Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Maîche Les colibris arrivent sur le plateau L’idée de créer un groupe local des Colibris est née suite à la diffusion au ciné- ma de Maîche du film Demain dont l’objectif était de montrer qu’un autre mode de vie est possible dans notre société de consommation où argent et individualisme sont rois. Utopique ou novateur ?

L es réalisateurs de ce film documentaire ont rencontré au cours de leur voyage les pion- niers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir

émerger ce que pourrait être le monde de demain… Une vision du monde partagée par des groupes locaux déjà consti- tués à Baume-les-Dames, Besançon, Dole et désormais à Maîche où quelques Coli- bris ont décidé de faire eux aussi leur part de ce travail colossal, celui de créer un mon- de meilleur basé sur d’autres

valeurs. Catherine Ecklin est à l’origine de cette initiative locale qui ras- semble déjà une vingtaine de personnes “unies pour penser, agir, créer, échanger, bref vivre différemment. Nous aspirons à nous soucier des autres, de la nature, nous voulons prendre le temps de vivre sans sacri- fier notre famille, notre santé.” Un humanisme remis au cœur de la société d’aujourd’hui qui tourne autour de l’argent au détriment des Hommes com- me du milieu naturel. “Une uto- pie ? Peut-être. Je parlerais plu- tôt d’objectifs et de valeurs, loin du matérialisme.”

te et la tâche immense. Mais ces Colibris ont bien l’intention de faire leur part comme le raconte la légende amérindienne qui a donné son nom à ce mou-

La Charte des Colibris B asé sur la fédération de toutes les consciences qui partagent les mêmes valeurs, le Mouvement pour la Terre et lʼHumanisme est libre de toute référence idéologique, poli- tique ou confessionnelle, ainsi que de toute autorité spirituelle ou laïque. charte des Colibris sʼarticule autour de plusieurs constats : le désastre de lʼagriculture chimique, lʼhumanitaire

procédure. “Si aucune délibé- ration n’est prise, l’indemnité du maire est automatiquement augmentée à son taux maximal” explique Gilles Robert qui touche une indemnité mensuelle nette de 1 174 euros. Inférieu- re de plusieurs centaines d’euros au maximum possible et qu’il a refusé de revoir à la hausse. “Le contexte économique ne s’y prête pas et le sujet est sensible, c’est évident” confesse-t-il. Mais, comme bon nombre de ses collègues, il estime que le débat du statut de l’élu local doit enfin avoir lieu et aller à son terme, loin de toute polémique. “Étant maire et président de la com- munauté de communes, je ne travaille qu’à 50 % en tant que professeur. Clairement, mes contraintes horaires bien plus importantes dans sa mission à la tête de ces deux collectivités. Les vocations sont à chaque élection de moins en moins nom- breuses, les contraintes elles sont à l’inverse… “La question est posée depuis 30 ans main- tenant, il va bien falloir que le législateur prenne des déci- sions pour enfin en finir avec les procès d’intention et les réac- tions populistes.” Les élus de partis prompts à faire leur pro- pagande sur ce type de sujet sont en effet bien loin de cette transparence bien qu’ils cumu- lent eux aussi et touchent sans les refuser des indemnités… Leur seule source de revenus souvent puisque de la politique ils ont fait leur unique profes- sion. à défaut dʼhumanisme, la décon- nexion entre lʼhumain et la natu- re, le mythe de la croissance illi- mitée et les pleins pouvoirs don- nés à lʼargent. De là découle une double question : “Quelle pla- nète laisserons-nous à nos enfants ? Quelles enfants lais- serons-nous à la Planète” … et des propositions : incarner lʼutopie, une sobriété heureuse, le fémi- nin au cœur du changement, lʼagroécologie alternative indis- pensable, la terre et lʼhumanisme indissociables, la relocalisation de lʼéconomie et une autre édu- cation. À retrouver sur www.colibris-lemouvement.org indemnités d’élu com- pensent la perte liée à ce temps partiel.” Avec, il le souligne, des

vement. Des personnes de toutes générations, unies par une indéniable motivation d’avoir des échanges sociaux basés sur le respect, la soli- darité, la générosité et

Un humanisme remis au cœur de la société.

Même si la responsable est bien consciente d’habiter un secteur pri- vilégié qui pourrait fai- re croire que son messa- ge a peu de chances

d’avoir un écho favorable, elle est optimiste. “Les petits ruis- seaux font de grandes rivières alors nous allons mettre en pla- ce des actions concrètes décidées collégialement. Il pourrait s’agir de jardins partagés, de projets pédagogiques liés à l’environnement, d’actions d’entraide…” Le sujet est vas-

la bienveillance. Quatre piliers qui seront peut-être ceux de la société de demain. D.A.

Catherine Eclklin au 03 81 64 28 27 ou par courriel : colibris- maiche@gmail.com

Catherine Ecklin est à l’origine de la création du groupe des Colibris à Maîche.

Le Russey Indemnités des élus : une question sensible Depuis le 1 er janvier 2016, une loi impose aux élus des communes de moins de 1 000 habitants de toucher l’intégralité de leurs indemnités et aux plus grandes communes de l’accepter tacitement… ou pas. Une obligation qui se transforme en véri- table casse-tête pour certains édiles.

C’ est une disposition pas- sée un peu inaperçue mais qui embarrasse bon nombre de maires. Depuis le 1er janvier 2016, la loi impo- se aux édiles des communes de moins de 1 000 habitants de percevoir l’intégralité de leurs indemnités, même s’ils avaient choisi de n’en toucher qu’une partie pour faire des économies, ce qui est la plupart du temps le cas. Le but de cette loi votée en mars 2015 était de revalo-

riser le statut des élus. Mais beaucoup s’inquiètent aujour- d’hui pour l’équilibre de leur budget communal. Sans comp- ter les raccourcis populistes et autres commentaires sur ces élus qui profi- tent de l’argent public, propos teintés d’ignorance sinon de manipu- lation de l’opinion. Pour une commune comme Le Russey, plus de 2 000 habitants, le législateur a prévu une autre

Le prix de la Démocratie.

Gilles Robert a refusé l’augmentati on de ses indemnités de maire que lui autorisait la loi (photo archive Càd).

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