Journal C'est à dire 222 - Juin 2016

P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche Le Carnaval change de tête Créée pour accompagner le retour du Carnaval de Maîche, l’association Fes- tigang ne se contente pas d’organiser cette seule manifestation, certes d’en- vergure, mais en propose bien d’autres tout au long de l’année. Et elle a désor- mais à sa tête un nouveau président en la personne de Mickaël Prieur.

À l’origine du retour du Carnaval de Maîche en 2015 et donc de la création de Festigang, le comité des fêtes de Maîche, Alain Bertin a donc décidé de raccrocher, comme il l’avait annoncé, pour laisser la place à une nouvelle génération qui poursuivra en pouvant bien entendu compter sur son aide. “Lorsque la question d’un can- Zoom Le programme du Festigang P lusieurs animations sont d’ores et déjà programmées dans les mois à venir : un tournoi de pétanque le 27 août, le forum des associations le 11 septembre, un tournoi de dod- ge-ball le 22 octobre, un tour- noi de foot sur consoles de jeux le 17 décembre et, les 18 et 19 mars 2017, la troisième édi- tion du Carnaval de Maîche. n L e projet est né d’une rencontre entre la direc- trice de l’établissement Valérie Vauthier et le responsable de la Saline Roya- le d’Arc-et-Senans, Hubert Tas- sy. Tous deux ont échangé sur le festival des jardins, événe- ment annuel qui ouvre chaque année la haute saison sur ce site classé au patrimoine mon- dial de l’U.N.E.S.C.O. “J’ai pro- posé la candidature du lycée des Fontenelles pour prendre en charge l’une des parcelles” confie la directrice, heureuse d’avoir vu ses élèves de 1 ère et Termi- nale Bac Pro sciences et tech- nologies de le lors d’une manifestation par- rainée par Alain Baraton qui n’est autre que le jardinier en chef du Château de Versailles. “Les élèves se sont vus confier une parcelle de 400 m² à amé- nager à partir de plans établis par un architecte.” Épaulés par le chef jardinier de la Saline, Denis Duquet, les jeunes gens ont passé une semaine sur pla- ce pour mettre en place leur Les jeunes se mettent à table. l’agronomie et du vivant (S.T.A.V.) apporter leur touche dans ce haut lieu de la culture régiona-

il faut être une centaine pour le montage des structures, les entrées, l’intendance… Donc toutes les bonnes volontés sont les bienvenues même pour ne s’impliquer que sur ce seul évé- nement.” Une manifes- tation d’envergure qui, se déroulant début mars, est plus encore que d’autres dépendantes de la météo. Le bilan financier peut d’ailleurs en souffrir : “Cette année en effet, le samedi soir a été une réus- site mais le temps était frais le dimanche après-midi, ce qui nous a privés de beaucoup d’en- trées” déplore le nouveau pré- sident. Au final, le bénéfice dépasse à peine le millier d’eu- ros pour un budget global de 150 000 euros. “Notre but n’est pas de toute façon de faire des bénéfices mais de proposer une belle manifestation en ne per- dant pas d’argent.” Preuve de son enthousiasme, il entend bien insuffler de nou- velles méthodes de travail et apporter de nouvelles idées pour renforcer le caractère familial de l’animation phare du pays de Maîche. n

didat à sa succession a été posée en assemblée générale, nous nous sommes concertés et je me suis proposé” explique sereinement Mickaël Prieur. “Alain est en effet un sacré personnage mais

il faut bien avancer et à l’impossible nul n’est tenu” lance-t-il confiant et motivé. Il sait en

Un budget à l’équilibre.

effet pouvoir compter sur une équipe soudée et désireuse com- me lui de faire vivre ce fleuron de la vie associative locale. Franc-comtois depuis un quart de siècle, ce trentenaire origi- naire d’Avignon connaissait d’ailleurs bien le Carnaval de Maîche et y est même très atta- ché : “C’est là que j’ai rencon- tré ma femme en 2001” sourit- il. Quand l’événement est revenu sur le devant de la scène, il a donc assisté aux premières réunions et rejoint l’association où il a beaucoup bricolé et a su se rendre utile. Désormais, c’est à son tour de mobiliser car le bénévolat est la clé de voûte, du Carnaval notamment. “Tout au long de l’année, on peut fonc- tionner avec une vingtaine de personnes mais pour Carnaval,

Mickaël Prieur prend la tête de Festigang, le comité des fêtes qui organise le Carnaval et bien d’autres manifestations tout au long de l’année.

