niser ainsi l’avenir du petit com- merce mortuacien. n F.C. re. “On observe aussi un retour de gens qui commandaient auparavant sur des sites dont on sait aujourd’hui qu’ils cher- chent à échapper à l’impôt et n’offrent pas de très bonnes conditions de travail à leurs salariés.” Encore une fois, la confiance avec le commerçant du coin revient en force dans l’esprit des consommateurs. Et ce n’est pas Ilvio Girardi et les libraires de proximité comme lui qui vont s’en plaindre. n D.A.

“La notion de conseil est aus- si très importante pour la pape- terie et bien sûr la partie librai- rie” poursuit-il. Le service et le contact humain sont en effet irremplaçables, loin des “fast- foods de la culture” dit-il, où on commande en ligne pour venir ensuite retirer son achat en quelques minutes. “En plus, il faut savoir que les éditeurs sont très attachés à ce réseau de proximité formé par les petites librairies d’autant que le prix du livre est imposé. Donc, il est le même chez moi que dans

une grande enseigne.” Ce maillage du territoire avec de telles librairies permet en effet aux éditeurs, grands et petits, d’avoir des relais qui dif- fusent un panel plus large de leurs titres. “Nous avons noué un vrai partenariat en ne nous contentant pas de vendre les best-sellers” précise le libraire qui peut aujourd’hui compter sur plus de 100 éditeurs et autant de fournisseurs en librairie. L’avenir n’est donc pas si sombre qu’on pourrait le croi-

Comme dans toutes les petites librairies, Ilvio Girardi propo- se des livres au même prix que dans les grandes enseignes.

Mercerie 29 : du cousu main Morteau La boutique ouverte et gérée depuis 21 ans par Laurence Dornier joue tou- jours de sa singularité pour rayonner bien au-delà du Val de Morteau. La diffé- rence se fait par le conseil. Laurence Dornier et Catherine son employée ne sont pas trop de

Morteau “Il faut s’accrocher” Chez Mad Boutik implantée depuis 42 ans au centre-ville de Morteau, on voit plutôt d’un bon œil le développement de la zone d’activité et on n’oublie surtout pas qu’attrac- tivité rime aussi avec sérieux, originalité et animation.

“A vec l’arrivée des nouvelles enseignes sur la zone com- merciale, on a par- fois l’impression de voir s’ins- taller une vraie psychose. Il faut bien s’y résoudre : les zones, on ne peut pas les éviter. À partir de là, on a deux options. Soit on prend cela de façon très négati- ve et on pleure. Soit, au contrai- re, on positive en faisant en sor- te de n’avoir pas du tout les mêmes produits et en misant sur la complémentarité de l’offre.” Fille d’artisan et fière de l’être, Sylviane Simon qui a repris cet- te boutique il y a dix ans ne veut surtout pas jouer la carte de la fatalité. Ayant grandi dans l’univers de la restauration, elle rêvait depuis des années de tenir son magasin de vêtements. Quand l’opportunité s’est pré- sentée, elle a aussitôt apporté sa touche personnelle dans cet- te enseigne qui existe depuis plus de quarante ans. “Il fallait moderniser l’offre” , poursuit cel- le qui gère cette boutique mix- te de vêtements à prédominance féminine pour 70 % des produits. Côté homme, on est dans le mon- de du costume et du sport chic. L’offre est plus étoffée au rayon femme avec une large palette de marques. “On est contraint de se diversifier, ce qui sous- entend d’avoir plus de stock.” En 10 ans, sa petite affaire s’est bien développée. Le relationnel y compte sans doute pour beau- coup. La commerçante n’est pas avare de conseils. “Sans contact avec le client, je ne vis plus ou

très mal.” Elle fait aussi l’effort de se mettre à la page des nou- velles technologies de commu- nication. “Même si ce n’est plus de ma génération, Facebook, on ne peut plus y échapper. Dès qu’on met un produit en ligne, il part très vite. C’est un plus” , apprécie celle qui sait la valeur des choses. L’année 2016 ne restera pas dans les annales. “Il faut s’accrocher” dit-elle. Les aléas de l’économie frontalière perturbent la dyna- mique de consommation conco- mitante de l’envol de l’horlo- gerie helvétique. Mais ceci n’ex- plique pas tout. “On sent aus- si l’impact de la conjoncture nationale” , analyse Sylviane Simon. Positivons donc. Là où certains craignent une évasion

deux pour faire tour- ner une boutique qui ne désemplit pas certains jours.

