Journal C'est à dire 222 - Juin 2016

V A L D E M O R T E A U

Morteau Quatre lycéens primés pour leur invention

En bref… l Charquemont '?E A::DE;DE <92?@.E?E92CE :?E 0D>=DE ?@. D>92 BDCE;DE,AD>CEA66<,A:ADBC D=E;DE6?=8BAD:C1E7<@BEACDB :?E 0D>=DE ;DE C<>E 9D>=BDE ;D 0?9?>9DCECA=@8E(E#2?B*@D6<>=4 #DE9<67:D.D1E9<67 , =A6D>=E;DE)5+++E6 ED=E;DE!$ ?BDCE;DE=DBB?A>1EDC=ECA=@8E?@E7AD; ;DCE7AC=DCE;DEC A4E#D==DE0D>=D DC=E<@0DB=DE(E=<@C5 E7?B=A9@:ADBC1 D>=BD7BACDC1E7B<6<=D@BC E DC 0ACA=DCE;@E,AD>EC<>=E792 BDECDE;8B<@/ :DB?E;@E% E?@E!+5&@A>E&@C*@-( ) 52D@BDCE <@BE7<@0928/ BAB1EA:EC@33AB?E;DE3<@B>ABE@>DE9<7AD ;DE:?E7A 9DE;-A;D>=A=8E?A>CAE*@-@> &@C=A3A9?=A3E;DE;<6A9A:DE;DE:-D>/ 928BACCD@BED=E;DE0ACA=DBE:DE,AD>1 C@BE BD>;D /0<@C4E 'DE 7BA.E ;D ;87?B=E?E8=8E3A.8E(E +$5 %+5D@BCDA">D6D>=CEC@BE?"1E:-?99@DA:E72 / CA*@DE;DCE,<@A::D@BCE;DE9B@E>D CDB?E7:@CE?CC@B8E*@DE:DCE:@>;AC1 6DB9BD;ACED=E&D@;ACE?@E,@BD?@ ;DCE;<@?>DCE;DE DC?> <>1E9<6/ 78=D>=E7<@BE:DCE;AC=A::?=A<>CE?B=A/ C?>?:DCEB8?:AC8DCE;?>CE:DE <@,C4 'DCE2= A>92?>"8CEC@BE9DCE!E&<@BC5 E;D $52E(E)%52ED=E;DE) 52E(E)$52E >3CE9<67:86D>=?ABDCE?@ + 5 +%5 E $4

En terminale au lycée Edgar-Faure, ils ont créé un frein électrique pour ski à roulettes dans le cadre d’un projet scolaire. Leur invention a été récompensée au niveau académique. Velorun leur a fourni le matériel.

L es meilleures inventions sont souvent les plus simples. Encore fallait- il dénicher l’idée, la mettre en forme, la concevoir. Erwan Jonak, Marco Guzzon, Pierre-Louis Cuenot et Nathan Scannella ont créé le premier ski à roulettes doté d’un frein électronique actionnable à dis- tance via un bouton installé sur un bâton. Son nom : le “Ralen’s- kis”. Une année scolaire a suf- fi à ces quatre élèves du lycée Edgar-Faure de Morteau pour présenter leur prototype lors de finale académique des Olym- en Sciences et techniques indus- trielles (S.T.I. 2D) ont obtenu le prix de la “plus belle réalisation” délivrée par l’académie. La céré- monie s’est déroulée au sein de la réputée E.N.S.M.M., l’école d’ingénieurs à Besançon. “Ils ont beaucoup travaillé, et ce, même durant les vacances. Ils ont du talent. Le ski-roues fonctionne” souligne Patrick Desfeux, leur professeur de sciences de l’in- piades des Sciences de l’ingénieur qui s’est déroulée à Besançon le 29 avril dernier. Résultat : les élèves

génieur qui les a guidés. 30 autres projets régionaux étaient en lice à ce concours. Les Mortuaciens ont expliqué le côté novateur, le processus de fabrication, les calculs réalisés, présenté les plans, argumenté le choix des matériaux. “C’est un ski à roulettes dans lequel un vérin pousse un patin qui vient appuyer contre la roue” décrit Nathan. Pour actionner le frein, il faut appuyer sur un bouton situé sur l’un des bâtons. De là, une onde radio envoie un signal au récepteur poussant le vérin sur la roue. Le freinage ge d’urgence en descente en cas d’obstacle, c’est impossible” , confirme Laurent Colombatto, du magasin Velorun spécialisé dans la vente de produits nor- diques. L’enseigne basée à Morteau a gracieusement prêté une pai- re de ski-roues aux lycéens pour mener à bien leur projet. Ils ont fait le reste. “L’idée est venue en fin de classe de 1 ère . Nous avions est instantané. Terri- blement efficace. “C’est une idée pratique par- ce qu’aucun frein n’exis- te sur les skis-roues. S’il faut réaliser un freina-

Plus de 100 heures de travail.

