Journal C'est à dire 223 - Août 2016
D O S S I E R
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LES ROUAGES DE L’HORLOGERIE SUISSE SE GRIPPENT
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Alors que des nuages s’amoncellent sur l’économie suisse, avec notamment la fermeture annoncée de Dixi Machines au Locle, la mise en perspective sur trente ans d’activité fron- talière permet de relativiser une situation qui reste globale- ment satisfaisante. Si l’horlogerie est en difficulté, ce n'est pas le cas de tous les secteurs. La Suisse fait preuve d’une forte capacité de résilience malgré un franc fort qui devrait lui être défavorable. Analyse.
Crise horlogère Et si le Haut-Doubs tirait profit de la situation ?
L’horlogerie suisse rencontre des difficultés dont les conséquences peuvent déstabiliser le Haut-Doubs. Néanmoins, dans un contex- te instable, la C.C.I. du Doubs estime que c’est le moment pour notre territoire de saisir l’opportunité du franc fort pour dévelop- per des secteurs comme le tourisme.
L a chambre de commerce et de l’industrie du Doubs (C.C.I.) a mis en place en 2007 un dis- positif de suivi des effets suisses (D.S.E.S.). Ce service analy- se en temps réel la situation du Haut- Doubs frontalier. Les données ainsi collectées permettent d’évaluer les conséquences à court et moyen terme sur l’économie locale, des changements économiques, politiques et juridiques en Suisse voisine. En juin, sur la base des observations fournies par le D.S.E.S., la C.C.I. du Doubs a rendu une étude dont le conte- nu montre l’évolution de l’économie frontalière sur les dix années (voir
chambre de commerce et de l’industrie du Doubs. Selon la Fédération Patro- nale Horlogère, la valeur des exporta- tions vers Hong-Kong s’élevait à 375 millions de francs suisses en 2014. Elle est de 175 millions en 2016 ! Le marché américain est lui aussi en recul. Seule l’Europe se maintient. Selon la C.C.I., d’autres questions émer- gent dans ce contexte qui oblige l’hor- logerie à se remettre en cause. “Il y a eu beaucoup d’investissements dans l’outil de production ces dernières années. Cet outil est toujours là mais il produit trop !” Il serait en surca- pacité de 40 % ! Parmi les autres fac- teurs qui pèsent sur ce secteur d’ac-
Au début de l’été, la C.C.I. a présen- té à Morteau les résultats de son étude “10 ans d’économie fronta- lière, observer pour agir.”
illustrations). Par extrapola- tion, elle a défini différents scénarios qui anticipent l’im- pact sur notre territoire des variations possibles de la conjoncture suisse. Premier constat : alors que l’horlogerie qui emploie un frontalier sur deux a connu
tivité, “il y a l’arrivée de la montre connectée, une tech- nologie à laquelle les indus- triels prêtent peu attention pour l’instant. Ajoutons à cela que le port d’une montre n’est pas dans les habitudes des nouvelles générations. Néan- moins, il faut rester confiant.
“La clientèle suisse a encore plus intérêt à venir consommer.”
notre territoire en s’appuyant sur des éléments objectifs. Tout d’abord si l’horlogerie tousse, tous les secteurs de l’économie suisse ne connaissent pas les mêmes difficultés que ce fleuron industriel cantonné prin- cipalement aux Montagnes Neuchâ- teloises. D’ailleurs, le département de l’économie de la Confédération relève dans sa dernière enquête de conjonc- ture que “l’économie suisse a mainte- nant réussi, dans une certaine mesu- re, à surmonter les effets inhibiteurs du franc fort et qu’il est désormais pos- sible d’envisager les perspectives de croissance avec une relative confian- ce.” Ce service précise encore que “le chômage devrait continuer d’augmenter légèrement au cours des mois à venir, tandis qu’une reprise conjoncturelle, l’an prochain, devrait gagner peu à peu le marché du travail. Le groupe d’ex-
perts s’attend à un taux de chômage annuel moyen de 3,6 % en 2016 et, pour 2017, à son léger recul sur une valeur de 3,5 % en moyenne annuelle.” Bref, la Suisse flirte encore avec le plein-emploi. Un résultat inattendu car on pouvait s’attendre à un déraille- ment de son économie tournée vers l’exportation, conséquence justement de son franc fort. L’économie helvé- tique a une capacité de résilience que la France n’a pas. Elle repose “sur la souplesse et notre marché de l’emploi et sur notre capacité à innover” résu- me Matthieu Aubert, de la chambre neuchâteloise de commerce et de l’in- dustrie. Selon la C.C.I., le Haut-Doubs tire pro- fit de ce contexte monétaire qui, pour commencer, valorise la rémunéra- tion des frontaliers. Ce n’est pas tout. “Il faut être pro-actif dans cette situa-
tion. À cause du franc fort, la clientè- le suisse a encore plus intérêt à venir consommer en France. Les commerces de la bande frontalière peuvent aller chercher plus encore ce potentiel de clients. Les Suisses peuvent compen- ser la retenue des consommateurs fron- taliers qui ont tendance à être plus pru- dents dans leurs achats, conséquence d’un contexte qui les inquiète.” Ce franc fort qui est dévastateur pour les commerces helvétiques, est une aubaine pour le Haut-Doubs. L’ap- préciation de la monnaie suisse par rapport à l’euro serait même, selon la C.C.I., une opportunité pour déve- lopper d’autres secteurs qui ont été négligés jusqu’à présent tels que le tourisme. Le potentiel de cette écono- mie reste à exploiter sur la bande fron- talière. n T.C.
une croissance forte jusqu’en 2014, ses rouages se grippent plus sérieusement qu’au moment de la crise de 2008-2009. En deux ans, le volume des exporta- tions a reculé de 21,7 % ! Une tendance inquiétante qui met en évidence la fragilité du Haut-Doubs dont la santé dépend en grande partie de l’état de l’industrie horlogère. “On observe que le mécanisme asiatique qui tire la croissance de l’horlogerie depuis la dernière crise est rompu. Ce marché montre ses premiers signes de faibles- se. Les Chinois achètent moins et ils sont plus exigeants. 2016 n’est pas une bonne année. Reste à savoir jusqu’à quand cela va durer” remarque la
À l’évidence, l’horlogerie est à la fin d’un cycle. Mais elle est en capacité de rebondir. Elle l’a déjà prouvé” pour- suit la C.C.I. Au pire, une défaillan- ce notoire de ce secteur aura des consé- quences sociales sur notre territoire, consécutives à des vagues de licen- ciements dans les usines de l’autre côté de la frontière. Elle aura égale- ment des effets sur les marchés spé- cifiques tels que celui de l’immobilier. Le Haut-Doubs n’a donc pas d’autre choix que de s’adapter à une situation dont il ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants. Néanmoins, la chambre de commerce veut tempé- rer les effets d’une crise horlogère sur
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