Journal C'est à dire 222 - Juin 2016

V A L D E M O R T E A U

Morteau Une autre idée du Pays Horloger

Le Pays Horloger et la D.R.A.C. vous invitent à décou- vrir une exposition originale pour comprendre à tra- vers des témoignages et des objets la personnalité complexe de ce territoire

faire. Il y en a d’autres qui, au contraire, estiment que l’horlo- gerie appartient au passé et qu’il est abusif de parler désormais d’un Pays Horloger. Des témoins estiment encore que le Pays Hor- loger est une invention politique, et d’autres enfin pensent que le Pays Horloger n’est pas que l’horlogerie mais qu’il y a aus- si de l’agriculture.” Cependant, un élément semble faire consensus : la frontière. L’histoire horlogère du Haut- Doubs s’est déterminée à l’ex- térieur avec des apports de la Suisse. “Cette frontière revient souvent dans les témoignages. Elle est tantôt présentée comme tantôt bénéfique ou tantôt néga- tive” termine l’ethnologue. Cha- cun pourra prendre la mesu- re de ces divergences de points de vue en découvrant cette expo- sition étonnante qui décortique la personnalité d’un territoire qui nous est familier. Il y aura là matière à se faire sa propre idée. n

L e 1 er juillet s’ouvrira au Château Pertusier à Morteau une expo- sition originale qui a pour thème le Pays Horloger. Elle s’intitule “Composer un pays ?”. Derrière ce titre, il y a un long travail d’enquête réa- lisé par des chercheurs qui ont demandé à des habitants du Haut-Doubs de leur faire-part de la façon dont ils ressentent ce territoire. Ainsi, dix-huit témoignages ont été recueillis, analysés et complétés d’un objet apporté par chacune des per-

qu’il tenait de son grand-père. C’est également le cas pour la blouse d’un horloger, l’ancien- ne carte du département du Doubs entourée des publici- tés des fabriques horlogères qui occupaient la place à l’époque, où cette vieille paire de patins à glace qui raconte les bassins du Doubs gelés. “C’est une expo- sition contributive dans le sens où les personnes qui le souhai- tent peuvent encore apporter un objet et un témoignage” préci- se Noël Barbe. Toutes ces choses et témoi-

sonnes interrogées qui symbolise pour elle le Pays Horloger. Ce sont ces objets et le contenu des entretiens que l’on pourra décou- vrir dans cette expo-

gnages fonctionnent finalement comme les éléments d’un puzzle qui vont permettre aux visiteurs de com- prendre ce Pays Hor- loger, une entité plus

“Une exposition contributive.”

sition qui a un sens ethnogra- phique indiscutable. “Il y aura des objets en lien avec l’activi- té horlogère évidemment, des objets en rapport à l’esthétisme des paysages, à l’environnement” détaille Noël Barbe, ethnologue de la D.R.A.C., qui a collaboré à ce projet avec le chercheur Alain Mélo. D’autres objets sont en lien avec l’héritage comme cette faux prêtée par un témoin

complexe qu’il n’y paraît. Il n’y a pas un Pays Horloger, mais des Pays Horlogers. C’est même à se demander si finalement cette identité a encore un sens. “Cette question revient souvent reconnaît Noël Barbe. Parmi les témoins, il y a ceux qui consi- dèrent que l’histoire horlogère est importante et qu’il faut en parler car elle a produit des façons d’être et des façons de

Le Pays Horloger, c’est aussi l’activité agricole.

Exposition “composer un pays ?” Du 1er juillet au 18 sep- tembre au Château Pertusier à Morteau

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