Journal C'est à dire 224 - Septembre 2016

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NoN, le petit commerce N’est pas mort !

En ce 29 septembre ouvre à Morteau un maga- sin F.N.A.C. de près de 800 m 2 . Dans la fou- lée, c’est une enseigne Intersport qui viendra renforcer encore plus l’attractivité de la zone commerciale de Morteau, devenue en quelques années le poumon économique du Haut-Doubs horloger. Dans les autres bourgs-centres du Haut- Doubs comme au Russey ou à Maîche, les zones commerciales poursuivent également leur déve- loppement dans le sillage de locomotives com- merciales que constituent les enseignes de la grande distribution. Dans ce paysage commer- cial en mutation, comment réagissent les petits commerces de centre-ville et ceux des villages ? C’est ce que nous avons souhaité savoir en allant à la rencontre de ces “petits” commerçants. Tous rivalisent d’initiatives pour conserver leur clien- tèle et en reconquérir une nouvelle. Alors non, même s’il souffre, le petit commerce n’est pas mort, loin de là ! Dossier. 22/09/2016 09:58 Page1

Économie Le commerce du Haut-Doubs poursuit sa mutation L’arrivée de la F.N.A.C. à Morteau, également d’Intersport, rebat les cartes de l’équilibre commercial local. Les autres commerçants directement concurrents alternent entre attentisme et volonté de se démarquer.

L e 29 septembre au matin, des dizaines de curieux devraient se déplacer pour voir à quoi ressemble le magasin F.N.A.C., dont l’arrivée dans le Val de Morteau a été annon- cée à grand renfort de commu- nication. L’implantation d’une F.N.A.C. dans la zone commer- ciale a même suscité de l’éton- nement jusqu’à Besançon où on attend en vain, depuis des années, que la grande enseigne multimédia s’y implante. Pas de chance pour les Bisontins, c’est sur Morteau que la F.N.A.C. a jeté son dévolu. Un choix confor- me à la stratégie de la marque qui a axé son développement futur sur la création de plus petites surfaces dans des villes moyennes. Nul doute que les ini- tiateurs du projet ont également pesé le potentiel de clientèle venue de Suisse. En octobre, c’est Intersport qui ouvrira ses portes sur plus de 1 000 m 2 de surface de vente. Ces deux enseignes, compléte- ront l’offre locale, mais boule- verseront, inévitablement, l’équi- libre commercial du Haut-Doubs. Un bouleversement auquel s’at- tendent les enseignes directe- ment concernées par le secteur d’activité des deux nouveaux “ogres”. Christophe Bécoulet, gérant de la librairie Rousseau dans la Grande rue à Morteau attend les premiers résultats de l’ou- verture de la F.N.A.C. tout en préparant la suite. “Naturelle- ment, nous sommes inquiets pour notre activité, mais nous devrons trouver des moyens de nous démarquer dans la librairie et

la papeterie. Nous sommes en phase de réflexion, nous obser- vons, et nous nous positionne- rons en fonction” dit le respon- sable de la librairie qui emploie deux salariés à temps plein. Toujours au centre-ville, rue Pas- teur cette fois-ci, la librairie Les 3 souhaits attend également avec une pointe de fébrilité l’ou- verture de la F.N.A.C. (photo ci- dessus). “En janvier dernier, on a appris coup sur coup l’arrivée de la F.N.A.C. et la fin du salon Les Mots Doubs qui représentait pour nous un chiffre d’affaires non négligeable” note Bénédic- te Boissenin, la responsable de la librairie avec qu’elle gère avec Cécile Royer. Mais le temps des doutes a rapidement dû faire place à celui de l’action. “Une chose nous rassure, c’est que nos clients fidèles nous ont assuré qu’ils continueraient à venir chez nous” note la responsable qui particulièrement parce que ça les guide dans leur choix. Ensui- te, nous avons autant de choix que les grandes enseignes et si nous n’avons pas le stock suffi- sant, nous commandons. Ensui- te, il y a toutes les animations que nous organisons tout au long de l’année, en littérature jeunesse et adulte. Nous recevons régu- lièrement des auteurs” énumè- re M me Boissenin. Mais l’ar- gument principal que met en avant la librairie de la rue Pas- teur, c’est “le prix unique du livre mise sur plusieurs atouts propres à son commerce : “D’abord le conseil. Nous pro- posons à nos clients nos “coups de cœur” qu’ils apprécient tout

en France. Grâce à la loi Lang, une grande surface ne peut pas vendre un livre à un prix infé- rieur à celui d’une librairie. Le prix du livre est partout le même en France.” La librairie Les 3 souhaits, reprise en 2012 par les deux associées, a toujours connu la croissance jusqu’à mainte- nant. La clientèle suisse, pour qui les livres coûtent près de 30 % plus cher qu’en France, représente pour la librairie mor- tuacienne, 15 % de son chiffre d’affaires. Elle emploie au total six personnes. “J’espère que cet- te bonne dynamique ne s’arrê- tera pas. Au moins que notre acti- vité se stabilise” termine avec prudence la patronne. Il y a aussi ces magasins qui ont choisi de se démarquer par une hyper-spécialisation. Velorun par exemple, qui continue à investir et vient d’ouvrir un espa- ce de vente avenue De Gaulle concurrence des grandes enseignes du sport et du vélo. Même chose pour Sport Aven- tures (rue de la Gare) qui a fait des vêtements techniques et des sports nature sa grande spé- cialité. C’est ainsi, par le service et les gammes de produits alterna- tives qu’ils proposent, que ces commerces de proximité mar- queront toujours leur différen- ce dans un paysage commercial en perpétuelle mutation. n J.-F.H. (en lieu et place du magasin de meubles Gautier). Les conseils techniques et les pro- duits de haute techni- cité qu’ils vendent les démarquent de la

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