Maîche Un gars-une fille… au travail, c’est pareil ! Comment faire prendre conscience aux jeunes filles qu’aucun métier ne leur est fer- mé et qu’elles ont tout autant que les garçons le droit à suivre une scolarité longue ? Certes, les temps ont changé mais toutes les barrières sociales et psychologiques ne sont pas tombées. Au collègue Mont-Miroir, on a donc décidé d’agir.

“C es actions partent d’un constat que nous avons fait dans l’éta- blissement” explique Sébastien Marmot, principal du collège Mont-Miroir à Maîche qui pour- suit son explication : “L’ambi- tion scolaire des jeunes filles est moindre que celle des garçons. Elles s’orientent donc en majo- rité vers des filières courtes.” Un constat propre au secteur fron- talier où visiblement, ces demoi- selles souhaitent sortir au plus vite du circuit scolaire pour entrer sur le marché du travail mais, de fait, avec une qualifi- cation moindre qui peut s’avé- rer pénalisante par la suite. “À cela s’ajoute le fait qu’elles privilégient des domaines d’ac- tivité souvent tournés autour du service à la personne.” L’équi- pe éducative a donc souhaité réagir pour mieux informer ces jeunes filles et développer leurs ambitions scolaires.

Inscrit dans la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la répu- blique, le parcours individuel, d’information, d’orientation et de découverte du monde éco- nomique et professionnel est appelé “parcours Avenir”. Ce parcours doit permettre aux élèves de construire progressi- vement, tout au long de leurs études secondaires, une véri- nomiques. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce projet mené au collège Mont-Miroir à Maîche. “Dès l’année dernière, avec les services du rectorat et de la pré- fecture, nous avons mis en pla- ce un dispositif inscrit sur le long terme avec par exemple un théâtre forum interactif, l’orient’express, montrant que table compétence à s’orienter et de déve- lopper l’esprit d’initia- tive et d’innover au contact d’acteurs éco-

les métiers ne sont pas sexués mais ouverts à tous” détaille Sébastien Marmot. Ce dispo- sitif a par exemple permis aux élèves de rencontrer une maré- chal-ferrant mais aussi de ren- contrer des professionnels venus raconter leur formation et leur travail aujourd’hui. Les actions se sont poursuivies cette année toujours pour obser- ver concrètement qu’aucune por- en prendre conscience et lutter contre les stéréotypes persis- tants. D’ores et déjà, le princi- pal a pu mesurer les premiers effets positifs : “Sur les deux der- nières années, 15 % de filles en plus ont demandé une orienta- tion vers un Bac général ou un Bac Pro, donc des études plus longues.” n te ne doit se fermer devant une élève par- ce qu’elle est de sexe féminin. La société a changé, elles doivent

Les Fontenelles Des lycéens au festival des jardins Avec une fierté bien légitime, des élèves du lycée d’enseignement agricole Saint-Joseph des Fontenelles participent au fleurissement de la célèbre Sali- ne Royale d’Arc-et-Senans. Au-delà du défi, c’est une façon originale de mettre le pied à l’étrier de ses futurs techniciens des espaces verts.

Un métier n’a pas de sexe.

Les élèves ont eu un gros travail de préparation avant de présenter leur œuvre finale au jury.

création. Thème retenu, la ban- de dessinée et en l’occurrence autour d’un sujet précis bap- tisé “À table”. Il a donc fallu cogiter, réaliser la structure et la mettre en place… d’abord en défrichant la zone qui leur a été attribuée puis en la remet- tant en état notamment en y replantant du gazon et enfin en l’aménageant : “Elle se com- pose de deux jeux de Mikado en bambou, d’une salière-poivriè- re en bois, d’assiettes faites à partir d’auges pour les vaches… Le tout agrémenté de végéta- tion” explique Valérie Vauthier

qui apprécie à sa juste valeur l’impact de cette participation sur les lycéens : “Ils ont pu mettre en pratique leurs connais- sances théoriques et pratiques, mener une vraie réflexion sur les matériaux à utiliser en res- pectant les principes du déve- loppement durable, prendre conscience des règles de sécu- rité, bref mener ce projet de A à Z.” Et ce avec la satisfaction de voir leur travail exposé durant tout l’été aux yeux des visiteurs de ce site classé au patrimoine mondial de l’huma- nité. Une vraie fierté. n

Comme d’autres établissements en zone frontalière, le collège de Maîche constate un choix des jeunes filles pour des études courtes et une volonté de travailler plus tôt.

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