Marco, Pierre-Louis, Erwan, Nathan, aux côtés de Laurent Colombatto (Velorun), présentent leur ski-roues muni d’un frein électrique.

sable du magasin Velorun, leur a fait savoir qu’une société vient de débuter la commercialisation d’un produit identique. Nathan, Pierre-Louis, Erwan et Marco avaient un autre défi à relever : les épreuves du Bac. L’année prochaine, la troupe se retrouvera en classe prépara- toire en vue d’intégrer une éco- le d’ingénieurs. Bonne route… n E.Ch.

discuté avec notre professeur qui venait de débuter le ski-roues. Il disait que c’était compliqué de s’arrêter. Après la recherche d’idée, il fallait s’assurer qu’il n’y avait pas de systèmes de ce type sur le marché” raconte Erwan. C’était le cas. Bons élèves, les quatre futurs ingénieurs ont assemblé leurs compétences en mécanique et électronique. Le lycée leur a mis à disposition l’imprimante 3 D. “Sans elle, nous n’aurions

pas pu déposer 23 microns de matière et donc être très précis. Nous avons eu de la chance” explique l’un des élèves. L’appareil peut s’adapter sur tous les skis… mais ne sera jamais commercialisé. Un bre- vet ? “Il faut se renseigner” sup- pute le professeur, très présent auprès de ses élèves dans les conseils même en dehors des temps scolaires. Entre-temps, Stéphane Meuterlos, respon-

Villers-le-Lac Arnaque à la détaxe Un Suisse a acheté une télé à Besançon dans un magasin qui pratique le dédouanement. Cinq mois plus tard, il attend toujours le règlement de 57,50 euros. Il dénonce la métho- de. Une société basée en Slovaquie prend sa commission.

D enis Bonnet ne veut pas lâcher le morceau. Cet habi- tant de Villers-le-Lac se démè- ne pour que son ami, un Suis- se venu acheter une télé chez Darty à Besançon, récupère les 57,50 euros de T.V.A. comme la loi le prévoit. Or, cela paraît compliqué. Denis Bonnet aurait-il mis la main sur une arnaque ? C’est en tout cas ce qu’il prétend. Dans les faits, c’est plus compliqué que cela. Explications.

Le 14 janvier, lui et Salvatore, venu de Suisse, font des emplettes à Besançon Châteaufarine. Le Suisse acquiert une télé pour 345 euros. Comme l’enseigne pratique la détaxe (ou dédouanement), il remplit le bordereau de vente dit “Pablo” afin de récupérer les 57,50 euros de taxes. Ce document est nécessaire pour passer en douane du Col Fran- ce où la Suisse répercute sa T.V.A. (8 %, soit 25,45 francs suisses). Salvatore respecte la procédure. Tout est en ordre,

Denis Bonnet se démène pour qu’un ami suisse récupère la T.V.A. comme

la loi le prévoit.

