Journal C'est à dire 221 - Mai 2016

V A L D E M O R T E A U

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Les Fins 50 ans de passion automobile Le garage Sanseigne aux Fins fête ses 50 ans cette année. L’histoire d’une bel- le réussite économique, mais d’abord celle d’une aventure humaine et familiale. Coup d’œil dans le rétroviseur.

d’hui. Après des études de mécanique également à Gray, sur les traces du père, Patrick Sanseigne a intégré le garage familial dès la sortie du service militaire. “J’ai quitté l’armée le 31 juillet 1981, j’ai commencé à travailler au garage dès le lendemain, le 1 er août. Je n’ai jamais connu d’autre patron.” Et c’est en avril 1990 que Patrick reprend les rênes du garage. En vingt-cinq ans, il a su faire du garage familial une entre- prise florissante. Patrick San- seigne a créé un autre garage à Pontarlier, puis repris deux contrôles techniques. L’entre- prise Sanseigne emploie aujour- d’hui 36 salariés et réalise un chiffre d’affaires global de près de 10 millions d’euros. Une réus- site que le dirigeant relativi- se : “Nous travaillons un peu à contre-courant, dit-il. Pour moi, le critère qui compte le plus, ce sont les relations humaines, avec

nos clients et avec mes salariés. Le reste, c’est accessoire.” À 55 ans, Patrick Sanseigne continue d’écrire l’histoire d’une saga qui a démarré en 1966. Même si son fils aîné Romuald a créé sa propre société de res- tauration de vieilles voitures - on ne se refait pas… -, Patrick Sanseigne se refuse de penser à la suite. Il vit dans le présent, la passion de la mécanique che- villée au corps, sans autre ambi- tion. “Je crois en ma bonne étoi- le. Si l’aventure doit s’arrêter après moi, elle s’arrêtera. L’es- sentiel est de continuer à faire le boulot que l’on aime avec tou- jours la même envie. Tout est encore à inventer !” termine Patrick Sanseigne. Les 50 ans du garage Sanseigne seront fêtés officiellement en octobre prochain. Histoire d’écri- re une nouvelle page de l’aven- ture… n J.-F.H.

Anecdotes de dépannage À côté de l’activité vente et répa- ration, le garage Sanseigne assu- re également les dépannages de véhicules en panne pour le comp- te de sociétés d’assistance. Pour les Sanseigne, cette activité appor- te également son lot d’anecdotes savoureuses. Parmi elles, le dépannage fortuit d’une star d’Hol- lywood alors de passage dans le Haut-Doubs : Ewan Mc Gregor. L’acteur britannique s’est notam- ment rendu célèbre en endossant le rôle d’Obi-Wan Kenobi dans la saga Star Wars. “Un jour, l’as- sistance nous contacte pour un dépannage. C’est mon fils Romuald qui y est allé. Il tombe alors sur Ewan Mc Gregor dont la Ford Mustang était tombée en panne ! Le démarreur de sa Mustang était mort” se souvient Patrick Sanseigne. Immense coup de chance : Romuald Sanseigne possède lui-même une Ford Mus- tang. Les Sanseigne comman- dent la pièce mais entre-temps Romuald démonte le démarreur de sa Mustang pour la remonter sur celle de l’acteur. En une demi- journée, la voiture de la star était réparée. “Il hallucinait complète- ment. Il nous a remerciés cha- leureusement et nous a envoyé ensuite des livres dédicacés.” L’ac- teur britannique avait amené sa fille faire du cheval dans le Haut- Doubs. Il a des attaches avec la région puisque sa femme est ori- ginaire de Besançon. n

Patrick Sanseigne devant le nouveau hall d’exposition du garage.

C’ est avec une vraie pointe d’émotion que Patrick Sanseigne ouvre la boîte à sou- venirs, remontant le temps jus- qu’à cette année 1966, date à laquelle son papa Henri, encou- ragé par son épouse Madeleine, décide de créer son propre gara- ge. Avant cela, la famille origi- naire de Guyans-Vennes avait déjà bien roulé sa bosse au gré du parcours professionnel du papa. Alors qu’il sortait tout jus- te du centre d’apprentissage automobile de Gray, Henri San- seigne est embauché à la régie Renault à Besançon, une suc- cursale de la maison-mère qui gérait le montage des moteurs pour la marque au losange. “Tous les matins, ils avaient entre 10 et 15 voitures à faire dans la jour- née : changer les pistons, les joints de culasse… Mon père était, est toujours, une vraie bête de la mécanique.Très calme, très adroit de ses mains. J’en suis fier” témoigne Patrick Sanseigne. À 81 ans, Henri Sanseigne est tou- jours aussi alerte de ses mains : il vient de terminer la restau- ration complète d’une Jaguar, dans son atelier de Guyans- Vennes, un exemplaire de la mythique Type E. Après son début de carrière à Besançon, Henri Sanseigne rejoint le Val de Morteau où il

est embauché par le garage Charpy, agent Renault rue de la Louhière à Morteau (à l’empla- cement actuel du restaurant chi- nois). Des années de labeur où il mûrit avec son épouse le grand projet familial : la création de leur propre garage. Sentant le potentiel de créer une affaire aux Fins, le couple jette son dévo- lu sur un terrain agricole où ils construiront leur garage. “Mon père était un excellent mécani- cien et c’est ma mère qui avait l’esprit d’entreprise” relate Patrick Sanseigne. Sans le sou, ils construiront leur atelier de A à Z. “Ils ont tout fait en famil- le. Ce sont même eux qui ont fabriqué les agglos en concas- sant des cailloux. Puis ils ont monté le bâtiment, posé les fenêtres, fait la peinture. Un tra- vail de fou.” Les débuts seront difficiles en cette année 1966, mais rapide- ment le savoir-faire d’Henri San- seigne sera reconnu au-delà des frontières du Val de Morteau. Les Dauphine, 2 Chevaux, 203, 403, 4 Chevaux et autres Sim- ca 1 000 afflueront vite dans l’atelier des Fins. “Il y avait beau- coup moins de voitures en cir- culation à cette époque, mais beaucoup plus de réparations. Mon père se souviendra toujours de son premier client, M. Billod- Laillet…Ma mère Madeleine fai-

sait la comptabilité et comman- dait les pièces pour l’atelier. Assez rapidement, ils ont embauché un mécanicien, un apprenti. Et se sont mis à vendre des voitures.” Opel a été la première marque commercialisée par le garage Sanseigne. Mais très vite, cet- te marque qui ne proposait que des propulsions a trouvé ses limites dans un Haut-Doubs où la neige et les voitures à pro- pulsion ne faisaient pas forcé- ment bon ménage. L’histoire entre le garage Sanseigne et la marque italienne Fiat a démarré au début des années soixante-dix. “Depuis cette époque, on a cette marque dans le sang. Àmon sens, il n’y a que deux pays qui savent vraiment faire des voi- tures : l’Italie et l’Angleterre. Ces deux pays entretiennent une vraie passion pour l’automobile” juge Patrick Sanseigne. Le jeune Patrick est très vite tombé dans la marmite. Dès l’âge de 10 ans, il a fallu donner le coup de main. Pendant que les petits copains jouaient au foot ou partaient en ski, lui distri- buait le carburant aux clients de la station-service Total ados- sée au garage, tondait la pelou- se ou encore repeignait les murettes. “Je n’ai pas vraiment eu d’enfance, mais je ne le regret- te pas du tout. Il faut reconnaître que j’aimais bien ça” dit-il aujour-

Henri Sanseigne (à droite) a dirigé le garage qu’il a fondé jusqu’au début des années quatre-vingt-dix.

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