Journal C'est à dire 218 - Février 2016

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Théâtre Le Serment d’Hippocrate, version Calaferte Plus de vingt ans après sa

Musique Le premier single de Salomé séduit l’Asie Quelques semaines après avoir été mis en ligne, le single co-écrit par Phil Clémence et Georges Cordier s’installe dans le paysage musical… en Asie.

de l’année” annonce Phil Clé- mence. Comme le single, il sera distribué sur le web via les pla- teformes autorisées. “Grâce au numérique, on s’affranchit de toute la lourdeur de la distri- bution. Avant, la réussite dans la musique n’était qu’une ques- tion d’argent et de choix de mai- sons de disques. Grâce à Inter- net, les barrières se lèvent et c’est le talent qui fait la différence” remarque le compositeur convaincu que ce n’est que l’aventure “Salomé” n’en est qu’à ses débuts. disponible sur les plateformes de téléchargement En vente : Intermarché et Carrefour Market Morteau, Super U Le Russey Philprod 25 sur facebook Single de “Salomé”

L ucien et Madeleine hébergent chez eux “Papa” 78 ans, père de Lucien et “Bon maman” 77 ans, mère de Madeleine. Nous pénétrons dans leur intimité le jour où“Bonmaman”fait une syn- cope pendant le déjeuner. Le médecin de famille étant absent, on fait appel au docteur Blondeau. Ce dernier intervient, ausculte et diagnostique. Juste après son départ, nouveau coup de sonnette. C’est le doc- teur Blondeau fils qui apparaît, s’excusant de la malencontreu- disparition, le trop mécon- nu auteur Louis Calaferte est mis à l’honneur par Patrick Pelloquet avec cet- te pièce fidèle à la bonté et à l’humour de l’écrivain.

se méprise : “Mon père, ancien médecin, ne supporte pas la retraite… Il passe parfois à mon cabinet et relève sur mon agen- da les noms et adresses de mes rendez-vous.” Le fils ausculte à son tour et fait un diagnos- tic très différent du précédent avec force autorité. Chaque membre de la famille, déjà fra- gilisé par la situation, est for- tement impressionné par la vir- tuosité de la démonstration et se sent envahi par le doute… Dans cette pièce, les situations sont tout de suite identifiables… Elles nous envoient à une inti- mité plus ou moins avouable de nos comportements quotidiens. Il nous invite en terres connues puis introduit le grain de sable dans la mécanique des certi- tudes…Le serment d’Hippocrate

nous renvoie au comportement individuel face aux prescriptions médicales. Le monde de la san- té, aujourd’hui, fait l’objet d’enjeux économiques très impor- tants. Le docteur “Knock” créait sa “clientèle”. La comédie grin- çante de Jules Romains dénon- çait la “manipulation” à des fins commerciales des patients par un médecin peu scrupuleux. À l’époque où fleurissent de nom- breux scandales sanitaires, Cala- ferte s’engage dans cette voie. Auteur italien né en 1928, Louis Calaferte fait d’emblée partie de la jeune génération d’écrivains d’après-guerre : Fallet, Arnaud, Vidalie, etc. tous de l’écurie Jul- liard. En 1956, il commence “Septentrion” dont l’écriture durera cinq années. S’il s’est essayé au théâtre très jeune, il amorce son œuvre théâ- trale dans les années soixante avec “Mégaphonie”, “Trafic” et l’écriture pour France-Culture. Mais le public ne le découvre que dans les années soixante- dix. Louis Calaferte a reçu en 1984 le grand prix de littéra- ture dramatique de la ville de Paris pour l’ensemble de son œuvre théâtrale. Homme secret, Louis Calaferte était un singu- lier de la littérature, rebelle et indomptable. Il meurt d’une leu- cémie le 2 mai 1994.

P hil Clémence n’en revient pas lui-même. Son dernier single est plutôt bien accueilli par les internautes du

mence. Ainsi est né le projet “Salomé”. Ce nom qui figure déjà sur le single sera celui de leur futur

monde entier qui le découvrent sur les pla- teformes de téléchar- gement. “En quelques semaines, le titre Fort-

groupe si par chance l’aventure les conduit sur scène. Ces deux pre- miers titres (Fortnight et Rules have changed)

“Il faut qu’on aille plus loin.”

ont la couleur musicale pop-rock des années quatre-vingt. “Actuel- lement, nous sommes en train de composer les autres chansons de l’album qui sortira à la fin

night a été téléchargé plus de 50 000 fois et 100 000 fois en streaming . C’est de la folie. Pour l’instant, il circule dans quatre pays : en France, en Thaïlan- de, au Japon et en Suisse. C’est en Asie qu’il est le plus écouté” explique le guitariste de 53 ans installé à Morteau où il a son studio d’enregistrement. Cette chanson Fortnight est le fruit d’un projet collectif qui a démarré il y a quelques mois. “J’avais composé deux musiques pour un de mes élèves Georges Cordier. De son côté, il a écrit les textes en anglais pour ces mor- ceaux. Nous avons proposé à Salomé Grosjean du Russey de les chanter. Le résultat nous a séduits. On s’est dit, il faut qu’on aille plus loin, il faut qu’on fas- se un album. C’est Steve Heit- mann qui a assuré les parties de guitare” raconte Phil Clé-

Le numérique et le web ouvrent des opportunités aux musiciens comme Phil Clémence.

Dans cette pièce, la dérision prend le pas sur la gravité appa- rente de la situation et maintient le spectateur en haleine.