Selon la douane, c’est légal, à condition de prévenir le client ' () % (%(&!) () '& ()&) &#& #( ("') ' ) '& #$) &%) &%' 9<>3AB6D>= :DCE;<@?>DCE;DE DC?> <>4E'-<78B?=A<>EDC=E;<>9E=DB6A>8DED=E?7@B8DEC@B :DE7:?>E;<@?>ADB4E'DE0D>;D@BE<@E:-<78B?=D@BE;DE;8=?.DEDC=E9<>=B?9=@D::D/ 6D>=E=D>@E;DE0DBCDBE:DE6<>=?>=4E D@.EC<:@=A<>CEC-<33BD>=E?@.E9<66DB ?>=CE;8CA/ BD@.E;-<33BABE:DE,8>83A9DE;DE:?E;8=?.DE(E:D@BCE9:AD>=C5 EBD9<@BABE(E@>E<78B?=D@BE;D ;8=?.DE 9DE*@AEDC=E:DE9?CEA9A E<@E:DE3?ABDED@./6 6DC4 #) & $') &$"'("&"') !")#$'$ () %$ )("'%()#()'$'!#&$%() !) % (%(&!)(') &%' )(' !)# %&'(!%) () '& ( 1 D.7:A*@DE:DE;<@?>ADB4E#<>9DB>?>=E:?EB?AC<>E7<@BE:?*@D::DE #()'&! ) ()%( !% ( ("') ()#&) )" ( ') !() () 1E9D==DE7B?=A*@DEDC=E7B80@DE7?BE:?E9AB9@/ :?ABDE;@E)!5380BADBE%+) 4E &) (!#() #$ &'$ ") " $ '() )$" $ !(%) #&$%( ("')&! #$("')#() "'&"') () )(') (#!$) !$) (%&)% (##( ("')%( !% ) $) ( ) %&$ () ( '$ ") "') & '!% 9<>9:@=E:?E;<@?>D4E'DCE6<;?:A=8CE;DEBD6,<@BCD6D>= C<>=E:A,BDCE 0ABD6D>=1E92 *@D1E>@68B?ABD 4E $#)( ') % !) !()#()%( !% ( ("' ( ( '!() &%) $%( ("') &" &$%( )$#)" ( ') & )&" % &#) !()#() (" (!%) !)# %&'(!%) () '& () ##$ $'()#( ) % "" ( ) &" &$%( ) !) #$("' n

les tampons des douanes effectués. Sa télé fonctionne. Mais quelques semaines plus tard, il ne voit rien venir : pas de rembour- sement. Denis Bonnet prend alors les devants. Il interpelle Darty. L’en- seigne lui assure qu’il sera payé sous huit semaines. Le temps passe. Tou- jours rien. Avril, il sollicite le bureau des douanes de Morteau qui lui stipule bien que l’enseigne doit effectivement payer : “Les douanes à Morteau m’ont

employé de Darty m’a communiqué mon numéro de dossier et le numéro de téléphone en précisant que je n’avais d’autres choix que de me tourner vers eux. Ce que j’ai fait. J’ai appelé en Slo- vaquie où une employée m’a demandé (en français) de lui communiquer ma carte d’identité, ma carte bancaire ain- si que le passeport de mon ami desti- nataire des marchandises. On m’a dit que le taux de remboursement de la T.V.A. est de 13 % : où va donc le res- te ?” interroge justement le Vil- lérier qui considère cette astu- ce comme du “vol autorisé.” Sur conseil de son huissier à Mor- teau, Denis Bonnet n’a pas transmis les documents deman- dés par la plate-forme slovaque “afin de ne pas m’exposer à une frau- de” précise-t-il. Plus que les 57,50 euros que son ami n’a pas reçus, c’est bien la méthode qui le gêne. “Il faut le faire savoir. Darty

nous a dit qu’il y avait un écriteau à l’entrée qu’il fallait lire ! Il y avait bien quelqu’un pour nous vendre une télé. Mais plus personne derrière. Je consi- dère que je n’ai rien à traiter avec cet organisme situé en Slovaquie et que mon seul interlocuteur, c’est Darty car le règlement a bien été encaissé par eux.” Joint, Darty explique “que le formu- laire rempli ne comprenant pas le mode de remboursement choisi par le client, la procédure s’est retrouvée bloquée. Nos services ont transmis à notre client ce matin (14 juin) les explications néces- saires pour débloquer la situation auprès de la société de détaxe.” Notre acheteur confirme. Il a dû tout réexpliquer. Salvatore récupérera - s’il transmet ses coordonnées bancaires - ses euros. Entre ce client et le magasin, le contrat de confiance est toutefois rompu. n

confirmé que je n’étais pas le premier à me plaindre” explique Denis. Juin, toujours rien. Où sont pas- sés les euros ? Concrètement, Darty fait appel à un opérateur de détaxe nommé Global Blue

“La procédure a été bloquée.”

installé en Slovaquie (N.D.L.R. : une société de remboursement de T.V.A. commerciale dont le siège social est à Nyon). Cette dernière tient 80 % du marché mondial de la détaxe. “Un

E.Ch.

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