Journal C'est à dire 218 - Février 2016

É C O N O M I E

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Agriculture La bromadiolone refait parler d’elle Deux sangliers à Morteau, un renard à Surmont et un lynx à Mamirolle ont été retrou- vés morts en fin d’année dernière. L’examen réalisé a révélé la présence de l’anticoagulant utilisé par les agriculteurs pour lutter contre le campagnol.

C’ est la plaie des agricul- teurs. Le cauchemar des protecteurs de la nature. Depuis la fin d’année dernière, un pic de pullulation de campa- gnols touche les secteurs de Fras- ne, Levier, Métabief, Pierrefon- taine-les-Varans, Vercel, Belle- herbe ou encore Morteau. Pour enrayer le développement des nui- sibles, les agriculteurs ont, après autorisation, préfectorale le droit d’utiliser labromadiolone,un puis- sant anti-coagulant qui lorsqu’il est ingéré par les campagnols, les foudroie. Problème, la faune non- cible est parfois touchée. Surtout lorsque certains exploitants n’ont pas respecté tout le protocole. En fin d’année dernière, le réseau “S.A.G.I.R.” - chargé de la sur- veillance épidémiologique des oiseaux et des mammifères sau- vages - a récupéré un renard mort sur la commune de Sur- mont, non loin de Belleherbe. Deux sangliers ont été décou- verts dans le Val de Morteau. Les carcasses récupérées par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ou par la Fédération de Chasse ont été envoyées à un laboratoire d’analyses spécialisé dans ce gen- re de recherche. Les conclusions n’ont laissé aucun doute : une présence forte de bromadiolo-

ne a été retrouvée dans le corps des animaux. Un lynx, percuté par une voiture dans le secteur de Mamirolle, a été autopsié. Des traces de bromadiolone ont été détectées sans que cela soit direc- tement lié à la mort de ce pré- dateur protégé. On est loin de l’hécatombe du début des années 2000 où des centaines de renards, rapaces, sangliers, animaux domestiques, ont été retrouvés morts. Mais ce constat demeure inquiétant. Pré- sident de la Fédération régiona- le de défense des organismes nui- sibles (F.R.E.D.O.N.) Franche- Comté, Charles Schelle regret- te ce constat : “Mon angoisse, c’est de me dire qu’il peut y avoir des effets de la bromadiolone sur la faune non-cible. Si un agri- culteur n’a pas respecté le proto- cole et qu’un P.V. et dressé contre lui, je ne lèverai pas le petit doigt pour l’aider” dit-il. Son organis- me délivre le produit et suit son utilisation. La responsabilité incombe ensuite à l’agriculteur. “Ceux qui ne font pas le boulot seront sanctionnés. C’est par exemple la remise en cause des aides de la Politique agricole com- mune” , assure-t-il. La loi est claire dans ce domai- ne : un arrêté préfectoral délivre par canton les seuils de broma-

diolone à respecter dans le cadre d’un contrat de lutte. “La F.R.E.D.O.N. le répète : l’utilisation de la bromadiolone se fait com- me dans une boîte à outils. Elle s’utilise avec d’autres procédés pour lutter. Je sais que les pul- lulations coûtent de l’argent à une exploitation et je peux com- prendre que des agriculteurs soient déçus. Mais je leur rappel- le que les personnes dans la zone d’expérimentation obtiennent des résultats” poursuit le président. Du côté des chercheurs, et notam- ment de Patrick Giraudoux (Uni- versité de Franche-Comté), il ne faut pas “assassiner le monde agricole. S’il y a des personnes hors-la-loi, elles sont alors pour- suivies. Une l’a été. Nous avons une traçabilité totale du produit” dit le spécialiste de la bromadio- lone. De nouveaux pics de pullulation sont attendus. Fin décembre, les agriculteurs des secteurs de Métabief, Touillon-et-Loutelet, Rochejean, La Planée, Malbuis- son et La Rivière-Drugeon ont obtenu un avis de traitement. Contactée à plusieurs reprises, la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et la forêt (D.R.A.A.F.) n’a pas répondu à nos sollicitations. E.Ch.

La petite bête grise n’a pas fini de jouer les trouble-fête.

Commerce Intermarché veut faire son retour à Valdahon La guerre des grandes sur-

“O ui, c’est vrai, un pro- jet d’implantation d’un magasin Inter- marché est bien en cours. Mais comme dans tous les projets de ce genre, cela prendra un certain délai” indique le réseau des Mousquetaires. Cette nouvelle grande surface s’implanterait à un endroit stratégique de la vil- le : à la place de la scierie du Gros Chêne. Pour la marque Intermarché, Valdahon est consi- dérée comme “une ville perdue à reconquérir.” L’enseigne était en effet présente il y a quelques années à Valdahon mais le res- ponsable du magasin avait revendu la grande surface au réseau Super U, ce que n’a jamais digéré le réseau des Mousquetaires bien décidé à revenir sur la ville. Si le pro- faces est déclarée à Val- dahon où Intermarché dépose un projet d’implantation, en lieu et place de la scierie du Gros Chêne qui doit déménager.

to) a d’ailleurs sollicité un ren- dez-vous auprès de la mairie. “Je m’apprête à recevoir le comi- té d’entreprise de Super U. Je vais les entendre. Je sais ce que vont me dire les salariés : qu’ils craignent pour leurs emplois. Il n’y a rien de sûr.” La position de la commune semble claire : elle

jet aboutit (il est soutenu par la mairie), trois grandes surfaces généralistes cohabiteront dans un rayon de quelques centaines de mètres seulement : Super U, Leclerc et donc Intermarché. Le temps que la scierie du Gros Chêne déménage et que les démarches administratives abou- tissent, l’arrivée tion et l’arrivée probable de cet- te surface commerciale qui s’étendrait sur 4 000 m 2 . “C’est la preuve que Valdahon est attractive” commente le maire Gérard Limat. L’élu n’est pas dupe : il sait que cette arrivée ne fait qu’accentuer la bagar- re commerciale déjà en cours sur le secteur. “Cette vente de terrain nous échappe. Je m’attends à des réactions du milieu commerçant” dit-il. L’enseigne Super U présente à Valdahon (avec Leclerc et Net- d’Intermarché à Val- dahon pourrait avoir lieu d’ici 2017. Du côté de la mairie, on confirme la transac-

votera pour la création lors de la C.D.A.C. en préfecture. Environ 100 nouveaux emplois sont annoncés. “Pour le camp militaire et notamment

“C’est la preuve que Valdahon est attractive.”

les femmes de militaires qui recherchent des emplois, c’est intéressant” poursuit Gérard Limat. L’enseigne Netto (qui fait partie du groupe Intermarché) cessera alors son activité. Quant à la scierie du Gros Chê- ne, elle déménagera pour s’installer dans le pays du Doubs central (non loin de Sancey) indique la mairie. L’arrivée d’Intermarché sera aussi l’occasion d’améliorer l’entrée de ville. Les trottoirs seront refaits.

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SUR TOUT LE M A G A S I N *

La grande surface doit être construite à la place de la scierie du Gros Chêne.