S’ il en est une qui ne s’of- fusque pas de la muta- tion vestimentaire du commerce au centre-ville depuis plusieurs années c’est bien elle. “Pour moi, c’est un plus car on travaille assez régulièrement avec ces enseignes qui nous sol- licitent pour la fourniture ou la réparation d’accessoires vesti- mentaires comme des boutons, des fermetures éclair…” , explique Laurence Dornier en précisant qu’elle n’est pas couturière. Au fil du temps, sa mercerie est devenue une institution loca- le, une rareté qui attire des gens de tout le Haut-Doubs. On fait même le déplacement depuis Besançon car on est pratique- ment sûr de trouver son bon- heur chez Laurence Dornier. Dans le paysage commercial actuel, à Morteau ou ailleurs, l’offre en mercerie est très épar- pillée. Seule la Mercerie 29 concentre encore l’ensemble des articles qui servent pour l’ha- billement et la parure : fil, lai- ne, aiguilles, boutons, rubans. “On fonctionne dans l’esprit d’une quincaillerie à l’ancienne. Les gens viennent trouver ici les élé- ments pour confectionner un habit, des voilages, avec la cer- titude d’avoir les conseils adap- tés à la réalisation de l’objet dési- ré.” Un service, une expérience, un savoir-faire inestimable qu’on ne retrouvera jamais au rayon

mercerie d’une grande surface. “On est aussi beaucoup mieux approvisionné. Pour un modè- le de fermeture éclair, on aura toute la gamme existante en tailles, en coloris.” Une telle caverne d’Ali Baba n’a pas besoin de beaucoup com- muniquer pour faire valoir ses atouts. Le bouche-à-oreille fait le reste. Donc Laurence Dornier n’a pas trop d’inquiétude à se faire, du moins au niveau de l’accueil. “Les conseils aussi bons soient-ils ne sont pas suffisants. On essaie aussi de se tenir à flots des nouveautés.” Avec Catheri- ne qui travaille à ses côtés, elles testent régulièrement les der- niers produits pour confection- ner des tricots, sacs, bonnets, écharpes… Rien de mieux pour donner ensuite son avis sur un produit. “Il faut se battre et res- ter active et professionnelle” ajou- te-t-elle. Elle connaissait les locaux bien avant d’ouvrir sa mercerie. “C’est ici que j’ai gran- di” , explique celle dont les parents tenaient l’hôtel du Pont à Grand’Combe-Chateleu. Elle commencera d’ailleurs sa car- rière en travaillant avec ses

parents puis dans le magasin de meubles où se situe aujour- d’hui la Mercerie 29. “J’aime bien coudre, tricoter et effectuer des travaux manuels. Quand l’enseigne de meubles a fermé, j’ai décidé d’ouvrir ma boutique.” En 21 ans, la mercerie mor- tuacienne a fait l’objet de plu- sieurs extensions. “L’affaire s’est bien développée. On n’est pas trop de deux. Aujourd’hui, on a une très bonne clientèle fran- co-suisse.” Laurence Dornier sait quand sa journée de travail com- mence mais rarement quand elle s’achève. “On fait beaucoup d’heures” avoue la patronne. Elle n’oublie pas aussi ce conseil d’un ancien lui expliquant la pre- mière des règles dans le com- merce. “N’oubliez jamais que le tiroir-caisse, c’est d’abord le sou- rire.” Le conseil n’est semble- t-il pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Plus près de la retraite que des premiers pas dans la vie active, la mercière reste assez optimiste pour l’avenir du petit commer- ce. “Il y a encore de la place pour des gens prêts à s’investir.” n F.C.

“On a encore besoin de développer des animations au centre-ville”, estime Sylviane Simon de Mad Boutik.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online