Journal C'est à dire 218 - Février 2016

V A L D E M O R T E A U

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Solidarité Ils sont prêts à

accueillir les réfugiés Un collectif de citoyens du Val de Morteau se crée pour que les élus locaux lèvent leurs réticences à accueillir une famille de réfugiés sur une des com- munes du Val. Difficile de convaincre.

A vec leur bâton de pèle- rin, ils ont fait le tour des popotes. Sensibles à la cruauté de l’actualité internationale et son lot de réfu- giés qui fuient l’horreur, Xavier Faivre-Pierret, Jacques Levain, Marie-Jo Kaczmar, Roland Moy- se, d’autres habitants duVal, des associations locales (Secours catho- lique, C.C.F.D., Restos du cœur, Croix Rouge, retraités citoyens, Emmaüs, cafés-citoyens) et la paroisse de Morteau : tous

la discussion. “Comment trou- ver un logement pour des réfu- giés alors qu’on ne trouve pas de quoi loger nos concitoyens en attente ?” , “Des réfugiés préfè- rent d’autres pays que la Fran- ce, et ceux qui viennent en Fran- ce ne souhaitent pas rester” , “Quels seraient les moyens finan- ciers ? Les 1 000 euros promis par l’État auxquels s’ajoutent les 1 000 euros octroyés par la Région restent bien courts.” : voilà quelques exemples des réponses

Xavier Faivre-Pierret (à droite), Marie-Jo Kaczmar et Roland Moyse plaide pour l’accueil d’une famille de réfugiés.

ensemble, ils viennent de créer le “collectif pour l’accueil de réfugiés dans le Val de Morteau”. Un à un, ils ont rencontré tous les maires de la communauté de com-

que les maires de la com’com leur ont oppo- sées. Pour autant, ces citoyens ne baissent pas bras et continuent leur combat “pour ouvrir des chemins de solidarité

autorités. Malgré ces obstacles et ces blo- cages, le collectif réitère ses pro- positions. “On espère toujours que la communauté de com- munes revienne sur sa position et dise oui quand le moment sera venu et que des familles de réfu- giés seront orientées par la pré- fecture” note Xavier Faivre-Pier- ret. “On reste disponible” opi- ne Jacques Levain. “Ce n’est pas comme si on était une région de France sinistrée par le chôma- ge. On estime que le Val de Mor- teau a les moyens d’accueillir ne serait-ce qu’une famille” enchaî- ne Marie-Jo Kaczmar.

Pour se conforter dans leur idée, les membres du collectif ont contacté des mairies en France qui ont déjà accueilli des réfu- giés. “D’après leurs témoignages, tout se passe très bien, et la pré- sence d’une famille venant d’ailleurs avec une autre cul- ture et une autre religion a été bénéfique et a dynamisé la popu- lation locale” assure le collectif. Ses membres continuent donc inlassablement leur démarche, la main tendue. “Nous souhai- tons seulement que l’opinion sache qu’il y a dans le Val de Morteau des citoyens partants pour l’accueil et

famille tout au long de son pro- cessus d’intégration.” Dans un courrier adressé aux membres de ce nouveau collec- tif, la communauté de communes du Val de Morteau a carrément décliné les propositions émises, s’appuyant sur l’argument selon lequel, d’après les élus locaux, “la population ne le souhaite pas.” Ce collectif n’a fait que prendre les devants car pour l’instant, la préfecture du Doubs n’a aucune famille de réfugiés à placer. Les récents attentats du 13 novembre ont par ailleurs bloqué l’installation de réfugiés sur le territoire français par les

l’accompagnement de réfugiés.” Suite à la réponse négative de la communauté de communes, le collectif reste “à la disposi- tion d’une commune qui pren- drait l’initiative d’accueillir une famille. Notre engagement peut aussi prendre d’autres formes, d’autres objectifs, avec toutes les personnes de bonne volonté tou- chées par la situation des réfu- giés.” Les personnes qui se sen- tent concernées par ce message d solidarité peuvent contacter un membre du collectif au 03 81 67 11 75. J.-F.H.

La réponse négative de la communauté de communes.

munes du Val de Morteau pour tenter de les convaincre d’accueillir ne serait-ce qu’une famille de réfu- giés sur leur territoire. Mais après plusieurs semaines de “prêche”, on ne peut pas dire que ces citoyens aient rencon- tré un franc succès… Si les maires sont sensibles à leur démarche, les réticences et les obstacles arrivent très vite dans

et d’humanité” résument les membres du collectif. “L’idée est simple note Roland Moyse : on demande d’accueillir une famil- le, pas plus, mais que cette famil- le ne soit pas à la charge de la commune qui accepterait de l’accueillir. Il faudrait que toutes les communes soient solidaires et nous, membres du collectif, on se propose d’accompagner cette

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